lundi, 03 mai 2010
Google pourrait racheter la Grèce
Futur. Publié sur Gizmodo.fr par fred le 03 mai 2010 à 12:34
http://www.gizmodo.fr/2010/05/03/google-pourrait-racheter...
La Grèce a été sauvée par l’Union Européenne.
Mais dans un monde où certaines multinationales sont plus puissantes que certains états, elle aurait tout aussi bien pu être rachetée par une entreprise.
Et si Google avait racheté la Grèce pour la sauver de la faillite?
Incongru? Pas tant que ça.
Comme plusieurs multinationales de premier plan, Google dispose de suffisamment de liquidités pour pouvoir éponger en payant comptant les dettes de pas mal de petits pays. Et quand quelqu’un rachète vos dettes, vous devenez son débiteur. Parfois dans tous les sens du terme.
Quand les entreprises multinationales commenceront-elles à mener des O.P.A. sur des pays pour mieux les contrôler et les influencer au profit de leurs besoins propres? Dans certaines républiques bananières, c’est déjà le cas de manière officieuse. Mais à l’avenir, on peut imaginer que ce genre de rachat devienne officiel. Après tout pourquoi pas? Les nations ne sont jamais que le vestige des précédents millénaires, et dans les faits, le monde globalisé s’affranchit des frontières des Etats dans bien des domaines.
Nous sommes aujourd’hui citoyens de pays, mais pour combien de temps encore? Le jour où nous appartiendrons aux entreprises n’est peut-être pas si lointain. C’est d’ailleurs la thèse développée par Max Barry dans son roman Jennifer Gouvernement. En guise de nom de famille, les individus portent le nom de l’entreprise qui les emploie. L’auteur décrit un monde dans lequel le marketing guerrier est poussé à outrance (si vous avez envie de lire le livre traduit de l’anglais, il est disponible en français chez Amazon et à la Fnac). A côté, le No Logo de Naomi Klein ressemble à un conte pour enfants.
Posséder un pays, c’est pouvoir créer un système politique (la Première République Numérique de Cyber-Grèce), battre sa monnaie (des Googlar$?), émettre des passeports et promulguer des lois (au hasard sur la conservation des données, les croisements de fichiers, la suppression de la vie privée en ligne).
On pourrait imaginer que certaines entreprises acquièrent des pays pour sécuriser des ressources rares (par exemple des matières premières employées dans la fabrication de micro-processeurs) ou des sites stratégiques (par exemple pour lancer des satellites privés ou contrôler des câbles sous-marins trans-océaniques).
L’étape suivante est bien sur la guerre entre ces entreprises devenues états souverains. Une sorte de retour au Moyen-Age, le marketing et l’arme atomique en plus. Imaginez un peu Samsung contrôler la Bourgogne et Apple régner en Avignon.
Oui, vous avez raison de commencer à trembler. Cet avenir est tout à fait possible. [image source]
22:44 Publié dans Finance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : o.p.a. sur pays | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |
mercredi, 14 avril 2010
Un vaccin contre le COR médiatique (Mélenchon)
20:12 Publié dans Travail, Retraites, Chômage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cor, retraites | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |
Marianne2 - Rions un peu: comment Mélenchon a mis Aphatie K.O. sur les retraites
Régis Soubrouillard - Marianne | Mardi 13 Avril 2010 à 17:01 | Lu 21364 fois
Rions un peu : Comment Mélenchon a mis Aphatie ko sur les retraites
Invité de RTL, le patron du parti de gauche s'est démarqué du discours ambiant sur la question des retraites, refusant de relayer l'affolement de circonstances, assénant moult chiffres à l'appui de sa démonstration à un Jean-Michel Aphatie qui n'en demandait pas tant.
De façon argumentée, Jean-Luc Mélenchon s’est fait fort ce matin au micro de RTL de dépassionner la question des retraites, bien décidé à ne « pas se laisser clouer le bec par des pseudo-évidences qui ne sont que des préjugés ». Suivez mon regard...
Aphatie démarre avec une première affirmation : « on peut évoquer un problème de financement pour les retraites, on évoque un déficit d’environ 15 milliards d’euros d’ici 5 ans ».
Minute, papillon ! S’appuyant sur les chiffres du Conseil d’Orientation sur les Retraites, Mélenchon rectifie : « le COR évoquait 5 milliards en année hors crise et 10 milliards pour 2010-2011. Les 15 milliards je demande à voir où ils sont ». Il y a moins de 10 jours, sur son blog, Jean-Michel Aphatie parlait lui aussi d’un coût de 5 milliards.
Aphatie évoquait une valse des milliards. Il n'avait pas fini de l'étonner puisque cet après-midi, se fondant sans doute sur des confidences des membres du COR, Le Monde indiquait que le coût de la retraite s'établirait à ... 30 milliards en 2010. Il faut vite acheter car à ce rythme, on dépassera les 100 milliards par an dès janvier 2011.
TAXER LES REVENUS DU TRAVAIL ET L'INTÉRESSEMENT
Soucieux de ne pas affoler les Français, Mélenchon précise que 5 milliards c’est « 2,5% du budget total des retraites. Si vous avez 1000 euros de revenus, il y a des gens qui rêveraient de finir le mois avec seulement 25 euros de découvert ». Disons qu'à trente milliards, ce serait un découvert de 15%, plus conforme à la réalité des comptes bancaires des Français...
Côté solutions, l'ancien sénateur reprend les recommandations de la Cour des Comptes qui consisteraient tant à taxer les stock options au même niveau que sont taxés les revenus du travail :« ça vous donne 3 milliards. Si vous taxez l’intéressement, ça vous fait 2 milliards et on a eu besoin de toucher à rien sinon qu’établir une justice que tout revenu doit contribuer à la retraite ».
Dans son style, Mélenchon pointera également le clergé des « yaka » : « quelques beaux esprits disent y’a qu’à allonger la date de départ à la retraite, 61 ou 62 ans. Ils ne se soucient pas de savoir ce que ça va rapporter. Fort peu d’après le COR, à peine 9% de ce qui est nécessaire dans les années 2050 ».
Le président du parti de gauche estime pourtant qu’il y a des réformes à faire : « notre intérêt est que les gens partent à 60 ans dans de bonnes conditions, que leurs retraites soient calculées sur les 10 dernières et représentent 75% de leurs salaires. C’est autant de consommation parce que ce sont souvent de petits salaires. Plus les gens partiront à temps, plus cela libèrera des postes pour des jeunes, contrairement à ce qu’a dit Alain Duhamel dans sa chronique (NDLR : « Moins on bouge, mieux c'est pour les plus âgés et plus mauvais pour les jeunes » selon Duhamel ) ».
DES ÉCONOMIES QUI ONT UN COÛT
Quelque peu désarçonné par l’avalanche de chiffres et l’argumentation de Mélenchon, qui refuse de faire de la question des retraites un « problème », Aphatie tente une attaque par la droite…libérale : « si on vous écoute, on se dit heureusement qu’il y a des riches en France puisque c’est eux qu’il faut taxer ».
-« Non, c’est dommage qu’ils se soient à ce point accaparés la richesse. Ils ne sont pas utiles en tant que riches. Le pays produisait 1000 milliards d’euros en 1980, il en produit 1950 aujourd’hui. Dans les années 90, la France gagnait 20 à 50 milliards de plus par an, maintenant c’est jusqu’à 100 milliards et le déséquilibre est de plus en plus grand entre ceux qui captent tout et ceux qui ont de moins en moins. Il faut déplacer le curseur de 10 points, ça fait 195 milliards de ressources en plus par an . Avec moi, les riches payeront. C’est clair ».
Le dernier échange est un grand moment de radio : tout à ses obsessions, Aphatie interroge Mélenchon sur l’alignement du calcul des retraites des fonctionnaires sur celles des salariés du privé. Avec déjà un genou à terre, la réponse de Mélenchon est le coup de trop : « c’est impossible. Et vous savez pourquoi ? Parce que rien n’a été saisi informatiquement. Comme c’était la règle des six mois, personne n’a pensé à le faire. Il n’est pas possible de revenir sur les 25 dernières années des fonctionnaires. Les travailleurs du service public sont sauvés par le manque d’équipements informatiques des services publics et j’ai pas fini de rigoler ». Eh oui, le comble des économies, c’est qu’elles ont un coût…
02:34 Publié dans Travail, Retraites, Chômage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cor, retraites | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |
jeudi, 18 mars 2010
ft.com/alphaville Blog - Repo 105
Posted by Tracy Alloway on Mar 12 08:05.
Rapport sur les techniques financières mise en oeuvre par LEHMAN Brothers avant sa faillite.
http://ftalphaville.ft.com/blog/2010/03/12/173241/repo-105/
Think window-dressing on a massive, and possibly misleading, scale.
Much of the 2,200-page Examiner’s report into the Lehman Brothers bankruptcy centres around an “accounting gimmick” used by the bank, and signed off by auditors Ernst & Young, to reduce leverage.
That would be Repo 105 and Repo 108 — or Repo 105 for short.
And it/they worked like this, according to Volume III of the report:
Lehman employed off‐balance sheet devices, known within Lehman as “Repo 105” and “Repo 108” transactions, to temporarily remove securities inventory from its balance sheet, usually for a period of seven to ten days, and to create a materially misleading picture of the firm’s financial condition in late 2007 and 2008.
Repo 105 transactions were nearly identical to standard repurchase and resale (“repo”) transactions that Lehman (and other investment banks) used to secure short‐term financing, with a critical difference: Lehman accounted for Repo 105 transactions as “sales” as opposed to financing transactions based upon the overcollateralization or higher than normal haircut in a Repo 105 transaction. By recharacterizing the Repo 105 transaction as a “sale,” Lehman removed the inventory from its balance sheet.
Lehman regularly increased its use of Repo 105 transactions in the days prior to reporting periods to reduce its publicly reported net leverage and balance sheet. Lehman’s periodic reports did not disclose the cash borrowing from the Repo 105 transaction – i.e., although Lehman had in effect borrowed tens of billions of dollars in these transactions, Lehman did not disclose the known obligation to repay the debt.2851 Lehman used the cash from the Repo 105 transaction to pay down other liabilities, thereby reducing both the total liabilities and the total assets reported on its balance sheet and lowering its leverage ratios. Thus, Lehman’s Repo 105 practice consisted of a two‐step process: (1) undertaking Repo 105 transactions followed by (2) the use of Repo 105 cash borrowings to pay down liabilities, thereby reducing leverage. A few days after the new quarter began, Lehman would borrow the necessary funds to repay the cash borrowing plus interest, repurchase the securities, and restore the assets to its balance sheet.
Lehman never publicly disclosed its use of Repo 105 transactions, its accounting treatment for these transactions . . .
You can see why Repo 105 would be a tempting thing in the midst of a brewing financial crisis.
Leverage had become a focus of the ratings agencies and was widely thought to be an indicator of bank risk, which meant Lehman would have been hell-bent on reducing its leverage — at least publicly.
At the same time prices for things like CMBS and subprime loans were falling and/or illiquid — Lehman could not have reduced its balance sheet simply by selling things off without incurring large losses.
Hence the Repo, which the bank increasingly used between 2007 and 2008 — even breaching its own internal cap on the Repo’s use (about $22bn as of summer 2006).
And the effect is pretty clear. From the report:
Hence the Examiner’s conclusion:
The Examiner concludes that there is sufficient evidence to support a colorable claim that: (1) certain of Lehman’s officers breached their fiduciary duties by exposing Lehman to potential liability for filing materially misleading periodic reports and (2) Ernst & Young, the firm’s outside auditor, was professionally negligent in allowing those reports to go unchallenged. The Examiner concludes that colorable claims of breach of fiduciary duty exist against [former CEO/CFOs] Richard Fuld, Chris O’Meara, Erin Callan, and Ian Lowitt, and that a colorable claim of professional malpractice exists against Ernst & Young.
And the response, as reported by the FT:
In a statement, Mr Fuld’s lawyer wrote: “Mr Fuld did not know what those transactions were – he didn’t structure or negotiate them, nor was he aware of their accounting treatment,” his attorney wrote in a statement.
“Furthermore, the evidence available to the examiner shows that the Repo 105 transactions were done in accordance with an internal accounting policy, supported the legal opinions and approved by Ernst & Young, Lehman’s independent outside auditor.”
E&Y said in a statement: “Our opinion indicated that Lehman’s financial statements for that year were fairly presented in accordance with Generally Accepted Accounting Principles (GAAP), and we remain of that view.”
Mr Lowitt’s attorney said in a statement: “In the three months during which he held the job, Mr Lowitt worked diligently and faithfully to discharge all of his duties as Lehman’s CFO, Any suggestion that Mr Lowitt breached his fiduciary duties is baseless.”
Mr O’Meara could not be reached for comment. A lawyer representing Ms Callan declined comment . . .
Related links:
Repo 105 accounting in focus – FT
The Lehman potboiler – FT Alphaville
Examiner’s Report – Jenner & Block
This entry was posted by Tracy Alloway on Friday, March 12th, 2010 at 8:05 and is filed under Capital markets, People. Tagged with accounting, Lehman Brothers, Repo 105.
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Comments
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Reportandrew thomas-woolf | March 17 9:23am |
@kfunck1:
To my knowledge, US GAAP does not (and at the very least historically did not) allow for a "true and fair view" override. The rules were the rules.
This is the reason that the Qualfying SPE concept made easier *SOME* of the Enron shenanigans, with a "brightline" minimum outside equity % for QSPE's. The FASB's response to this? Increase the minimum amount of outside equity from 3% to 10% (and also introduce the concept of a variable-interest entity).
The IFRS consolidation requirement relates to concepts, including exposure, through whatever means, to the majority of residual interest, the ability to control so as to obtain economic benefits and where the SPE conducts its activities primarily for the benefit of the sponsor.
What exactly has your experience been that leads you to hold the views you do? I am intrigued and would appreciate reconciling the above to your statements. -
Reportjames c | March 16 3:38pm |
It's disingenuous to suggest that repo 105 isn't more acceptable under US GAAP than UK GAAP or IFRS. US GAAP is rules-based, and financial statements are prepared and audited under a rules-based approach regardless of the principles. Everything about the US approach to financial regulation is rules-based - look at SOX, another set of rules that would be superfluous in a principles-based environment (like old UK GAAP).
Unfortunately, UK GAAP & IFRS are converging towards the US rules-based approach, regardless of the fact that they are technically principles-based. It's undoubtedly good news for accountants, but not for anyone else. -
ReportWorsel | March 15 7:50pm |
@/m - no cds available for this name (or the other big accounting firms) because it is not listed and has no publicly traded securities.
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Reporteminence noire | March 14 12:10pm |
perhaps the main outcome of significance will be policies controlling future rehypothecation activities
imagine what would happen to the capital markets, if we brought our rules in line with the US way of doing business? -
Reportkfunck1 | March 14 6:55am |
" It is not entirely clear here that the accounts didn't comply with US GAAP even if they are against the spirit of the rules. US GAAP is less about spirit and more about the letter of the law - it one of its problems. IAS take a more substance over form approach."
Your comment with regard to US GAAP is incorrect, as the overarching intention of GAAP is for financial statements to be "fairly presented," so there is no shortcomings to the extent that you are suggesting. Every single GAAP rule can (and should) be departed from if the rule produces misleading financial statements (and disclosed), and you can find those exact words in any number of FASB documents. EY will not be able to hide behind the defense of a strict interpretation of the accounting rule if it can be proven that they understood this to be purposefully misleading.
From purely an accounting standpoint, this issue is not a GAAP issue. The report states numerous times that the LEH management (Lee) recognized that the Repo 105 transactions had no business substance, and just like any other transaction, under GAAP, the substance is indeed what matters, not the form, as you are suggesting. If EY wasn't captured by LEH and the massive revenue that that audit generated, I have no doubt that they would not have gone along with it. As previously stated, going along with it, when it is clearly misleading, despite being potentially technically correct, is itself a violation of GAAP. Unfortunately for EY, shtf, and they're going to pay for it now. -
ReportSEBASTIAN | March 13 4:07am |
At least in the HK bankruptcy case the falsified evidence was exposed. Probably the only difference these days is that instead of shredding they simply press a delete button. What really is the difference between the Raptor and these Repo transactions? - both within the accounting standards but way beyond the spirit. Beradino was driving the get-away car - what was Turley doing? - entertaining entrepreuneurs in Monte Carlo probably.
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ReportSEBASTIAN | March 13 3:54am |
Ah - when will it all end.
Ernst & Young's US$200m snag
The global partnership of Ernst & Young is unwilling to help its Hong Kongoffice fund a legal settlement of about US$200 million agreed with theliquidators of Akai Holdings, the accounting firm's bankrupt former client,according to people familiar with the firm's operations.This would hurt partners' take-home profits for years, they said. Thesettlement, which was struck on September 23, marked the end of anaudit negligence case where Ernst & Young Hong Kong was accused ofturning a blind eye while Akai's disgraced founder James Tingbankrupted Akai in the late 1990s. Akai's liquidators, Borrelli Walsh, said in court that Ernst & Young HongKong staff falsified legal evidence to shield the firm from the negligenceclaim. The liquidators had originally demanded US$400 million fromErnst & Young Hong Kong, expecting that even if the local office couldnot pay this, the global partnership would step in to help. But John Ferraro, Ernst & Young's global chief operating officer whotook part in the settlement negotiations, managed to halve the figure bymaking it abundantly clear that the global partnership would not dig intoits own coffers to bail Hong Kong out, people familiar with the situationsaid. They said Ferraro argued that the global practice would rather jettisonthe Hong Kong office than help to fund a US$400 million claim. Instead,he told the liquidators to reduce the figure to one that the Hong Kongpartners could manage to borrow, insiders at the accounting firm said. Ernst & Young Hong Kong audited Akai and its subsidiaries right upuntil the electronics conglomerate collapsed in 2000 owing creditorsUS$1.1 billion. In contrast, the accountant's US and Canadian practicesresigned from auditing Akai companies in 1997, citing a breakdown oftrust with Ting and saying they did not fully understand theconglomerate's financial statements.
Ting was jailed in 2005 for false accounting but his conviction wasoverturned on appeal a year later after errors in the prosecution's case.Ernst & Young's defence collapsed in the audit negligence case whenBorrelli Walsh accused the firm's local staff of falsifying and doctoringAkai audit files, then relying on the questionable papers in legalevidence. The Hong Kong police's commercial crime bureau is investigating thatclaim. On September 29, the police raided Ernst & Young's Hong Kongoffices, seized documents from Borrelli Walsh and the liquidator'ssolicitors, Lovells, and arrested an Ernst & Young partner who hadaudited Akai, Edmund Dang. Now, police are questioning other staff members at the accountant'slocal office. Ernst & Young Far East co-managing partner David SunTak-kei said on Thursday: "We have reached a manageable settlementthat does not create a current or future financial burden for the practice."Sun was the independent review partner on the Akai audit when thecompany collapsed, and Dang was a junior manager on the account.Sun relinquished his role as Ernst & Young's China chairman onSeptember 30, the day after the police raided his employer's offices.Dang was freed on bail without being charged. The people familiar with the firm's operations added that Hong Kongpartners who were not involved with auditing Akai now felt resentfulabout paying for others' past mistakes, and that the embarrassinglypublic nature of the faked evidence allegations had hurt staff morale atErnst & Young Hong Kong. Apart from Sun and Dang, there are very few people left in Ernst &Young's local office who had anything to do with Akai. Chee Tat Kwok,another of Akai's former senior audit partners, has retired. Anotherperson named in court as having worked with Akai in a senior audit role,Andrew Lam, is now a partner at the Hong Kong practice of accountantGrant Thornton. Lam did not response to e-mails asking for comment. Alawyer familiar with Ernst & Young's insurance arrangements said theglobal partnership had a self-funded insurer, called a captive, whichmay be able to fund part of the settlement. But the captive had just US$50 million available to fund negligenceclaims for 1997-99, the period in which Ernst & Young Hong Kong wasaccused of inadequate auditing work. Another lawyer, who specialises in insurance, said the captive may notbe allowed to pay anything towards the Akai settlement. -
ReportStacy-Marie Ishmael, FT | March 12 7:59pm |
Heurtasm - sadly, I've read those papers. Other good 'academic' Lehman reading here -http://ftalphavill...11/69361/academia/
On rehypothecation and LEH - http://www.ft.com/...-0000779fd18c.html
and http://www.ft.com/...-0000779fd2ac.html
And on rehypothecation broadly -
http://ftalphavill...s-hedge-fund-hope/ -
ReportHuertasm | March 12 7:40pm |
The Repo 105 Transactions are only one side of the equation that led us to the precipice of financial Armageddon, the other side was another word beginning with R namely "rehypothecation" a financial tool used rather excessively by Lehman's and simply put is robbing Peter to pay Paul. Rehypothecation was conducted by LBIE (as US regs limit the activity whereas the UK regime doesn't). Many of Lehman's clients also failed to even know (partly down to their own fault) that there assets were rehypothecated and then used by LBIE to enter in to back to back repo or other fee generating transactions.
When the house of cards came crashing down it was apparent that Lehman's systems had insufficient knowledge as to A) where the rehypothecated assets were, and B) how to get it back to the original client by untangling the web of competing claims.
For an academic discussion please see: http://papers.ssrn...bstract_id=1411609
which will form the basis of an upcoming PhD in the area.
Another good paper is:
http://papers.ssrn...bstract_id=1366171
In any event there still to this today remains a far too limited discussion of this important area requiring regulatory reform and greater transparency. -
ReportDCB | March 12 4:46pm |
Linklatters would be the last firm I would turn to for a racy opinion, and I imagine that EnY will be able to argue that they audited to the standard, implying that the fault is with the standard, and there are many with US GAAPs tick the box approach.
One partially nationalised UK bank used to be very fond of doing something similar; they would sell assets over their year end with a gentelmans agreement to buy them back. Nothing would be documented to spur the blushes of the auditors. -
Reportfatdaz | March 12 3:27pm |
This is very similar to what happened at Refco (albeit on a smaller scale there) . A non performing loan was switched off of the balance sheet each month to flatter the figures- that carried to and through the float I wonder how many other instances there have been of this sort of thing that may never come to light .
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ReportThe Real Limey | March 12 2:48pm |
Like that idea!
Know where my bets are... -
Report/M | March 12 2:18pm |
a CDS type market in auditing firm survivability is evidently required so everyone can place their bets.
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ReportMonkey | March 12 2:06pm |
Carlomango - I agree it is possible - I just dont think it is likely in this case. Unless it can be conclusively proved that E&Y were aware that they were breaking the rules when they signed off the accounts. It is not entirely clear here that the accounts didn't comply with US GAAP even if they are against the spirit of the rules. US GAAP is less about spirit and more about the letter of the law - it one of its problems. IAS take a more substance over form approach.
But you are right - it is conceivable but I dont think anyone wants to see it happen. Not the competition (who are probably in glass houses), not the regulators and probably not the multinationals who want some choice in the market -
ReportJHToronto | March 12 2:04pm |
I love the FT's reporting on things like this. But I am beginning to wonder why the lawyers involved in these deals are handled with such kid gloves. In most articles on this, there is a mention that US law firms wouldn't go along with Lehman - but that "a London firm" would, which is why they had to be done from London. At least here we know those lawyers were Linklaters. But the legal advice was important - perhaps as important as the E&Y advice. And yet we hear nothing about Linklaters, what they were asked and what their advice was. We can't allow lawyers to get away with the consequences of their advice this easily, especially in the financial services area.
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Reportpegnu | March 12 1:46pm |
so we have a endemic problem of balance sheet fraud and as usual the regulators are nowhere to be seen. In fact one of the main regulators who presided over the fraud got promoted. I'm referring to Tiny Timmy here of course. Was he complicit and aware of this going on?
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Report/M | March 12 1:14pm |
David Einhorn should consider suing as well. Two people to sue. (1) Dick Fuld. (2) Erin Callan.
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ReportCarlomagno | March 12 12:29pm |
@Monkey: Re: E&Y v. Andersen: I take your point about the circumstances of the Enron/Andersen case. And yet... This is purely hypothetical and speculative, but other mechanisms could have a similar effect. In worst case scenario, Lehman's administrator could sue E&Y into insolvency. Or, if E&Y is dragged into the courts and sufficient naughtyness is exposed, some clients may decide that sticking with their current auditor implies unwelcome reputational risk. If a few blue-chips leave, herd behaviour could do the rest of the damage even if the licence is not withdrawn.
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ReportFlashBang | March 12 11:30am |
My recollection is that these kinds of transactions by IB's, not just Lehman, were common over reporting periods and had been for many years. In essence, it wasn't much different to market makers getting their inventory down at the end of account periods in the old days. Just the scale was on a whole different level.
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ReportSam Jones, FT | March 12 11:11am |
agree with monkey. Quite apart from anything else there is just not the political appetite to bring down one of the world's big auditors. Enron was such a powerful saga because it was at once idiosyncratic, from a legal pov, but at the same time emblematic, seemingly, from a moral one. The latter sold the story, the former sealed the fate of those involved as crooks.
In the current climate, repo 105 doesn't seem so much a Lehman-specific abuse, as just the kind of thing everyone was doing, everywhere. In other words, while it's still emblematic of a problem, it's not idiosyncratic. If that makes sense?
Consider: when you get your head around it, how could rating agencies possibly retain a shred of credibility? Over the past two years theyve downgraded more securities then in the previous century of their existence. That's an astounding pointer to egregious failure. Will they be brought to book? No, because the problem is being judged systemically, not idiosyncratically. -
ReportMonkey | March 12 9:57am |
Re: Ernst and Young being the next Andersen I think it unlikely. What brought down Andersen were 2 critical misteps. First the fact that Jo Beradino decided to apply a touch of honesty in front of the Senate Committee rather than plead the 5th like the banks did. Never admit any wrongdoing. Secondly, Andersen were undone by breaching their duty to an investigation when they attempted to shred thousands of documents. It was this that led to the withdrawal of their licence to audit which quickly brought down the firm as client exodus followed. Working capital is pretty tight at these professional places and whenthe cash flow coming in stops you have about 2 months before wages dont get paid!
I think they will tough it out. Enron came hot on the heels of Worldcom for Andersen. In addition the big 5 becoming the big 4 caused such controversy around effective competition that the powers that be will be extremely reluctant to see it become the big 3. I seem to remember various statements to that effect following Andersens breaks up/absorbtion into other accountancy firms around the world.
There is a final difference re: set up. E&Y is a limited liability partnership I believe. Andersens was not. The partners not involved with Enron suddenly saw themselvs staring down the barrell of a very big hit to their personal fortunes and the in-fighting started immediately. Not sure what harmony is like at E&Y but the threat of personal bankruptcy is presumably less -
ReportThe Real Limey | March 12 9:25am |
@DB:
From what I've heard the exact treatment got signed off by EY. As such, they're probably going to argue that the accounting was in line with standards and therefore the only thing that could be questioned is their judgement - which is not (usually) actionable. -
ReportDavid Brent | March 12 9:19am |
@TB - Couldn't agree more! More just pointing out a reason rather than an excuse! From what I remember sometimes understanding is lacking in these places right up to partner level and it is easy for these guys to stay one step ahead. Also you are right that there's always a slight uncomfortable feeling with auditing - you're being paid to do a job required by law, but potential for conflicts of interest are always round the corner. Don't want to be too hard on your client if they are just going to drop you as an auditor and use someone else do you!! Of course I'm being harsh on my ex-business - vast majority are very professional and have the integrity and skills to do a good job appining on finanicals - but it's a problem that's not going to go away. My point is are we going to have a case for sueing due to negligence or if they were complicit and people are charged then will we have another Arthur Andersen on the cards?
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ReportTB | March 12 9:03am |
@David Brent - Absolutely, but not understanding something is not an excuse. If you don't understand you don't sign off. Simple as that.
I think all those expensive lunches and champagne evenings seems to have (again) confused the partners at E&Y over exactly who they actually where went to work for.....
@Oswald - if you're struggling with that do you think it's maybe not such a good idea to be surfing the internet on your own? :-) -
ReportDavid Brent | March 12 8:45am |
agreed - If the auditors are signing off that the financial statements are free of 'material mis-statement' then there is a very good argument that they have missed a huge trick here. Part of their job (and my old job I may add several years ago) is to identify and appine on exactly these types of tricks - unfortunately those that structure such asset/liability transfer transactions to game the accounting rules tend to hire smarter people that the auditors. They pay a lot more than auditors do on average! How much of this is due to incompetence and/or lack of understanding and how much is due to complicitness of the auditor in what's going on will be interesting to find out.....
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ReportTracy Alloway, FT | March 12 8:43am |
Oswald - seriously?
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ReportEdward Oswald | March 12 8:39am |
Do you mean the Examiner's Report is "window dressing on a massive scale" or that use of Repo 105 is that?
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ReportYorkie | March 12 8:28am |
I am sure there are filing cabinets full of legal regal reasons as to why it was ok to do this but surely 'substance over form' is there to stop these very things
Ernst and Young have some serious explaining to do . -
ReportNJS | March 12 8:20am |
Ignorance is no defence, surely? It seems so much effort went into window dressing that they neglected to run the store. I fear that form over substance is the prevailing culture of our age.
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Reportpraxis22 | March 12 7:33am |
Going to be grim at Ernst & Young today I'll wager, Enron's auditors did well didn't they...
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ReportTB | March 12 2:50am |
Huge story developing this - could seriously bring down E&Y in the US. Did partners at the (remain) big firms learn nothing from Enron / Andersens debacle??
19:53 Publié dans Finance, Société et Justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : repo 105, repo 108 | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |
mercredi, 25 novembre 2009
Marianne 2 - La crise s'approfondit grâce à «Chimérique»
Paul JORION ramène la crise financière à 5 causes élémentaires et donne sa thèse sur le refus des Chinois de constituer un G2 avec les Américains
Pour ma part, je considère plutôt que ces causes sont des objectifs adoptés implicitement par le sphère politico-financière des pays les plus développés.
Ils résultent en effet, de leur volonté de manipuler les créances , comme autrefois les Etats pouvaient le faire en jouant sur l’inflation et les dévaluations.
- Toutes sortes d’idées séduisante (pas pour tous), ont été avancées pour cela :
- se donner des avantages économiques ou purement financiers, et faciliter des réinvestissements, en particulier dans les pays émergents, à la fois des fournisseurs de main d’œuvre bon marché et des consommateurs
- permettre à tous (les pauvres d’abord, les riches ensuite, pour les migrants ça explosé avant !) d’emprunter pour acheter de l’immobilier, etc.- La spéculation quand ça marche et l’abus de confiance quand ça ne marche plus, étant in fine, le fuel pour gruger les gogos et permettre aux manipulateurs de dépenser sans compter ou partir avec des sommes si considérables qui si elles n’étaient pas dématérialisées, seraient bien lourdes à transporter ou recycler…
Le plus sidérant dans ce système c’est l’absence totale d’élites dirigeantes ou d’intellectuels ayant suffisamment de poids pour dévoiler les vices que portent-en elles toutes ces conceptions économico-financières. Sans parler de la difficulté à cerner les moindre responsabilités !
Paul Jorion - Economiste | Dimanche 15 Novembre 2009 à 14:01 | Lu 11583 fois
http://www.marianne2.fr/La-crise-s-approfondit-grace-a-Ch...
Paul Jorion retranscrit ici son exposé - limpide et pertinent - sur les cinq grandes causes de la crise, telles qu'il les a exposées devant une commission du Parlement Européen, à Bruxelles.
Et n'oublions que Paul Jorion peut continuer à travailler grâce aux dons des internautes! Voir en fin d’article « Article PressLib’ » (*)
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J’étais hier après-midi, l’un des huit « experts » conviés par la Commission Spéciale sur la Crise Financière, Économique et Sociale (CRIS) du Parlement Européen, à Bruxelles, sur « Les causes de la crise financière, ses conséquences et ses défis pour l’Union Européenne ». Depuis la rentrée en septembre, j’ai participé à une demi-douzaine de réunions de ce type, où une brochette d’orateurs est appelée à se prononcer sur un thème similaire.
Spécificité de l’après-midi d’hier : la médiocrité des interventions de mes co-panélistes, accumulant les clichés, les propos convenus, ânonnant les directives – qui de sa banque, qui de son gouvernement –, tout cela dans une affreuse langue de bois bureaucratico-administrative.
Autre spécificité de la réunion d’hier : le très faible niveau d’information des intervenants de la salle, émergeant parmi les quelques centaines de parlementaires présents et leurs assistants, et posant des questions dont la teneur suggère – pour utiliser l’expression consacrée – qu’ils ou elles « tombent des nues ». J’excepte intentionnellement du lot, ceux qui, s’adressant à moi, insistèrent pour entendre le point de vue spécifique d’un anthropologue.
J’ai présenté comme origine de la crise, cinq causes principales (le résumé de mon intervention devrait être mis en ligne sur le site du comité) :
- baisse de la part salariale dans le partage du surplus au cours des trente dernières années – soulignant le rôle joué par les stock-options dans ce processus –,
- remplacement des salaires déficients par une politique de crédit complaisante,
- montée en puissance des bénéfices financiers dans la création de richesse – jusqu’à dépasser aux États-Unis 40 % de celle-ci,
- médiocrité et insuffisance des modèles financiers, aussi bien dans la valorisation des produits que dans la gestion du risque,
- enfin, vice conceptuel de la titrisation, transposant abusivement une logique assurantielle à un secteur – l’immobilier – coutumier des bulles financières.
Concluant par une perspective géopolitique, j’exposais brièvement la dynamique du « G2 » – encore appelé « Chimérique » – l’illustrant d’une référence au principe « faire de la force de son adversaire, sa faiblesse », emprunté aux arts martiaux chinois aussi bien qu’à l’« Art de la guerre » de Sun Tzu.
M’adressant à l’auditoire, je lui demandais de manière très rhétorique si l’Europe entendait suivre les États-Unis dans le gouffre qui s’est creusé sous elle, et où elle se précipite en ce moment avec un enthousiasme renouvelé, ou si elle entendait émerger dans sa spécificité propre, comme troisième voie entre la Chine et l’Amérique.
Le temps des questions m’offrit également l’occasion de défendre l’idée d’une constitution pour l’économie, ainsi que l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix.
L’apathie, la passivité, le manque d’un sens de l’urgence, qui caractérisaient les interventions entendues hier impliquent-elles que je devrais ignorer désormais les réunions de ce genre ? Non, car détonaient sur ce fond de médiocrité bureaucratique généralisée, les propos de Wolf Klinz, Président du Comité, et ceux de Pervenche Berès, son Rapporteur, les seuls à converger avec les miens. En m’invitant à témoigner devant ce comité, ils entendaient secouer le cocotier, tâche dans laquelle je serai toujours prêt à les seconder.
Voici ma liste des cinq principaux facteurs à l’œuvre dans le déclenchement de la crise :
1. La baisse tendancielle de la part des salaires dans la redistribution du surplus, constatée en Occident à partir du milieu des années 1970. L’« alignement des intérêts » des investisseurs et des dirigeants d’entreprise grâce à l’invention des stock options, joua un rôle crucial dans ce processus : deux parties déjà très puissantes dans l’équilibre des forces étaient désormais alliées dans leur convoitise d’une part de gâteau leur revenant. Investisseurs et dirigeants d’entreprise conjuguèrent leurs efforts, l’accent étant mis sur la croissance du chiffre des recettes faisant s’élever le prix de l’action. Conséquence secondaire de cette évolution : le court-termisme, l’accent mis sur le bénéfice immédiat.
2. Une industrie bancaire très obligeante remplaça par du crédit les sommes qui manquaient à l’appel pour les ménages. La richesse fut remplacée par des reconnaissances de dettes qui furent comptabilisées comme monnaie deux fois : une fois en positif et la seconde en négatif. La progression du prix de l’immobilier américain constituait le moteur : la bulle permettait à des consommateurs de moins en moins riches, et finalement ceux constituant le secteur « à risque » des subprimes, d’accéder à la proposition de leur logement. Un ralentissement suffirait cependant à enrayer le processus. L’absence de nouvelles recrues provoqua l’arrêt et les sommes dues ne purent soudain plus être trouvées.
3. L’activité parasitaire de la finance par rapport à l’économie. La part du PIB attribuable à la finance ne cessait de croître. Il ne s’agissait pas simplement d’un effet mécanique de siphonage, tel qu’on l’observe sur les marchés même de la production (marché à terme des matières premières – commodity futures) mais aussi d’une fragilisation : la spéculation, en augmentant la volatilité, atteint les consommateurs quand les prix augmentent et met hors course les producteurs quand ils baissent. La justification des paris sur les fluctuations de prix est que la présence de spéculateurs génère de la liquidité qui serait bénéficiaire à tous. Or la liquidité que certains spéculateurs produisent, d’autres spéculateurs la consomment, sans bénéfice pour les négociants qui sont sur ces marchés en raison de la fonction assurantielle qu’ils offrent.
4. La complexité des produits financiers dépasse notre capacité à en comprendre le fonctionnement. A défaut de le comprendre, les modèles supposent l’avenir connaissable avec un degré extraordinaire de précision, imaginent que les corrélations observées historiquement sont stables, considèrent que le hasard est de la forme gaussienne, c’est-à-dire la mieux « apprivoisée », et par conséquent que des cas se situant à un certain nombre d’écarts-types ne se présenteront jamais et que du coup les réserves prévues pour ces cas extrêmes… ne devront jamais être ponctionnées. Ceci explique en particulier les difficultés rencontrées par les agences de notation quand elles mesurent le risque de non-remboursement sur des instruments de crédit. Le fait aussi que les outils de gestion du risque utilisés par les établissements financiers n’ont pas vu venir la crise et restaient toujours dans le vert alors même que le navire prenait l’eau de toute part et s’enfonçait rapidement.
5. La titrisation constitue un dévoiement du principe assurantiel. La logique de l’assurance qui suppose que les sinistres sont rares et se présentent de manière aléatoire dans le temps était en réalité inapplicable dans le cas de la titrisation pour deux raisons : premièrement du fait que la qualité d’assureur était redistribuée entre une multitude d’agents ne présentant pas nécessairement un volant financier suffisant pour essuyer les pertes résultant de sinistres possible et, deuxièmement du fait que dans le cas d’industries donnant lieu à titrisation – comme l’immobilier – le risque se concentre historiquement sur des périodes courtes durant lesquelles les sinistres (défaut de remboursement) sont extrêmement nombreux.
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(*) Un « Article PressLib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
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