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dimanche, 15 janvier 2012

Une des arnaques de la TVA dite “Sociale”

Dans ce débat, il conviendrait de se rappeler, que ce qu’on appelle les “charges patronales” ou “part patronale du salaire” fait partie du salaire global que gagne le salarié.

Ces charges servent à financer, son assurance maladie, son assurance chômage, sa retraite.

Si ces services étaient privatisés, au lieu d’être centralisés sur des organisme semi-publics, il faudrait pour que le salarié puisse choisir l’organisme d’assurance ou de retraite de son choix, que ces “charges patronales” soient versées directement au salarié et rentrent dans son salaire net après déduction de la CSG.

Exonérer les employeurs de charges sociales sans les réintégrer dans le salaire net du salarié déduction faite de la CSG, c’est donc purement et simplement diminuer les salaires réels des salariés.

Leur restituer, des services d’assurance maladie ou chômage, et de retraites via l’impôt, en contrepartie de cette part de salaire perdue, c’est transformer pour partie les salariés en fonctionnaires.

On a déjà beaucoup de fonctionnaires. On a aussi beaucoup “fonctionnarisé” l’agriculture et la pêche à coup de subventions et de directives européennes.

Avec la TVA “sociale”, les ultralibéraux vont parachever, au nom du libéralisme, cette œuvre de fonctionnarisation, gag ! Et avoir un bon outil, pour déplacer facilement le curseur de l’austérité, vers le haut. Un simple vote au parlement godillot du moment, suffira !

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samedi, 22 octobre 2011

Jean-Pierre PETIT – Origine de l’insolvabilité des locataires

Lors des dernières élections, un commentateur qui s'étonnait du succès du FN et du refus de voir d'avantage d'étrangers s'établir sur notre sol, terminait son raisonnement par cette remarque :

"je n'arrive pas à me loger à cause du lobby immobilier; si je fais un prêt ma banque m'exploite pendant 20 ans; mon assurance me rembourse une poignée de cacahuètes quand j'ai un accident; je paye un loyer exorbitant et mon proprio refuse de changer mon installation électrique dangereuse; mon président m'envoie des policiers armés de radars pour me racketter sur le chemin du travail; on réduit les coûts et surtout la qualité de mes services publics, sans diminuer les impôts que je paye; on me prend pour un con à propos de la sécurité des centrales nucléaires à côté de chez moi...tout ça je m'en fous, je me focalise sur les étrangers !"

La valeur des patrimoines immobiliers croît plus vite que les revenus depuis 14 ans, et les loyers futurs eux même sont trop élevés par rapport aux moyens des locataires, voilà la source de tous les maux de l'immobilier.

Aujourd'hui à la veille du salon de l'immobilier, un sondage révèle que 47% des locataires interrogés déclarent qu'ils ne pourront jamais devenir propriétaire.

Jean-Pierre PETIT, économiste président des cahiers verts de l'économie analyse cette situation et nous livres des jugements en rupture avec le Crédo traditionnel.

Les coups de pouce fiscaux poussent les prix des biens patrimoniaux et les loyers futurs à la hausse. Les revenus ne suivent pas ou baissent. On arrive à cette situation absurde où à certains endroits, quasiment tout le monde aurait droit à un logement social. C'est le résultat de cette économie de bulle et d'incitations fiscales qui grippe la machine quand l'insolvabilité se répand.

samedi, 09 avril 2011

La capitalisme à l’agonie de Paul JORION

Le capitalisme n'est pas vraiment à l'agonie, mais il a une fièvre de cheval”  soulignait Alain Faujas dans l’article de présentation qu’il a consacrée à ce livre.

Paul JORION reprend les analyses du système financier qu’il mène depuis son expérience américaine et qu’il avait commencé comme anthropologue avec ses premiers travaux sur la formation des prix. Il en tire, selon Alain Faujas, quatre principes, pour remettre notre société globale sur ses pattes  :

  1. "ne pas imposer le travail qui constitue sans conteste l'activité humaine la plus utile et la plus digne d'être encouragée" ;
  2. "imposer substantiellement les revenus du capital" (dont les stock- options) ;
  3. "imposer de manière dissuasive les gains du jeu" (y compris les opérations financières) ;
  4. "éliminer les rentes de situation".

A défaut de révolution, il faut au moins "remettre les compteurs à zéro", de gré ou de force.

Mais dans cette hypothèse qu’adviendrait-il de cette capacité d’allocation rapide des actifs qu’on prête à ce système ? Quand je dis rapide, naturellement, je n’entend pas efficiente !

Qu’est-ce qu’on peut dire aussi des masses de capitaux et de leur emploi dans le monde ? Non pas d’un point de vue des méfaits de leur circulation ou du manque de contrôle de la spéculation, mais d’un point de vue plus structurel et utilitaire, comme : la rencontre du travail, le contrôle des ressources naturelles, l’épargne  ?

http://www.pauljorion.com/

“[…] la valeur ajoutée de l'expert d'un autre domaine n'est pas d'apporter la pièce manquante, empruntée à son propre savoir, mais de désigner les aveuglements nés de la cooptation incestueuse qui affecte toutes les disciplines.”  Paul JORION

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mardi, 14 septembre 2010

Manifeste des économiste atterrés

Atterrés par le manque de qualité du débat économique. Philippe Askenazy, Thomas Coutrot, André Orléan et Henri Sterdyniak, les quatre chercheurs à l’origine de la pétition intitulée « Manifeste d’économistes atterrés » ont donc pondu un texte qui liste en 10 points « les fausses évidences économiques qui inspirent des mesures injustes et inefficaces ».

Le résumé des 10 fausses évidences et 22 mesures qui suit, extrait de Marianne, ne permet pas de se faire une idées très pertinente de ce qui justifie ces propositions.

Il faudra s’armer de patience pour lire la totalité de ce Manifeste qui est relativement dru, en cliquant sur ce lien http://www.slideshare.net/MMDP/manifeste-deconomistes-att...

On pourra rentrer plus facilement dans le sujet grace à Michel VOLLE qui a publié une synthèse de ce manifeste accessible via ce lien   http://michelvolle.blogspot.com/2010/09/les-economistes-a... (pour critique de ce qu'est l'économie voir http://michelvolle.blogspot.com/2010/09/la-nature-et-nous... puis http://michelvolle.blogspot.com/2010/10/pourquoi-leconomi... et http://michelvolle.blogspot.com/2009/03/lentreprise-et-ar...)

D'emblée il cible cette différence de mécanisme fondamentale : "Le nœud de leur raisonnement est le suivant : alors que sur le marché des produits destinés à la consommation et à l'investissement les prix convergent vers leur niveau d'équilibre par le jeu de l'offre et de la demande, sur le marché des biens patrimoniaux (produits financiers, bâtiments, stocks de matières premières), par contre, les prix divergent."

En clair, ce "les prix divergent", signifie pour les uns "les prix sont piloté par la spéculation financière", pour les autres "les prix sont pilotés par l'innovation", quand cette "spéculation financière" n'est tout bonnement pas postulée comme une "nécessité pour financer l'innovation". On retrouvera ces points de vue sur France Culture dans l'Esprit Public du 26 Septembre 2010, dans le "Débat sur le système bancaire" faisant suite à la réunion du 12 septembre 2010 du Comité de Contrôle & Régulation Bancaire Bâle III.

On pourrait aussi, tout simplement considérer que les institutions régissant les biens patrimoniaux sont des instruments privilégiés pour asservir l'ensemble du système économique à moyen et long terme en "orientant" sans scrupule la valeur de ces biens, la spéculation financière n'étant finalement que secondaire et un moyen de ce protéger (même en en profitant, car qui n'avance pas recule) des incohérences engendrées par les institutions sur les monnaies, les créances, l'accession à la propriété, les loyers, les prix agricoles...

10 FAUSSES ÉVIDENCES - 22 MESURES

FAUSSE EVIDENCE N°1 : LES MARCHES FINANCIERS SONT EFFICIENTS

Mesure n°1 : cloisonner strictement les marchés financiers et les activités des acteurs financiers, interdire aux banques de spéculer pour leur compte propre, pour éviter la propagation des bulles et des krachs

Mesure n°2 : Réduire la liquidité et la spéculation déstabilisatrice par des contrôles sur les mouvements de capitaux et des taxes sur les transactions financières

Mesure n°3 : limiter les transactions financières à celles répondant aux besoins de l’économie réelle (ex. : CDS uniquement pour les détenteurs des titres assurés, etc.)

Mesure n°4 : plafonner la rémunération des traders.

FAUSSE EVIDENCE N°2 : LES MARCHES FINANCIERS SONT FAVORABLES A LA CROISSANCE ECONOMIQUE

 Mesure n°5 : renforcer significativement les contre-pouvoirs dans les entreprises pour obliger les directions à prendre en compte les intérêts de l’ensemble des parties prenantes

Mesure n°6 : accroître fortement l’imposition des très hauts revenus pour décourager la course aux rendements insoutenables

Mesure n°7 : réduire la dépendance des entreprises vis-à-vis des marchés financiers, en développant une politique publique du crédit (taux préférentiels pour les activités prioritaires au plan social et environnemental)

FAUSSE EVIDENCE N° 3 : LES MARCHES SONT DE BONS JUGES DE LA SOLVABILITE DES ETATS

Mesure n°8 : les agences de notation financière ne doivent pas être autorisées à peser arbitrairement sur les taux d’intérêt des marchés obligataires en dégradant la note d’un État : on devrait réglementer leur activité en exigeant que cette note résulte d’un calcul économique transparent.

Mesure n°8bis : affranchir les États de la menace des marchés financiers en garantissant le rachat des titres publiques par la BCE.


FAUSSE EVIDENCE N° 4 : L’ENVOLEE DES DETTES PUBLIQUES RESULTE D’UN EXCES DE DEPENSES

Mesure n° 9 : Réaliser un audit public et citoyen des dettes publiques, pour déterminer leur origine et connaître l’identité des principaux détenteurs de titres de la dette et les montants détenus.

FAUSSE EVIDENCE N°5 : IL FAUT REDUIRE LES DEPENSES POUR REDUIRE LA DETTE PUBLIQUE

Mesure n°10 : Maintenir le niveau des protections sociales, voire les améliorer (assurance-chômage, logement…)

Mesure n°11 : accroître l’effort budgétaire en matière d’éducation, de recherche, d’investissements dans la reconversion écologique... pour mettre en place les conditions d’une croissance soutenable, permettant une forte baisse du chômage.

FAUSSE EVIDENCE N°6 : LA DETTE PUBLIQUE REPORTE LE PRIX DE NOS EXCES SUR NOS PETITS-ENFANTS

Mesure n°12 : redonner un caractère fortement redistributif à la fiscalité directe sur les revenus (suppression des niches, création de nouvelles tranches et augmentation des taux de l’impôt sur le revenu…)

Mesure n°13 : supprimer les exonérations consenties aux entreprises sans effets suffisants sur l’emploi.

FAUSSE EVIDENCE N°7 : IL FAUT RASSURER LES MARCHES FINANCIERS POUR POUVOIR FINANCER LA DETTE PUBLIQUE

Mesure n°14 : autoriser la Banque centrale européenne à financer directement les États (ou à imposer aux banques commerciales de souscrire à l’émission d’obligations publiques) à bas taux d’intérêt, desserrant ainsi le carcan dans lequel les marchés financiers les étreignent.

Mesure n°15 : si nécessaire, restructurer la dette publique, par exemple en plafonnant le service de la dette publique à un certain % du PIB, et en opérant une discrimination entre les créanciers selon le volume des titres qu’ils détiennent : les très gros rentiers (particuliers ou institutions) doivent consentir un allongement sensible du profil de la dette, voire des annulations partielles ou totales. Il faut aussi renégocier les taux d’intérêt exorbitants des titres émis par les pays en difficulté depuis la crise.


FAUSSE EVIDENCE N°8 : L’UNION EUROPÉNNE DÉFEND LE MODELE SOCIAL EUROPÉEN

 Mesure n°16 : remettre en cause la libre circulation des capitaux et des marchandises entre l’Union européenne et le reste du monde, en négociant des accords multilatéraux ou bilatéraux si nécessaire.

Mesure n°17 : au lieu de la politique de concurrence, faire de « l’harmonisation dans le progrès » le fil directeur de la construction européenne. Mettre en place des objectifs communs à portée contraignante en matière de progrès social comme en matière macroéconomique (des GOPS, grandes orientations de politique sociale).


FAUSSE EVIDENCE N°9 : L’EURO EST UN BOUCLIER CONTRE LA CRISE

Pour que l’euro puisse réellement protéger les citoyens européens de la crise nous mettons en débat deux mesures :

Mesure n°18 : assurer une véritable coordination des politiques macroéconomiques et une réduction concertée des déséquilibres commerciaux entre pays européens

Mesure n°19 : compenser les déséquilibres de paiements en Europe par une Banque de Règlements (organisant les prêts entre pays européens).

Mesure n°20 : si la crise de l’euro mène à son éclatement, et en attendant la montée en régime du budget européen (cf. infra), établir un régime monétaire intraeuropéen (monnaie commune de type « bancor ») qui organise la résorption des déséquilibres des balances commerciales au sein de l’Europe.


FAUSSE EVIDENCE N°10 : LA CRISE GRECQUE A ENFIN PERMIS D’AVANCER VERS UN GOUVERNEMENT ECONOMIQUE ET UNE VRAIE SOLIDARITE EUROPEENNE

Mesure n°21 : développer une fiscalité européenne (taxe carbone, impôt sur les bénéfices, …) et un véritable budget européen pour aider à la convergence des économies et tendre vers une égalisation des conditions d’accès aux services publics et sociaux dans les divers États membres sur la base des meilleures pratiques.

Mesure n°22 : lancer un vaste plan européen, financé par souscription auprès du public à taux d’intérêt faible mais garanti, et/ou par création monétaire de la BCE, pour engager la reconversion écologique de l’économie européenne.

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vendredi, 02 juillet 2010

Evaluation des politiques publiques

Olivier Bouba-Olga est enseignant et chercheur en sciences économiques à l'université de Poitiers.

Le quotidien de la Vienne – Centre Presse

"L'évaluation des politiques publiques est indispensable"

>Les politiques publiques locales sont-elles bien évaluées?

Clairement non.

  • Les exercices d'évaluation sont rares, et ne sont pas toujours bien faits.
  • C'est souvent l'institution à la base de la politique qui évalue sa propre politique, ce qui pose problème.
  • De plus, on évalue trop souvent les moyens mis dans la politique plus que les résultats.

Pourtant, les outils d'évaluation ne manquent pas, qu'il s'agisse de l'évaluation quantitative ou de l'évaluation qualitative. La recherche française dans le domaine est d'ailleurs en pointe: Esther Duflo a largement contribué au développement des méthodes d'expérience contrôlée, considérées aujourd'hui comme les méthodes les plus rigoureuses.

Il y a cependant des progrès: Martin Hirsch a fortement contribué au développement de l'évaluation en mettant en place des expérimentations sociales, dans le cadre de ses deux Hauts Commissariats (aux solidarités actives, d'abord, à la jeunesse, ensuite).

L'idée de Hirsch était la suivante: on met en place des expérimentations, on les évalue chemin faisant, et si les résultats sont au rendez-vous, on généralise la politique.

En région également, les choses évoluent: le conseil régional a fait appel à notre laboratoire (le Centre de Recherche sur l'Intégration Économique et Financière) pour mener un vrai travail d'évaluation, sur deux ans (2010-2011), du Service Public Régional de la Formation Professionnelle (SPRF).

>Faudrait-il qu'elles le soient plus et pourquoi?

Oui, l'évaluation est indispensable.

  • La raison principale est qu'on ne peut pas anticiper tous les effets de la mise en place d'une politique.
  • L'évaluation doit permettre de voir si les résultats sont au rendez-vous, et si on n'assiste pas à des effets inattendus.

Comme on n'évalue pas ou mal les politiques, on gaspille de l'argent public: on met en place une politique, si elle échoue, on ne se pose pas la question du pourquoi de l'échec et on remet en place une autre politique...

Philippe BONNET

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Suggestions de lecture :

Une approche sociologique de la comptabilité http://52articles.wordpress.com/2009/12/30/pour-une-appro... à croiser avec l'article plus fondamental de Michel VOLLE "Le conflit de la comptabilité et l'économie" http://michelvolle.blogspot.com/2010/07/le-conflit-entre-.... Ce dernier conclut en soulignant l'importance de la reconnaissance sociale par les pairs dans la réplication des postures collectivement les plus handicapantes

Esther DUFLO : “Pauvreté et mondialisation, quelles responsabilités pour les entreprises ?” (27 janvier 2009)
http://www.nu-records.com/drupal/anvie/sites/default/file...

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