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samedi, 22 mars 2014

Allez voter, mais méditez …

"Alexandre Dorna, professeur à l’université de Caen et élu local, analyse le pouvoir politique local comme porteur par essence de l’abus de pouvoir.

Par sa structure oligarchique et « pseudo-pluraliste », par la manière dont est organisé le processus politico-administratif, le pouvoir municipal est analysé comme un potentat de fait, sans possibilité de contre-pouvoir réel et où le respect de l’esprit démocratique au niveau local ne dépend finalement que de la personnalité du maire.

En effet, dans une Municipalité le pouvoir est concentré autour :

  • du Directeur Général des Services
  • des Responsables Financiers de la Mairie
  • et de l'Adjoint aux finances, s'il s'entend bien avec le Maire

Alexandre Dorna esquisse des mesures institutionnelles pour démocratiser la vie politique locale :

  • lutte contre le cumul de mandats et le carriérisme politique,
  • instauration d’une proportionnelle intégrale,
  • renforcement du statut de l’opposition"


Le Citoyen face aux abus de pouvoir (Dorna) par fameli
http://www.dailymotion.com/video/k752wlseVnBK8khDZM?start...


Une série de vidéos sur l’abus de pouvoir (2007) avec la participation d'Anticor à retrouver sur http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/le-citoyen-face-aux-abus-de-33209

vendredi, 13 septembre 2013

Propriété intellectuelle, Richard Stallman–Commentaire Albert JACQUARD

http://www.bing.com/videos/search?q=Albert+jacquard&v...

http://www.wat.tv/video/albert-jacquard-vraie-intelligenc... 

http://www.numerama.com/magazine/26973-le-geneticien-albe...





Albert Jacquard par alainlt22

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samedi, 05 mai 2012

Edgar MORIN, François HOLLANDE : Quelle est votre conception de la gauche ?

DU PROGRÈS AU PACTE SOCIAL, LES PISTES POUR SORTIR DE LA CRISE DE CIVILISATION

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/05/04/le-pouvoir...

Edgar MORIN hyperbolique : de bonnes intentions, des lueurs d’appréhension de la complexité de nos conditionnements, mais guère convainquant dans les projets à mettre en œuvre. Bref des mots “valise” sans grand contenu et des solutions dont on sent qu’elles ne sont pas véritablement des réponses concrètes et qui peuvent rapidement s’avérer infernales comme inscrire dans la constitution que “La France est une, indivisible et multiculturelle”.


François HOLLANDE entre elliptique et laconique : se garde bien de reformuler les idées d’Edgar MORIN, et revenant aux réalités, expose une vision ouvrant sur des voies plus pragmatiques, en particulier sur les sujets Progrès et Mondialisation (“ La mondialisation n'est pas une loi de la physique ! C'est une construction politique. Ce que des hommes ont décidé et construit, d'autres hommes peuvent le changer).


Le Monde : La gauche doit-elle renouer avec l'idée de progrès et de croissance ou bien s'en méfier ?

Edgar MORIN :

Depuis Condorcet, le progrès était conçu comme une loi automatique de l'Histoire. Cette conception est morte. On ne peut pas non plus considérer le progrès comme le wagon tiré par la locomotive techno-économique. I

l s'agit de croire au progrès d'une façon nouvelle, non comme une mécanique inévitable mais comme un effort de la volonté et de la conscience.

Le progrès a souvent été assimilé à la technique, au développement économique, à la croissance, dans une conception quantitative des réalités humaines. Face à la crise de la croissance, aux nuisances et catastrophes engendrées par le développement techno-scientifique ou aux excès du consumérisme, ne faut-il pas rompre avec le mythe de la croissance à l'infini ? L'exemple du Japon montre qu'un pays développé n'a eu qu'une croissance de 1 % avant la crise.

Mais surtout il faut dépasser l'alternative stérile croissance/ décroissance et promouvoir la croissance de l'économie verte, de l'économie sociale et solidaire...

Et en même temps faire décroître l'économie des produits futiles, aux effets illusoires, mais vantés par la publicité, faire décroître l'économie des produits jetables ou dont l'obsolescence est programmée, supprimer les prédations des intermédiaires comme les supermarchés qui imposent des prix très bas aux producteurs et des prix élevés aux consommateurs. Promouvoir les circuits courts...

François HOLLANDE :

Le progrès n'est plus une idéologie. Mais c'est une idée encore féconde. Je suis un militant du progrès. L'action politique doit permettre à l'humanité d'avancer et à l'individu d'espérer un sort meilleur.

Je réfute toutes les idées qui mettent en cause le progrès scientifique, social et écologique.

Pour autant, on ne peut plus croire à l'automaticité de la croissance, à une mécanique qui conduirait, par les forces du marché ou au contraire par l'intervention de l'Etat, à une amélioration du pouvoir d'achat ou de la qualité de la vie.

Rousseau nous l'a appris : il n'y a pas d'équivalence entre progrès technique et progrès moral, entre progrès économique et progrès humain. Nous devons nous battre pour un progrès humain, solidaire, mondial.

C'est là qu'intervient la distinction entre le marchand et le non-marchand - tout ce qui ne peut pas être réduit à l'échange et à la valorisation.

Le rôle de la gauche est de veiller à ce que le marchand soit efficace et compétitif, mais aussi de développer le non-marchand.

Quant à l'opposition croissance/ décroissance, je suis pour un niveau plus élevé de croissance, même si nous savons bien que la tendance pour les dix prochaines années est au mieux de retrouver 2 ou 2,5 points de croissance, c'est-à-dire la moitié de ce que nous avons connu pendant les "trente glorieuses" et un tiers de ce que nous avons pu connaître en 1974. D'où l'importance de donner à cette croissance un contenu en emplois, en activité, en richesse, en écologie surtout.

Il y a aussi des secteurs qui doivent décroître parce qu'ils sont source de gaspillage. La technologie peut nous y aider.

Lutter contre ce qui nuit à la santé est un facteur de réduction de nos dépenses collectives, donc une recette supplémentaire pour financer d'autres recettes de solidarité.

La sobriété n'est pas le contraire de la prospérité. Ce n'est pas une spoliation, mais une liberté que nous devons offrir à chacun.

Le Monde : Faut-il accroître la mondialisation ou bien amorcer une démondialisation ?

François HOLLANDE :

Ce sont des débats qui ont déjà scandé la vie politique et économique. Ils se posent dans des conditions nouvelles : les techniques évoluent, le capitalisme lui-même connaît une mutation, mais ce sont toujours les mêmes interrogations et les mêmes défis.

Le rôle du politique est de déterminer les limites et les enjeux du progrès scientifique. L'éthique n'est pas fondée uniquement sur des convictions personnelles : nous devons définir ensemble ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. Cette délibération ne doit pas être confiée à une élite mais à l'ensemble des citoyens.

La mondialisation n'est pas une loi de la physique ! C'est une construction politique. Ce que des hommes ont décidé et construit, d'autres hommes peuvent le changer. Le politique doit intervenir pour lutter contre l'économie de casino et la spéculation financière, pour préserver la dignité du travailleur et fonder la concurrence sur des normes environnementales et sociales.

Le travail n'est pas une valeur de droite, mais une valeur citoyenne : le droit au travail est d'ailleurs reconnu dans la Constitution, il garantit un revenu, une place dans la société, une relation à autrui.

La période que nous vivons est celle de l'excès :

  • excès des rémunérations,
  • des profits,
  • de la misère,
  • des inégalités.

Le rôle du politique, c'est de lutter contre les excès, les risques, les menaces et de réduire les incertitudes.

Nous avons besoin d'humanisation, sinon nous perdrons le sens de ce pour quoi nous produisons, échangeons, commerçons.

Nous avons aussi besoin d'unité, de nous retrouver autour de grandes valeurs, mais cette unité ne doit pas écraser la diversité.

Il s'agit d'être justes, de faire preuve à la fois de justice et de justesse. Nous devons à la fois inspirer la confiance et donner confiance aux citoyens dans leurs propres capacités.

Edgar MORIN :

La crise que nous vivons n'est pas seulement économique, c'est une crise de civilisation.

Un président doit être capable d'indiquer les directions de salut public, pour que la France retrouve son rôle d'éclaireur.

On ne peut rétablir confiance et espérance que si l'on indique une voie nouvelle : pas seulement la promesse de sortir de la crise, mais de changer la logique dominante.

Par une confluence de réformes multiples, il faut remettre la France en mouvement, faire confiance aux capacités créatrices des citoyens.

Je souhaiterais que le candidat réponde à ce que disait Beethoven, dans son dernier quatuor : "Muss es sein ? Es muss sein." Est-ce possible ? Oui, il faut montrer que c'est possible.

François HOLLANDE :

Non seulement je dis que cela est possible, non seulement je veux montrer que cela est possible, mais je vais le faire !

Le Monde : Quelle grande politique économique pourrait accompagner cette politique de civilisation ?

Edgar MORIN :

Une grande politique économique comporterait selon moi la suppression de la toute-puissance de la finance spéculative tout en sauvegardant le caractère concurrentiel du marché ; […]} le dépassement de l'alternative croissance / décroissance en déterminant ce qui doit croître :

  • une économie plurielle,
  • comportant le développement d'une économie verte,
  • de l'économie sociale et solidaire,
  • du commerce équitable,
  • de l'économie de convivialité,
  • de l'agriculture fermière et biologique,
  • de l'entreprise citoyenne.

Mais aussi ce qui doit décroître :

  • l'économie créatrice de besoins artificiels,
  • du futile,
  • du jetable,
  • du nuisible,
  • du gaspillage,
  • du destructeur.

Ne faut-il pas envisager une grande politique de la consommation, qui inciterait les consommateurs à s'éclairer sur les produits et mènerait une action éducative sur les intoxications et addictions consuméristes, ce qui, favorisant la qualité des produits, favoriserait la qualité de la vie et la santé des personnes ?

Ne faudrait-il pas prohiber les multiples produits soit jetables soit à obsolescence programmée, ce qui favoriserait les artisanats de réparation ?

Ne faut-il pas envisager une grande politique de réhumanisation des villes qui veillerait à opérer la déségrégation sociale, à ceinturer les villes-parkings pour y favoriser les transports publics et la piétonisation, et favoriser la réinstallation des commerces de proximité ?

Une nouvelle politique de la France rurale ne devrait-elle pas être promue, qui ferait régresser l'agriculture et l'élevage industrialisés devenant nocifs pour les sols, les eaux, les consommateurs, et progresser l'agriculture fermière et bio ?
Elle revitaliserait les campagnes en les repeuplant d'une nouvelle paysannerie, en y réimplantant bureaux de poste et dispensaires locaux, et elle inciterait à réinstaller dans les villages boulangeries-épiceries-buvettes.
Elle instaurerait l'autonomie vivrière dont nous aurons besoin en cas de grave crise internationale.

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lundi, 26 mars 2012

De justes inégalités

De quoi mettre Mélenchon hors de lui...

Cette présentation de la philosophie et de la morale politique de
John Rawls, a au moins le mérite de souligner combien la pensée américaine a constamment à l'esprit de préserver une dynamique du changement dans la société à l'opposé de notre mode de pensée français dit cartésien, en réalité surtout monarchique, qui régente tout comme des jardins à la française.

 

Extrait de la Présentation de la vidéo par Antoine de la Taille sur Canal-U TV :
http://www.canal-u.tv/producteurs/cpge_jean_zay/dossier_p...

Les principes de justice, écrit Rawls, sont (ceux que des) individus libres et rationnels, désireux de favoriser leurs propres intérêts et placés dans une situation initiale d’égalité, accepteraient et définiraient (comme) les termes fondamentaux de leur association » (p. 152-152). Il convient donc que ces principes soient établis à l’issue d’une délibération commune. La singularité de la solution de Rawls est illustrée par un exemple imaginé par le prix Nobel d’économie Amartya Sen dans The Idea of Justice, 2010, p. 12-15. Trois enfants se chamaillent pour une flûte. Anne est la seule à savoir en jouer. Bob est le plus pauvre, il n’a pas de jouets du tout. Clara a travaillé dur pour fabriquer la flûte. À qui doit aller la flûte ? Pour l’utilitariste et pour Aristote, à Anne : son plaisir sera le plus grand, elle sait en jouer. Pour le libertarien, pour Locke (et le marxiste), à Clara : elle a droit aux fruits de son labeur. Pour Rawls, il faudrait que les enfants se mettent d’accord.

Autres références :

Le libéralisme égalitaire de John Rawls (Index des exposés de philosophie politique)
Elite et Libéralisme, Mars 2012 Olivia Leboyer

15:39 Publié dans Société et Justice | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

dimanche, 05 février 2012

Ingo Schulze dans le SÜDEUTSCHE ZEITUNG

CRISE DE LA DETTE

Dix idées pour sortir de l’absurdité

27 janvier 2012 http://www.presseurop.eu/fr/content/article/1452051-dix-i...

SÜDDEUTSCHE ZEITUNG MUNICH

Beppe Giacobbe

C’est inexplicable mais c’est entré dans nos mœurs : voilà des années que l’on dépouille la collectivité et que l’on ruine la démocratie, dénonce Ingo Schulze. L’écrivain allemand livre ses pistes pour renouer avec le bon sens. Extraits.

Ingo Schulze

Cela faisait quelque chose comme trois ans que je n’avais plus écrit d’article, pour la simple raison que je ne savais plus quoi écrire. Tout saute aux yeux : le délitement de la démocratie, la polarisation économique et sociale croissante entre pauvres et nantis, la ruine de l’Etat social, la privatisation et, partant, la marchandisation de tous les domaines de la vie, et ainsi de suite.

Quand, jour après jour, on nous sert le non-sens comme une chose naturelle, il est normal que l’on finisse, tôt ou tard, par se sentir soi-même malade et déviant. Voici, résumées ici, quelques considérations qui me paraissent importantes :

1. Parler d’atteinte à la démocratie est un euphémisme. Une situation dans laquelle la minorité d’une minorité est habilitée, en toute légalité, à porter gravement préjudice à l’intérêt général au nom de l’enrichissement personnel, est post-démocratique. Le coupable n’est autre que la collectivité elle-même, incapable d’élire des représentants aptes à défendre ses intérêts.

2. On nous serine tous les jours que les gouvernements doivent "regagner la confiance des marchés". Par "marchés", on entend principalement les bourses et les marchés financiers, autrement dit ces acteurs de la finance qui spéculent pour le compte d’autrui ou pour leur intérêt propre, dans le but de dégager un maximum de profit. Ceux-là mêmes qui ont dépossédé la collectivité de montants faramineux. Et les représentants suprêmes du peuple devraient se battre pour regagner leur confiance ?

3. Nous nous indignons à juste titre de la conception de Vladimir Poutine d’une démocratie "dirigée". Mais pourquoi Angela Merkel n’a-t-elle pas été poussée à la démission à l’époque où elle parlait de "démocratie conforme aux marchés" ?

4. A la faveur de l’effondrement du bloc de l’Est, certaines idéologies se sont muées en hégémonies, et leur emprise a été telle qu’elle en a semblé naturelle. Considérée comme un phénomène en tous points positif, la privatisation en apporte un exemple. Tout ce qui demeurait entre les mains de la collectivité était jugé inefficace et contraire aux intérêts du client. Ainsi, l’on a vu émerger un climat ambiant qui devait conduire, tôt ou tard, à déposséder la collectivité de son pouvoir.

5. Autre idéologie à avoir connu un succès retentissant : la croissance. "Sans croissance, il n’y a rien", a décrété un jour la chancelière, il y a des années de cela. On ne peut parler de la crise de l’euro sans citer ces deux idéologies.

6. La langue dont usent les responsables politiques censés nous représenter n’est plus du tout en phase avec la réalité (j’ai déjà vécu une situation similaire en RDA). C’est la langue des certitudes, qui n’est plus mise à l’épreuve de la vie réelle. La politique n’est plus rien d’autre aujourd’hui qu’un véhicule, un soufflet dont la raison d’être est d’attiser la croissance. Le citoyen est réduit à son rôle de consommateur. Or, la croissance en soi ne signifie rien. L’idéal de la société serait le play-boy qui consommerait un maximum de choses en un minimum de temps. Une guerre déclencherait un joli sursaut de croissance.

7. Les questions simples : "A qui cela sert-il ?", "A qui cela profite-t-il ?" sont aujourd’hui jugées déplacées. Ne sommes-nous pas tous dans le même bateau ? Quiconque doute est un apôtre de la lutte des classes. La polarisation sociale et économique de la société est le fruit d’un concert d’incantations selon lesquelles nous aurions tous les mêmes intérêts. Il n’est que de traverser Berlin.

Dans les beaux quartiers, en règle générale, les rares bâtiments à ne pas avoir été rénovés sont les écoles, les crèches, les maisons de retraite, les piscines ou les hôpitaux. Dans les quartiers dits "à problèmes", les bâtiments publics non rénovés se voient moins. C’est aux trous dans la dentition que l’on juge le niveau de pauvreté. Aujourd’hui, on entend souvent le discours démagogique consistant à dire que nous avons tous vécu au-dessus de nos moyens, que tous, nous sommes gourmands.

8. Nos élus ont précipité et précipitent encore systématiquement la collectivité dans le mur en la privant de ses rentrées. Le taux maximum d’imposition allemand a été ramené de 53 à 42 % par le gouvernement Schröder, et l’impôt sur les sociétés a été quasiment divisé par deux entre 1997 et 2009 pour s’établir à 29,4 %. Personne ne devrait donc s’étonner d’entendre que les caisses sont vides, alors que notre produit intérieur brut augmente d’année en année.

9. Je vais vous raconter une histoire : ce qui nous était jadis vendu comme une divergence profonde entre l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest nous est aujourd’hui présenté comme une disparité radicale entre les pays. En mars dernier, je présentais à Porto, au Portugal, la traduction de l’un de mes livres.

En un instant, une question émanant du public a fait basculer l’ambiance, jusqu’alors amicale et intéressée. Subitement, nous n’étions plus que des Allemands et des Portugais assis face-à-face en chiens de faïence. La question était déplaisante – n’avions-nous pas l’impression, c’est-à-dire n’avais-je pas l’impression, moi, l’Allemand, de faire avec l’euro ce que nous n’avions pas réussi à faire jadis avec nos panzers ?

Dans le public, personne n’a rien trouvé à y redire. Et j’ai réagi instinctivement, comme attendu, c’est-à-dire en tant qu’Allemand : vexé, je répondais que nul n’était obligé d’acheter une Mercedes, et que les Portugais devaient s’estimer heureux d’obtenir des crédits à des tarifs plus compétitifs que dans le privé. En prononçant ces paroles, j’entendais la voix des médias allemands.

Pendant le brouhaha qui a suivi mes propos, je suis finalement revenu à la raison. Et puisque j’avais le micro à la main, j’ai bredouillé dans mon anglais approximatif que j’avais réagi de manière aussi imbécile qu’eux, et que nous tombions tous dans le même panneau en prenant instinctivement parti pour nos couleurs nationales, comme au football.

Comme si le problème venait des Allemands et des Portugais, et non des disparités entre pauvres et nantis, et donc de ceux qui, au Portugal comme en Allemagne, sont à l’origine de cette situation et en tirent profit.

10. Nous serions en démocratie si la politique, par le jeu des impôts, du droit et des contrôles, intervenait sur la structure économique existante et contraignait les acteurs des marchés à suivre une certaine voie compatible avec les intérêts de la collectivité. Les questions qu’il convient de poser sont simples : A qui cela sert-il ? A qui cela profite-t-il ? Est-ce bon pour la collectivité ? Ce qui revient au bout du compte à se poser la question suivante : De quelle société voulons-nous ? Voilà ce que serait pour moi la démocratie.

C’est ici que je m’arrête. Je pourrais vous parler du reste, de ce professeur qui confessait renouer avec la vision du monde qu’il avait à 15 ans, d’une étude de l’Ecole polytechnique fédérale de Zürich, qui a étudié l’interpénétration des entreprises pour arriver au chiffre de 147 – 147 groupes qui se partagent le monde, et dont les 50 plus puissants sont des banques et des assureurs, je vous dirais bien aussi qu’il convient de renouer avec le bon sens et de trouver des personnes qui partagent le même point de vue que vous, parce qu’on ne peut pas être seul à parler une langue. Et je vous dirais que j’ai retrouvé l’envie d’ouvrir mon clapet.

Traduction : Caroline Lee

Lx21 49 | 29.01.2012 | 03:22

Great article. It touched the point. Although I think the challenge is even bigger and the gap between those, "the abnormal ones" and the others will even increase. Right now, it's not just a matter of economy, it turned out to be a question of lifestyle. If we want to be enslaved on a system based on work and retribution from work, which allows those who control the money which serves to pay for work ("the markets") to make people to be constrained in a non-horizons, boring, non-creative life, or if we start to take a look to the signs the planet is giving us and do what we really should already been doing, to clean the mess we've created in this beautiful planet. There will be a war, indeed, but will be a war of mentalities, between the new ideas of those who defend justice, freedom and beauty and those who defend the opposite, who are also at war with the planet Earth. My congratulations to the author of the article.

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00:09 Publié dans Économie, Gouvernance, Société et Justice | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |