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mercredi, 09 juin 2010

Les villes du futur : rêves ou cauchemars ? Actes de l'atelier de prospective du 29 avril 2010

Extraits d’un rapport qui montre des tendances plus décoiffantes que le Mistral ...

woodlandhome.jpg
Sustainable, energy-efficient 500sf (foot²) home built using local, healthy, natural materials
into the side of  a woodland hill in Wales
SENAT

http://www.senat.fr/rap/r09-510/r09-510_mono.html

Rapport d'information n° 510 (2009-2010) de M. Jean-Pierre SUEUR, fait au nom de la Délégation à la prospective, déposé le 1er juin 2010


Jean-Pierre SUER au cours de son Introduction :

La ville que nous connaissons en France, c'est la ville de la deuxième moitié du XXème siècle. Elle a été façonnée par la grande industrie. La grande industrie a créé les grands ensembles et les grands ensembles ont créé les grandes surfaces. Quand j'étais plus jeune, je vivais à Roubaix et j'ai eu l'occasion de voir comment la ferme qui s'appelait les « Hauts Champs » est devenue une barre et comment M. Mulliez - qui a vu qu'il y avait d'autres débouchés que le textile -, a construit un entrepôt en face cette barre et lui a donné le nom de la chaîne qui s'appelle comme vous le savez - je ne fais pas de publicité pour les uns plutôt que pour les autres -. C'est ce système-là qui, avec le développement du « tout automobile », a façonné la ville de la seconde moitié du XXème siècle.

Cette ville est devenue sectorielle, c'est-à-dire que les espaces ont prioritairement une fonction. Par exemple, le centre-ville est plutôt patrimonial. L'architecte des Bâtiments de France veille. Vous avez les faubourgs. Puis, les périphéries horizontales et les étalements pavillonnaires. Ensuite, les périphéries verticales. Puis encore les zones de loisirs, et encore les campus universitaires, les technopoles, les magasins d'usine et enfin les entrées de ville. Là, dans « les entrées de ville », l'architecte des Bâtiments de France est au repos. C'est-à-dire que « les entrées de ville » se développent sans plan d'ensemble, sans cohérence, sans programmes, en laissant les choses se faire.

Heureusement qu'une de nos idées, celle de la taxe professionnelle unique (TPU), a progressé, parce que c'est cette idée qui a permis de penser un peu les choses. Mais le jackpot de la taxe professionnelle (TP) - il n'y a plus de TP aujourd'hui - le jackpot de la TP a fait qu'on a accepté toutes sortes d'implantations dans les « entrées de ville » et que, lorsque vous arrivez dans n'importe quelle ville, qu'elle soit au Nord, au Sud, à l'Est ou à l'Ouest, vous avez quatre ou cinq kilomètres, pratiquement identiques partout, avec les mêmes parallélépipèdes, les mêmes tôles ondulées, les mêmes pancartes etc. On y est habitué. Moi, je trouve que c'est très laid.

J'ai déposé récemment une proposition de loi sur ce sujet de laquelle le Sénat a bien voulu retenir quelques articles. Elle pose la question suivante : « Si on récupère cette ville-là, avec ses grandeurs et ses misères, que doit-on faire pour que dans trente ans, tout cela change ? ». Car il faut tout de suite prendre un certain nombre d'orientations. Dans l'histoire, « les entrées de ville », «les portes des villes », étaient nobles. Elles étaient la signature de la ville. « Comment vais-je les transformer en quelque chose de plus harmonieux ?» Ce n'est pas si simple.

Si mon projet vise à introduire de la mixité, non seulement sociale, mais aussi fonctionnelle, c'est-à-dire qu'il n'y ait plus d'endroits où il n'y a que du commerce ou d'endroits où il n'y a que de l'habitat, alors je dois me demander comment faire pour installer autre chose entre ces grandes surface, entre Kiabi, Decathlon et Carrefour, pour ne pas toujours citer les mêmes ? Est-ce que quelqu'un va aller s'implanter là ? Comment vais-je faire pour reconquérir le paysage ? Reconquérir les éclairages ? La voirie, pour qu'elle soit plus humaine ? Je ne prends que ces exemples. Mais on pourrait en prendre quantité d'autres.

Table ronde - Au fil du débat :
OÙ MÈNE L'URBANISATION DU MONDE ?
par JULIEN DAMON, PROFESSEUR ASSOCIÉ À
L'INSTITUT DES SCIENCES POLITIQUES DE PARIS

QUEL EST L'AVENIR DES MÉGAPOLES ?
par JACQUES DE COURSON, PRÉSIDENT DE L'ONG
« URBANISTES DU MONDE »

La question que m'a posée Jean-Pierre Sueur est terrible mais je vais essayer d'y répondre en un quart d'heure.
En gros, les métropoles du Sud vont-elles s'arrêter de grandir ? Julien Damon nous a donné des ordres de grandeur. Nous savons que deux tiers des habitants de la Terre seront des urbains en 2050, nous savons que ces très grandes villes ne cessent de se multiplier et de grandir. Dans Le Monde daté d'hier, la Chine compte dix agglomérations de plus de dix millions d'habitants, donc de la taille de la région parisienne, et Chongqing compte 32 millions d'habitants. Ce sont les sources les plus officielles.

La question que l'on peut se poser est la suivante : « Ce phénomène est-il nouveau dans l'histoire de l'humanité ? » Est-ce qu'il est récent ou est-ce qu'il remonte à simplement deux siècles ?
Faut-il, pour l'avenir, freiner ou accélérer leur croissance ? Est-ce qu'il faut encourager Bogotá, Johannesburg, Bangalore, Shanghai à se développer et à grandir ? Est-ce pour le bien de leurs habitants ?
Ou, au contraire, faut-il limiter leur croissance ? Est-ce qu'on y peut quelque chose, surtout ? Est-ce que les urbanistes ont quelque chose à dire ? Est-ce que les responsables de ces villes ont une responsabilité en la matière ?
Ou est-ce dû tout simplement à la mondialisation et qu'on n'y peut rien ?

Je crois que la question a quelque mérite et je vais essayer d'y répondre.

Les villes - en particulier ces grandes villes du Sud - ont-elles un avenir ?

Oui et non. Oui, elles ont un avenir parce qu'elles sont indispensables et nécessaires ; elles sont le moteur de l'économie moderne et en particulier dans ces pays émergents ou à faible développement. Oui, parce que ce sont des lieux privilégiés pour la culture, l'invention et la création. Oui, parce que ce sont les lieux du pouvoir et le plus souvent les capitales de ces pays et que les élus et les hommes politiques en sont fiers. Oui, surtout parce que c'est le lieu du travail, de l'emploi, du savoir, de l'économie et de la rencontre avec les autres et du pouvoir des autres, donc le lieu du politique. Et toutes les villes africaines ont fait cette démonstration que c'est là, dans la capitale, que les choses se passent, que l'université, la vie sociale et la vie culturelle se développent. On peut dire « oui » à la croissance des villes du Sud.

On peut dire aussi « non ». Elles vont détruire l'humanité, la dévorer. Ces grandes villes sont criminogènes, sont dangereuses, sont mortelles. Elles sont terriblement inégalitaires. São Paulo où j'ai vécu, fait 25 millions d'habitants et c'est le record absolu d'inégalité des revenus ; les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Ces villes sont de plus en plus polluées, menacées par des catastrophes naturelles et industrielles. Et en plus, elles coûtent de plus en plus cher à la collectivité. Si vous connaissiez le budget - que j'ai regardé de façon très précise - d'un certain nombre de grandes métropoles du Sud, vous trouveriez que le peu de ressources disponibles dans ces pays est affecté à la croissance et à l'aménagement de ces grandes villes. Et puis surtout, et c'est là où la critique est féroce, c'est que ces villes vident les campagnes, détruisent l'équilibre écologique de ces pays et de la planète elle-même.

[…] les urbanistes commencent à savoir maîtriser les problèmes techniques et de management des grandes villes

[…] Les citoyens fuient les grandes villes et préfèrent se réfugier en périphérie et certaines d'entre elles même menacent de dépérir.

[…] les problèmes de gouvernance … sont essentiels.

[…] On peut y constater un déficit structurel de connaissances, d'information et de compétences.

[…] Faiblesse d'un corps de règles et de planification, le plus souvent.

J'attire votre attention sur ce point parce que, pour nous, il est tout à fait essentiel aux plans technique, professionnel et culturel et même au plan politique, d'intégrer le fait que les modèles de référence en matière d'urbanisme des pays du Sud sont souvent issus de l'époque coloniale ou même sont des copies, des clones de l'urbanisation des villes des pays développés.

Ce qu'on peut aussi connaître et je passerai vite parce que Julien Damon en a parlé, ce sont les problèmes d'asphyxie de la circulation, de services publics qui sont mal ou pas du tout assurés, de violence et de criminalité endémiques et tous ceux qui ont vécu ou connaissent bien ces villes le savent.

Et pourtant, ce modèle urbain tient debout. [...] il fonctionne. Et il fonctionne parfois assez bien. [...] La raison, c'est que nous sommes victimes d'une sorte de colonialisme culturel en matière d'urbanisme, c'est-à-dire que nous avons des a priori sur le fait que ces villes sont en désordre, sont sales, sont criminogènes et sont mal organisées e voudrais insister sur le fait qu'à Curitiba, à Dakar ou ailleurs, il faut d'abord être attentif à ce qui marche et à le moderniser sans tabou. En débattre et y réfléchir avec eux et non pas à leur place. Et je crois que cette attitude politique et fondamentale vis-à-vis des urbanistes du Sud, est tout à fait essentielle.

Comme je suis aussi prospectiviste et pas seulement urbaniste, deux mots, Jean-Pierre Sueur, sur les scénarios que l'on peut imaginer pour ces villes du Sud pour essayer de vous faire comprendre comment les équipes qui partent avec notre appui et notre aide, et il y en a encore qui partent cet été à Addis-Abeba, à São Paulo et à Tunis, comment ces jeunes professionnels réfléchissent à ce qu'est l'avenir de leur ville. Quand je parle de jeunes professionnels, ce sont des jeunes professionnels français mais aussi naturellement de ces villes avec lesquelles ils collaborent.

La prospective sert à essayer de prévenir pour guérir et si possible pas trop tard. Comme la ville avance lentement, il est toujours intéressant de commencer à y réfléchir.

Il y a un scénario absurde mais qui n'est pas si fou parce que beaucoup y pensent, c'est une Terre sans ville, ou presque.

[…]

Deuxième scénario, détruire les villes existantes. On s'y acharne et à travers l'Histoire […]

Il y a le troisième scénario qui est plus banal et auquel chacun pense, qui est de contenir ces villes, limiter strictement leur développement ou du moins les enfermer dans une ceinture verte, c'est ce qu'on a pensé souvent pour les pays développés. Ou bien, et c'est la mode du développement durable, les densifier en faisant de la ville sur la ville, c'est-à-dire reconstruire la ville du Sud sur la ville du Sud ;

Quatrième scénario, dissoudre la ville dans le précaire, c'est-à-dire accepter d'être déraisonnable. C'est ce qu'indiquait tout à l'heure Jean-Pierre Sueur, ce qu'on appelle « la ville en carton ». De se dire que Johannesburg, que Bamako, que Montevideo vont s'étendre indéfiniment et que la précarité est le système normal d'une structure lâche, sans règle ni contrainte, qui fonctionne en autogestion avec quelques quartiers préservés ici et là.

Cinquième scénario, concevoir des villes comme des forteresses. Ça, c'est quelque chose qui fait plaisir aux architectes et aux macro-architectes qui aimeraient que les villes denses et durables soient des villes-forteresses conçues selon les règles d'un urbanisme éternel qui résiste au temps, aux modes, aux guerres et à l'Histoire. Beaucoup de princes ont souhaité construire de telles villes et en ont construit dans le monde.

Dernier scénario qui n'est pas le plus absurde, et qui est très, très encouragé par un certain nombre de grandes entreprises et de grands groupes d'ingénierie, c'est privatiser les villes du Sud, les considérer comme des entreprises ou plutôt comme des complexes de quartiers privés dont les services et les équipements sont pour l'essentiel concédés à des entreprises urbaines.

Et ça, c'est une idée qui intéresse beaucoup les gens d'Asie du Sud-est et qui intéresse beaucoup les Chinois. Là, il y a donc quelque chose.

Si parmi les cinquante villes de plusieurs millions d'habitants que sont en train de construire les Chinois, cinquante, je ne dis pas un, deux, trois ou quatre ou cinq ou dix, je dis cinquante villes de plusieurs millions d'habitants que sont en train de construire les Chinois, je pense qu'il y en aura qui seront privatisées directement ou indirectement.

En tous les cas, sur la base d'un système de l'espace public géré et ouvert relativement au privé.

Et puis il y a un deuxième scénario de science-fiction qui n'est pas bête, qui intéresse un certain nombre d'agents, c'est de se dire qu'il faut nier l'urbanisation et l'habitat de la planète et construire d'autres villes.

D'autres villes dans le monde et dans des lieux tout à fait impossibles : il y a des projets au Sahara très, très intéressants avec l'énergie solaire, ou sur d'autres planètes.

Et un certain nombre de romanciers de science-fiction commencent à écrire des textes sur cette idée qu'il faut construire d'autres villes ou du moins des choses qui ne s'appelleraient pas des villes.

Nous avons un étudiant passionné, passionnant, qui va travailler cet été sur l'agglomération de São Paulo, la capitale économique du Brésil, sur un scénario de 50 millions d'habitants.

Une nappe urbaine, une structure urbaine, quelque chose qui ne s'appellerait plus une ville mais qui aurait 5 millions d'habitants. Je vous rappelle que Chongqing en fait 32 et c'est une ville chinoise dense.

En définitive, que faut-il faire ?

A mon sens quatre choses importantes.

1. D'abord le service public urbain. C'est ce que m'avait dit à São Paulo le Consul général de France de la ville, quand il m'avait expliqué que les responsables brésiliens étaient parvenus à assurer le service public urbain minimum : l'eau, la voirie, l'école, la police, les ordures, les bus, et qu'à São Paulo, j'ai pu le vérifier, j'y retourne cet été, ça fonctionne très bien ; donc le service public urbain minimum.

2. C'est plus intellectuel et plus compliqué, mais il me semble qu'il fautpenser la complexité de l'intérieur du système urbain lui-même.Pas le considérer de l'extérieur comme le font souvent les Occidentauxmais de l'intérieur en écoutant ceux qui y vivent, les savants, les acteurs et les artistes, de façon positive. Et ils le font très bien.

J'ai été très étonné de voir que les urbanistes d'un certain nombre de villes de pays d'Amérique Latine que je connais bien pensent de l'intérieur leur ville et la pensent très bien et de façon très intelligente mais avec des schémas de pensée et des complexités intellectuelles qui n'ont rien à voir avec les nôtres et dans lesquelles on est totalement perdu.

3. Travailler sur les problèmes concrets. C'est ce que nous essayons de faire à « Urbanistes du Monde », de façon interdisciplinaire bien sûr et par essais-erreurs. Malheureusement, les Français savent mal faire cela.

Les Anglo-Saxons sont bien meilleurs que nous ; ils fonctionnent par essais-erreurs avec des mécanismes assez robustes et assez simples. Je pense que, en matière foncière, il y a des idées tout à fait intéressantes à prendre dans un certain nombre de villes du Tiers-monde.

4. Penser globalement en même temps que localement.

Il faut en même temps accumuler du savoir et de la pratique, travailler sur la culture en même temps que sur la technique.

On a besoin de comprendre de l'intérieur quelles sont les cultures urbaines et les traditions et coutumes de ces villes.

Deux mots de conclusion.

Je crois que, très fondamentalement, les hommes ont peur de la solitude et qu'ils ne peuvent se passer des villes.

Quand je dis : « Rêves ou cauchemars », je dis : « Ni rêves, ni cauchemars », je dis : « Les villes actuelles. »

Et les villes actuelles, les urbains y tiennent, parce qu'ils ne peuvent pas s'en passer.

Le Général de Gaulle disait : « L'avenir dure longtemps », les villes aussi. Et leur force est qu'elles sont indestructibles. Les villes résistent.

Notre responsabilité d'urbaniste et de prospectiviste est de faire en sorte qu'elles soient belles, fonctionnelles et conviviales.

Donc commençons par y aller. Je répète souvent le slogan du maire de Curitiba, qui a été la ville écologique avant tout le monde et où j'ai travaillé pendant trois années. Jaime Lerner, formé en France, architecte, maire de Curitiba, puis Gouverneur du Paraná et qui a créé une fondation, disait : « Le problème, ce n'est pas la ville. La ville, c'est la solution. » J'aime beaucoup cet illogisme typiquement brésilien qui consiste à dire que le problème, ce n'est pas la ville ; mais que la ville, c'est la solution.

[...]

DÉBAT AVEC LA SALLE

[...]

CLÔTURE

Jean-Pierre SUEUR

Merci beaucoup Antoine Grumbach, merci Pierre Veltz, merci Louis Moutard. Merci à tous nos orateurs de ce matin. Merci à vous d'avoir bien voulu passer cette matinée ici. C'est très présomptueux et il est impossible de conclure ; donc je ne le ferai pas. Néanmoins - il faut toujours se méfier du néanmoins... -, je voudrais pour finir faire quatre courtes observations.

Premièrement, je suis très heureux que nous ayons eu un débat qui n'est pas hexagonal, car en France trop souvent on ne traite de ces questions qu'en regardant la France. Merci de nous avoir aidés à prendre la dimension mondiale, parce que je crois que c'est absolument nécessaire. Et puis ça nous a permis d'entendre de fortes choses aussi sur les questions de richesse, de pauvreté, les risques, les rapports de pouvoir. Tout cela est important.

Deuxièmement, tout ce débat a montré qu'on ne pouvait pas parler de la ville comme si la ville était une entité unique, homogène et définie. De même l'urbain. Il y a une grande diversité dans les formes de l'urbain dans le monde et surtout on ne peut pas traiter cela au seul regard de l'urbain. Vous avez parlé à juste titre des campagnes, du rural, et de l'ensemble de l'espace. Et on voit bien que la question ne peut avoir de solution que si l'on a une pensée sur l'articulation des territoires et sur l'organisation de l'ensemble de l'espace.

Troisièmement, on voit bien que la question de la gouvernance que j'appelle plutôt la démocratie, est majeure : qui vote, à quel niveau, mais aussi comment participe l'ensemble des usagers de la ville. Ce sont les habitants qui sont importants, tous ceux qui sont des citoyens de la ville qui y vivent et y travaillent, même s'ils ne dorment pas dans la ville.

Et puis quatrième et dernier point. Je suis très frappé par le fait que ce débat nous interroge constamment sur la politique. Je reviens à cette idée que la politique, c'est le moyen terme et le long terme. C'est aussi le court terme. Et qu'il serait essentiel que le politique s'intéresse à ces questions : que vont devenir nos villes ? Et surtout que voulons-nous, que pouvons-nous proposer, au pluriel, pour l'espace urbain, pour les aires urbaines ? Ce serait une manière d'avoir une politique qui serait davantage tournée vers le long terme, ce que nous avons l'ambition de faire dans cette Délégation à la Prospective.

Et puis pour finir tout à fait, nous avons bien vu que la question de la ville renvoie évidemment à la question du vivre ensemble. Quelle société voulons-nous ? Tout cela est très passionnant. Merci vraiment d'avoir participé à ce débat. Comme nous préparons un rapport qui sera rendu dans quelques mois, nous sommes ouverts à toutes les contributions, à tous les dialogues. Continuons à travailler ensemble !

16:37 Publié dans Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : modèles urbains, prospective | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

mardi, 08 juin 2010

Le maillon manquant - Gabriel Robin, Ambassadeur de France

Extrait de l’intervention de Gabriel Robin, Ambassadeur de France, lors du séminaire "La France et ses stratèges", tenu le 22 mars 2010.

[…]

Dans l’Histoire, il y a des périodes où les circonstances imposent naturellement une stratégie.

[…]

D’autres périodes, malheureusement, sont moins fastes. [….] Tel l’âne de Buridan, nous hésitions entre tous ces choix, ce qui aboutit au désastre.

J’essaierai de développer cette hypothèse en trois points :
Nous n’avons pas de conception du monde.
Nous n’avons pas d’identification de l’ennemi.
Nous n’avons même pas de conscience de ce que nous sommes.
Comment pourrions-nous avoir une stratégie ?

[...]

Le résumé complet sur le site de la "Fondation Res Publica" ici

http://www.fondation-res-publica.org/Le-maillon-manquant-...

08:53 Publié dans Gouvernance | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : fondation res publica | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

vendredi, 28 mai 2010

Réformer les régimes de retraite - Synthèse du rapport Terre Nova du 28 mai 2010

http://www.tnova.fr/images/stories/publications/essais/re...

A) Les besoins

Sur le plan de la justice sociale, améliorer :

  • Équité entre actifs et retraités
  • Équité entre retraités

Sur le plan de la crédibilité :

Un bouclage financier pérenne de nos retraites ne peut être assuré qu’en prenant des mesures contraignantes

  • allant de, baisser les pensions des retraités,
  • à, prélever plus ou plus longtemps les actifs.

Ce bouclage en effet ne pourra pas être obtenue par

  • une hypothétique “Croissance”, simple indice d’appréciation de la conjoncturel économique
  • la taxation des stock-options, simples instruments d’appréciation de plus-values financières, plus souvent liées aux spéculations qu’aux développements de l’économie réelle.

L’équilibre actuel est fondé sur une répartition du temps de vie moyen en :
– 21 ans d’études
– 40 ans de vie active
– 20 ans de retraite

B) Les 8 points de la réforme proposée par le rapport

1. Le besoin de financement du système de retraite, important mais gérable, ne doit pas masquer les défaillances de son architecture : le rapport propose une réforme globale, « paramétrique » mais aussi « systémique ».

Le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) pointe un besoin de financement de l’ordre de 2 points de PIB en 2050 (entre 1,7 et 3 selon les scénarios), avec une forte dégradation à court terme, de l’ordre de 1 point de PIB dès 2010 soit 20 milliards d’euros. (1,7 point de PIB  si on ajoute le déficit implicite du régime des fonctionnaires, noyé dans le budget de l’état).

Avec un déficit du budget aujourd’hui de 8% du PIB, la question de la résorption de la dette de l’état est beaucoup plus préoccupante que le financement des retraites.

Ces paramètres économiques des retraites ne doivent donc pas occulter les besoins de révision de l’architecture du système de retraites (point 6).

2. Sur la réforme « paramétrique », il y a un angle mort de la réflexion : l’objectif de solidarité
intergénérationnelle que se fixe le système. Le rapport propose un objectif de parité de
niveau de vie entre retraités et actifs.

Quel est le niveau de vie que la collectivité veut garantir aux retraités ?
- La parité de niveau de vie qui garantit aux retraités qu’ils pourront profiter de ce temps dans les mêmes conditions que lorsqu’ils étaient actifs.

Le niveau de vie des retraités est aujourd’hui de 106% de celui des actifs.
Le taux de pauvreté est de 12% chez les jeunes actifs, contre 4% seulement chez les retraités.

A court terme, la logique est donc de

  • faire contribuer les retraités aisés d’aujourd’hui, au même titre que les actifs, au bouclage financier du système
  • ne pas mettre à contribution les salaires déjà soumis à des cotisations élevées

Si des recettes complémentaires sont nécessaires la taxation du patrimoine aurait l’avantage de mettre à contribution toutes les générations.

A long terme, en revanche, les pensions relatives vont régresser.

Si rien n’est fait, le niveau de vie relatif des retraités va descendre à 78% en 2050. Ce serait la « double peine » pour les actifs d’aujourd’hui : des efforts importants pour maintenir les retraites d’aujourd’hui à un niveau élevé, et leur propre retraite amputée demain.

L’objectif de parité commande que

  • les efforts supplémentaires de réforme ne pèsent pas sur le paramètre « niveau de pension » : ce sera aux actifs de demain de les porter.

Il nécessite aussi

  • des mesures de soutien pour les retraites à venir des classes moyennes et populaires.

3. Concrètement, pour répondre au besoin de financement à court terme, le rapport
propose
:
- L’alignement de la fiscalité des retraités aisés sur les actifs.
- La taxation des niches sociales.
- La taxation des revenus du capital (majoration de la CSG « patrimoine »).

4. Et pour répondre au besoin de financement à long terme, le rapport propose :
- Une augmentation progressive de la durée de cotisation à partir de 2020.
- La réforme indissociable du marché du travail : pénibilité, séniors et « déconcentration » du travail.

5. Le recul de l’âge légal doit en revanche être écarté.

6. Au-delà des efforts paramétriques, le rapport insiste sur la réforme de l’architecture du système de retraite. Il propose une grande réforme « systémique ».

7. Pour répondre à ces défaillances « systémiques », le rapport propose six solutions
nouvelles :
- Vers un régime unique en compte personnel.
- Plus de redistributivité dans notre système assurantiel.
- Un « FRR seconde génération ».
- Plus d’égalité sur le marché du travail.
- L’avènement de la retraite à la carte.
- La gestion personnalisée des temps de la vie : vers une « banque du temps ».

8. Pour réformer les retraites, le rapport insiste sur un préalable méthodologique :
- Cesser de « saucissonner » les enjeux : pour une réforme globale de long terme.
- Ne pas passer en force : pour un « pacte social » sur les retraites.
- Ne pas précipiter la décision : pour un temps long de la négociation.

12:58 Publié dans Travail, Retraites, Chômage | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

vendredi, 21 mai 2010

Le diable par la queue – Musique de Georges Delerue

dimanche, 09 mai 2010

Maastricht - Article 104

http://contre-la-pensee-unique.org/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Allais
http://allais.maurice.free.fr/
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/messages_recus/La_c...
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?200...

Banque_centrale Rôle et fonctionnement de la politique monétaire

Les banques centrales implémentent la politique monétaire au moyen de différents éléments, comme :

  • la fixation des taux directeurs ; la fixation des niveaux de réserves obligatoires (RO) ;
  • les opérations d'open market ;
  • les interventions sur le marché des changes.

 

http://en.wikipedia.org/wiki/Central_bank

A central bank, reserve bank, or monetary authority is a banking institution granted the exclusive privilege to lend a government its currency.

Like a normal commercial bank, a central bank charges interest on the loans made to borrowers, primarily the government of whichever country the bank exists for, and to other commercial banks, typically as a 'lender of last resort'.

However, a central bank is distinguished from a normal commercial bank because it has a monopoly on creating the currency of that nation, which is loaned to the government in the form of legal tender. It is a bank that can lend money to other banks in times of need.[1]

Its primary function is to provide the nation's money supply, but more active duties include controlling subsidized-loan interest rates, and acting as a lender of last resort to the banking sector during times of financial crisis (private banks often being integral to the national financial system).

It may also have supervisory powers, to ensure that banks and other financial institutions do not behave recklessly or fraudulently.

Most richer countries today have an "independent" central bank, that is, one which operates under rules designed to prevent political interference.

Examples include the European Central Bank (ECB) and the Federal Reserve System in the United States.

Some central banks are publicly owned, and others are privately owned. For example, the United States Federal Reserve is a quasi-public corporation.[2]

16:19 Publié dans Finance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : banque centrale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |