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mercredi, 18 novembre 2009

JVBD – Rentabiliweb - mailorama.fr – Golden Glaouis Invest

Lyon Mag 16/11/2009 - Jean-Baptiste Descroix-Vernier : les billets de la discorde

Voir aussi Marianne : http://www.marianne2.fr/Messier,-Madelin-leur-petite-entr...

C’est le couac du week-end. A Paris, la société Rentabiliweb, autorisation de la police acquise, devait distribuer 50 000 euros en petites coupures pour promouvoir son entité web Mailorama. Une opération de street-marketing unique en France. Ce sont quelques 7000 personnes qui se sont retrouvées, samedi à 14h, sur le Champ de Mars pour recueillir la manne financière. Résultat : pas de distribution de cash et des échauffourées. Et derrière Rentabiliweb se cache un Lyonnais, Jean-Baptiste Descroix-Vernier (JBVD). Portrait.

JBDV, c’est d’abord l’histoire d’une réussite personnelle singulière. Né à Lyon, ses premières années ne se passent pas sous les meilleures auspices. «J’ai grandi dans la banlieue lyonnaise où j’étais le seul blanc» confie-t’il.

Porteur d’une foi sincère, JBVD semble plutôt attiré par la prêtrise : «Je suis resté très croyant, et cela reste une force pour moi». S’il en tire aujourd’hui une force et une sérénité quasi-contemplative, JBVD opte pour une voie bien différente.

Diplômé en droit, il débute sa carrière comme avocat d'Affaires à Lyon. Et malgré un certain succès, il décide, au début des années 2000, de se lancer dans le numérique. Après une première expérience dans la presse puis une seconde chez Newtech, il crée dès 2001 le groupe Rentabiliweb, l'un des champions français de l'internet et de la "monétisation d'audience".

Et JBVD est à l’image de ses expériences : protéiforme. Sa société Rentabiliweb est déclarée en Belgique, et emploie des personnes en France, en Russie, en Roumanie et en Bulgarie. L’homme, lui, vit à Amsterdam, sur une péniche. Un côté insaisissable et décalé qu’il cultive aussi à travers son look. Les kilts ne lui sont pas étrangers, et il porte des dreadlocks. Mais se fier uniquement à son apparence singulière serait mal connaître le sérieux de l’homme.

Fin 2006, sa société entre sur la marché boursier. Dans la foulée, le concept de sa société, qui revient à faire dépenser les internautes en les incitant à appeler des numéros surtaxés, séduit les plus grand.

  • Stéphane Courbit, actuel PDG de Banijay, possède 10,4% du capital.
  • Bernard Arnault, grand patron de LVMH, possède lui 6,3% de Rentabiliweb.
  • Aussi, deux des administrateurs de la société ne sont autres que Jean-Marie Messier et Alain Madelin.

JBVD, aujourd’hui 407ème fortune de France (selon le magazine Challenge, il pèse quelques 57 millions d’euros), doit aujourd’hui faire face à la polémique intervenue ce week-end à Paris pour le lancement de son entité web Mailorama. Et n’a pas tardé à répliquer dans un communiqué : « C'est à la suite d'un changement d'avis de la préfecture, et à la demande expresse des services de police, que Rentabiliweb a décidé d'annuler une opération qui avait été, de son côté, montée avec toutes les précautions, toutes les garanties de bon déroulement et tout l'esprit de responsabilité requis en pareilles circonstances. »

La responsabilité de la préfecture qu’il engage clairement, reste à déterminer. Alors, manque de communication, panique de dernière minute des autorités face à une foule trop nombreuse venu se masser au Champ de Mars ? Tout a été fait dans les règles du côté de Rentabiliweb : « La direction de Rentabiliweb rappelle que sa filiale Maillorama avait reçu l'autorisation formelle et écrite d'organiser la manifestation […] au lieu même fixé par la préfecture de police. Sans cette autorisation, sans l'accord expressément notifié par les autorités de police, sans l'assurance expressément donnée que toutes les mesures seraient prises pour qu'il ne soit pas porté atteinte à l'ordre public, Rentabiliweb n'aurait pas pris l'initiative de ce cashback sympathique, convivial et bon enfant. »

Une responsabilité que JBVD ne souhaite pas porter, des initiatives du même type ayant déjà eu lieu à New-York, sans la finalité tragique qu’a connu celle de Paris ce week-end.

2 Commentaires

Il est bien dommage que la France bride ces jeunes talents. Comment voulez-vous encourager les initiatives avec toute cette bureaucratie contre-productive. Il est vrai que dans notre France d'assistés nous préférons l'immobilisme.

Posté par Alain M (16-11-2009 à 17h08)

J'étais au champ de mars. je pense que si la police n'avait pas demandé l'annulation, il n'y aura pas eu ce type de débordement. Les annulations de dernière minutes, ça n'apporte rien que de la violence (cf match Marseille paris annulé a la dernière minute)

Posté par Pierrot (16-11-2009 à 16h53)

France Info – Hier 16/11/2009 à 11:16 Qui se cache derrière mailorama.fr et Rentabiliweb ?

Le "coup" publicitaire avait viré aux coups de poing samedi à Paris. Des incidents ont éclaté sous la Tour Eiffel après l’annulation, par les organisateurs, d’une distribution de billets de banque. Un "coup" publicitaire destiné à faire connaître Mailorama : un site qui génère de l’argent grâce à l’audience d’internet. A sa tête, un homme original et qui sait s’entourer…

Le fondateur du groupe Rentabiliweb s’appelle Jean-Baptiste Descroix-Vernier, il a 39 ans. Et les affaires marchent bien pour lui, puisqu’il est aujourd’hui la 407e fortune de France : selon le classement 2009 du magazine Challenge, il pèse 57 millions d’euros.
Son groupe, enregistré en Belgique et coté en bourse depuis fin 2006, emploie 120 personnes, en France, Russie, Roumanie et Bulgarie.

Le concept de cette société fondée en 2001 est, entre autres, de faire payer les internautes en les incitant à appeler des numéros surtaxés ou à envoyer des sms, eux-aussi surtaxés. Tout cela, lorsqu’ils passent sur des sites pour adultes, des sites de rencontres, de jeux ou sur ceux qui ont fait parler d’eux ces derniers mois avec des fortunes diverses : des sites pour noter les profs, les avocats ou les médecins, par exemple.

Et cela marche plutôt très bien, parce que le concept a séduit de gros investisseurs. Et pas des moindres : Bernard Arnault, le PDG de LVMH, et Stéphane Courbit, l’ancien patron d’Endemol France, font partie de ses actionnaires. Jean-Marie Messier, l’ancien président de Vivendi Universal, et l’ancien ministre de l’Economie Alain Madelin siègent à son conseil d’administration.

Golden Glaouis Invest

"JBDV" côtoie donc "J6M" ("Jean-Marie Messier Moi-Même Maître du Monde"), mais il n’a rien d’un patron classique. Ancien avocat d’affaires à Lyon, il porte souvent un kilt, il a les cheveux coiffés en dreadlocks. Et il gère ses affaires et ses "ninjas", ses salariés, seul, depuis trois écrans plats installés dans la péniche où il vit à l’entrée du port industriel d’Amsterdam.

Deux anecdotes encore qui en disent long sur les motivations du personnage. Son site internet préféré est celui de la fondation Bill Gates, l’homme le plus riche du monde. Et la holding personnelle avec laquelle Jean-Baptiste Descroix-Vernier possède 57% de son groupe vient d’être rebaptisée "St Georges Finance". Elle s’appelait encore récemment "Golden Glaouis Invest" : "couilles en or", en argot.

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vendredi, 25 septembre 2009

Actu-Environnement 25/09/2009 - Taxe carbone : Michel Rocard s’en prend à l’ETS

ECONOMIE - Article de Agnès SINAI

Reçu par les députés hier, Michel Rocard a prôné l’abandon du marché carbone au profit d’une Contribution climat énergie généralisée. Analyse.

Auditionné hier par les députés de la Commission du développement durable et de la Commission économique à l’Assemblée nationale, Michel Rocard n’a pas mâché ses mots. En ce qui concerne la rétrogradation par le gouvernement du prix de la tonne de CO2 à 17 euros plutôt qu’à 32, il a rappelé que ''cet accord sur les 32 euros par tonne représentait quelque chose car il reprenait les conclusions du rapport Quinet de 2008 qui, lui-même, résultait d’un compromis entre l’Etat, les ONG et les syndicats''. Se déclare-t-il déçu par la décision du gouvernement ? ''Nous n’avons pas voulu considérer que nous étions trahis, néanmoins il est important que le gouvernement indique quel sera le taux d’augmentation annuelle qui permettra d’atteindre les 100 euros la tonne en 2030''.

Quelques heures plus tard hier, les sénateurs de la Commission des finances et de la Commission de l’économie et du développement durable auditionnaient le ministre de l’écologie Jean-Louis Borloo, la ministre de l’économie Christine Lagarde, et Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’écologie.

Le sénateur Philippe Marini (UMP), rapporteur général du budget au Sénat, s’inquiétait de la corrélation entre le montant de la taxe carbone et le prix des quotas de CO2 : ''Le tarif de la taxe se rattache au cours du quota sur le marché européen. Si le marché européen des quotas fluctue, sera-t-on amené à revoir le signal-prix ?''.

Chantal Jouanno a précisé que, sur la progressivité des taux, c’est le Parlement qui se prononcera ainsi qu’une commission verte ad hoc, composée de parlementaires et de représentants de la société civile. La secrétaire d’Etat chargée de l’écologie s’est déclarée plutôt optimiste quant à l’évolution du prix du CO2 sur le marché européen des quotas : d’ici à 2012, a-t-elle affirmé, le prix du CO2 sur le marché européen devrait être compris dans une fourchette de 23 à 30 € la tonne.

Pourtant, cela ne va pas de soi, selon Michel Rocard, qui affirmait hier matin devant les députés : ''Le système des quotas marche mal et c’est ça le problème. Je ne suis pas sûr qu’il puisse y avoir des marchés auxquels quelque technique permette d’échapper à la spéculation. C’est le cas du marché du carbone européen dont la spéculation équivaut à 80 fois le réel économique''.

Au Sénat, un rapport du groupe de travail sur la fiscalité environnementale de la Commission des finances, diffusé en juillet dernier, s’est inquiété de la ''quasi absence de réglementation et d’encadrement des marchés d’échanges de quotas'' et a plaidé en faveur d’une surveillance efficace et globale du marché carbone, d’un fonctionnement équitable et ordonné du marché et de sa transparence.

Sur ce point, Michel Rocard est allé plus loin : ''Je suis favorable à l’abandon de l’ETS qui marche mal pour lui substituer une taxation'', a t-il déclaré hier devant les députés.

La ministre de l’économie Christine Lagarde a confirmé aux sénateurs que la question de la supervision du marché pour éviter les fuites dans le circuit était à coordonner sur le plan international, ''car le risque de fraude et de spéculation est manifeste''.

Fallait-il on non inclure l’électricité dans l’assiette de la taxe ? ''Sur l’électricité, nos experts étaient partagés moitié moitié. Il faut chercher une baisse de toutes les consommations d’énergie, et j’admets que dans peu d’années il faudra mettre l’électricité dans la moulinette'', a déclaré Michel Rocard aux députés.

Au Sénat, Nicole Bricq (groupe socialiste) regrettait que toute la fiscalité n’ait pas été remise à plat à l’occasion de la taxe carbone et s’inquiétait du fait que les périodes de pointe, qui occasionnent le recours en appoint à des centrales thermiques, ne fassent pas l’objet de taxation mais soient réglés par des tarifs répercutés sur les usagers.

Autre sujet de débat, la redistribution du produit de la taxe aux ménages et les exonérations partielles de taxe professionnelle consenties aux entreprises en contrepartie de leur assujettissement à la taxe carbone. La ministre Christine Lagarde a expliqué aux sénateurs le mécanisme de redistribution prévu : un chèque « vert » pour les non imposables dès février 2010, et un crédit d’impôt pour les ménages assujettis à l’impôt sur le revenu. ''Quelles seront les contreparties pour les aides aux entreprises ?'', interrogeait la sénatrice Nicole Bricq. ''Avec le produit de cette taxe, on aurait pu faire des milliers de choses !, regrette le sénateur Bruno Sido (UMP), alors que, quand les Français recevront un chèque de 46 euros, ils ne s’en apercevront pas. Mais Christine Lagarde s’est déclarée convaincue de l’efficacité progressive de la taxe : ''Dès lors qu’une entreprise soumise à la taxe carbone va décider de réorganiser son mécanisme de production, elle va percevoir un super bonus : le système inclut l’incitation au changement de comportement. Sur le système à somme nulle, il existe dans les agrégats mais pas pour les ménages, car le mécanisme contient une incitation à la baisse des consommations d’énergie émettrices de CO2. Il faut mettre le pied dans l’escalier et poursuivre le chemin''.

Mme Lagarde a également confirmé que les agriculteurs et les pêcheurs bénéficieraient d’une taxe diminuée des trois quarts la première année. La taxe prévoit également un traitement spécifique pour les transporteurs routiers, ce sont les chargeurs qui y seront assujettis. Quant à l’exonération du transport aérien, c’est une question à rouvrir, a précisé Mme Lagarde.

Et Jean-Louis Borloo a rappelé que le transport aérien entrerait dans l’ETS en 2012 et qu’il ne faudrait pas lui faire subir de double imposition.

Le président de la Commission des finances du Sénat, Jean Arthuis, a réitéré ses craintes quant à la multiplication des niches fiscales, source de complexité, d’effets d’aubaine et de risques de fraude.

Convaincu qu'a l'avenir, ''les économies sobres en carbone seront les économies de demain'', Jean-Louis Borloo a manifesté une légère irritation à la fin de l’audition : ''Quand j’entends le débat, c’est trop tôt et ce n’est pas la bonne méthode. C’est parce qu’on ne veut pas mentir et poursuivre plusieurs objectifs en même temps qu’on est dans cette situation. Et c’est pour les populations modestes qu’on fait ça''.

Derniers articles sur la taxe carbone

mardi, 22 septembre 2009

CHRONIQUE AGORA - Le carry trade yen/dollar s'est-il renversé ?

http://www.la-chronique-agora.com/articles/20090922-2131....

par Philippe Béchade
Mardi 22 Septembre 2009

Relevé dans cet article un passage empreint de plaisantes drôleries que je reprends in extenso ci-dessous :

“… le dollar a commencé à chuter vers le 10 septembre. Cette baisse suivait une déclaration du vice-président de la Banque centrale chinoise, qui estime que "l'économie américaine, qui vient de s'écraser en bas de la falaise, a juste cessé de s'enfoncer davantage".

Wall Street avait confondu les sacs à dos de randonneurs avec les parachutes en grimpant au sommet du canyon des dérivés de crédit. Elle a fait une très mauvaise chute, entraînant l'économie réelle dans son sillage.

Les leaders d'opinion tentent de nous persuader que les Etats-Unis ne souffrent en fait que d'ecchymoses bénignes et de quelques éraflures du côté de la croissance (estimée à 3% en rythme séquentiel au troisième trimestre 2009).

Vu au travers de jumelles équipées de filtres roses, la croissance se serait remise à agiter les bras au deuxième trimestre.

Les uns nous assurent que ces gesticulations signifient que tout va bien et que l'activité s'apprête à remonter la pente en petite foulée.

Les autres (que plus personne n'écoute) redoutent qu'il s'agisse des appels au secours désespérés d'un blessé dont les deux jambes et le bassin sont fracturés, ainsi que la colonne vertébrale au niveau du haut des reins.

Tant que le haut du corps et la tête bougent encore, c'est que l'accidenté n'est pas mort ! De là à prédire sa prochaine victoire au marathon de New York, il y a un abîme que beaucoup n'hésitent pas à franchir en courant sur un câble d'acier, les yeux bandés.”

13:40 Publié dans Finance | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

mardi, 18 août 2009

''Paroles de Dégénérations de Mes Aieux !”

Chanson qui a conquis la jeunesse d’AUBAIS pour la fête du 15 Août, ramenée par Guilhem…

Ton arrière-arrière-grand-père, il a défriché la terre
Ton arrière-grand-père, il a labouré la terre
Et pis ton grand-père il a rentabilisé la terre
Pis ton père, il l'a vendu pour devenir fonctionnaire
Et pis toi, mon p'tit gars, tu l'sais pus c'que tu vas faire
Dans ton petit 3 et 1/2 bien trop cher, frette en hiver
Il te vient des envies de devenir propriétaire
Et tu rêves la nuit d'avoir ton petit lopin de terre

Ton arrière-arrière-grand-mère, elle a eu 14 enfants
Ton arrière-grand-mère en a eu quasiment autant
Et pis ta grand-mère en voulait 3 c'était suffisant
Pis ta mère en voulait pas; toi t'étais un accident
Et pis toi, ma p'tite fille, tu changes de partenaire tout le temps
Quand tu fais des conneries, tu t'en sors en avortant
Mais y'a des matins, tu te réveilles en pleurant
Quand tu rêves la nuit d'une grande table entourée d'enfants

Ton arrière-arrière-grand-père, il a vécu la grosse misère
Ton arrière-grand-père, il ramassait les cennes noires
Et pis ton grand-père -miracle!- est devenu millionnaire
Et pis ton père en a hérité, il l'a tout mis dans ses RÉERs
Et pis toi, p'tite jeunesse, tu dois ton cul au ministère
Pas moyen d'avoir un prêt dans une institution bancaire
Pour calmer tes envies de hold-uper la caissière
Tu lis des livres qui parlent de simplicité volontaire

Tes arrière-arrière-grands-parents, ils savaient comment fêter
Tes arrière-arrière-grands-parents, ça swignait fort dans les veillées
Et pis tes grands-parents ont connus l'époque yé-yé
Tes parents,c'taient des discos; c'est là qu'ils se sont rencontrés
Et pis toi, mon ami, qu'est-ce que tu fais de ta soirée?
Éteins donc ta tv, faut pas rester encabaner
Heureusement que dans'vie certaines choses refusent de changer
Enfile tes plus beaux habits car nous allons ce soir danser ...

mesaieux.qc.ca

Catégorie :  People

Tags : family generation nostalgy musique clip montage quebecois quebec folk

Une version où le chant est plus en valeur :

lundi, 27 juillet 2009

Le droit à la propriété est-il encore le même pour tout le monde ?, par Jean-Paul Vignal

10:21 AM

Le droit à la propriété est-il encore le même pour tout le monde ?, par Jean-Paul Vignal

 

 

 

from Blog de Paul Jorion by Paul Jorion

Billet invité.

LE DROIT DE PROPRIETE EST-IL ENCORE LE MEME POUR TOUT LE MONDE ?

La revue Mc Kinsey, a publié dans son dernier numéro un article intitulé « State capitalism and the crisis » qui trouve normal que les États mettent leurs mains dans les poches des contribuables pour sauver les banques et les entreprises, mais s’inquiète que ces mêmes États pourraient y prendre gout et en profiter perfidement pour effectuer un retour durable dans la gestion des entreprises au lieu de s’éclipser poliment une fois les profits revenus.

Il n’y a rien de bien nouveau ni de surprenant dans cette affirmation pourtant assez obscène qui consiste à utiliser la collectivité pour protéger des intérêts particuliers au nom d’une vision dévoyée et de nature presque délictuelle de l’intérêt collectif, mais, compte tenu de l’ampleur des enjeux, il est sans doute temps de réfléchir un peu aux moyens de mettre fin à cet état d’esprit.

Déposer son bilan est en passe de devenir un mode de gestion comme un autre au point, paraît-il, que l’on commence à en enseigner les subtilités dans les meilleures écoles de gestion. Cette évolution signifie en clair que l’on peut prendre tous les risques que l’on veut sans avoir à en subir les conséquences négatives ; les créateurs de l’entreprise apportent leurs idées, leur temps, et un peu d’argent frais, les managers en lèvent beaucoup plus avec des leviers qui atteignent ou dépassent 100 en promettant la lune, les banquiers prêtent et titrisent la dette, l’entreprise la souscrit, et en cas de difficulté, la dette est épongée par les investisseurs, souvent institutionnels, donc gestionnaires de l’épargne du public. Les seuls qui ont vraiment perdu sont les créateurs, les investisseurs des tours de financement publics et les acheteurs des dettes, car les managers peuvent toujours racheter les actifs à quelques cents du $ avec le soutien de financiers, - parfois les mêmes -, et repartir pour un tour.

Chacun sait désormais que les banquiers ayant été jugés indispensables à la bonne marche du monde par les politiques qui leur ont livré les clés de nos cités, leurs erreurs doivent être réglées au prix fort par la collectivité au nom de l’intérêt général ; on sait moins que celles des entreprises le sont aussi, de fait. Dans un cas comme dans l’autre, les bonus perçus par les cadres dirigeants sont en grande partie à l’origine de cette situation paradoxale. Il les incite en effet à prendre un maximum de risques car ils ne peuvent avoir que des retombées positives. Leur perte maximum possible est ne de pas percevoir de plus values sur leurs stocks options en cas de dépôt bilan. La belle affaire. Quant on perçoit plusieurs dizaines de fois le salaire minimum des manants à titre de salaire et de bonus en espèces, ce n’est certainement pas une incitation à la prudence, ni au respect des intérêts des gens que les hasards de la vie et des diplômes ont placé sous vos ordres.

Il serait peut-être temps de supprimer les procédures de mise en redressement judiciaire de type « chapter 11 », et d’interdire que les mêmes joueurs ne puissent directement ou indirectement racheter les actifs de leur ancienne société dans la procédure de liquidation de type « chapter 7 » qui deviendrait la seule issue possible à un dépôt de bilan.

Ce serait une façon un peu rude, mais sans doute salutaire, de signifier aux responsables des banques et des entreprises qu’ils ne sont plus propriétaires de droit divin, mais simples mandataires de propriétaires de droit commun qui peuvent, comme tout le monde, perdre leur propriété.

Une telle mesure permettrait ainsi d’ouvrir un débat que très peu de gens abordent. La propriété est, nous dit-on, la pierre angulaire du libéralisme économique. Soit. Mais comment se fait-il alors que les tenants de ce libéralisme n’aient aucun scrupule à puiser dans la poche des contribuables pour remettre à flots et récupérer leur propriété quand celle ci est compromise par leur propre mauvaise gestion ? La logique voudrait que dans ce cas la propriété revienne à ceux qui payent. Il ne s’agit pas de nationalisation rampante, mais simplement de l’application des règles communes à un type particulier de transaction.

Et l’on pourrait profiter de l’ouverture de ce débat sur la propriété pour aborder le problème de la propriété intellectuelle, qui est essentiel dans un monde que tous les experts s’accordent à reconnaître comme devant être de plus en plus celui du savoir.

Il semblerait sans doute curieux à un observateur venu d’ailleurs que les sociétés privées aient accès aux résultats de la recherche publique sans contrepartie réelle pour la collectivité ; quand une collectivité publique entretient un groupe de chercheurs, on peut en effet se demander s’il est « équitable » que les résultats de cette recherche soient privatisés au bénéfice de sociétés qui, par vocation, cherchent ensuite à les valoriser au meilleur coût, ce qui implique dans presque tous les cas que les citoyens de la collectivité qui a assuré le risque du financement bénéficient peu ou pas des retombées en terme d’emploi et d’activité économique induite.

Cette privatisation à prix et à conditions d’ami est certainement un des vrais problèmes de la recherche publique. Il est affligeant de voir de brillants chercheurs contester à juste titre, - entre autres au nom de la contestation d’une croissance devenue socialement irresponsable -, la recherche telle qu’on la pratique aujourd’hui sans poser comme préalable que les résultats de la recherche publique devraient être une propriété collective, accessible librement à tous. La question de l’orientation et du contrôle de la recherche serait en grande partie résolue si l’on retenait ce principe simple, qui ne serait jamais qu’une adaptation du droit de la propriété intellectuelle à l’évolution de nos sociétés.

17:15 Publié dans Société et Justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : droit de propriété | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |