mercredi, 30 juin 2010
Un usage des sciences sociales en politique…
A partir des quelques rappels qui suivent, Olivier BOUBA-OLGA nous livre son éclairage édifiant sur la gestion de la carte scolaire…
Sur la question de la "confiance" voir http://quincas.blogspirit.com/archive/2010/06/19/le-syst-...
Les sciences sociales ne servent à rien (exemple de la carte scolaire)
http://obouba.over-blog.com/article-les-sciences-sociales...
Confrontés à un dysfonctionnement quelconque, Hirschman (1970) explique que les individus ont le choix entre deux comportements :
- L’Exit : la défection. Je ne suis pas satisfait, je m’en vais.
- Le Voice : la prise de parole. Je ne suis pas satisfait, je me plains.
Exemple : je ne suis pas satisfait de la qualité des tomates vendues dans mon hyper préféré (Leclerc, disons)? Je vais voir ailleurs, à Auchan, par exemple (exit), ou bien, autre solution, je me plains auprès du responsable du rayon fruits et légumes de chez Michel-Edouard (voice).
Quelle solution domine ? L’Exit, nous dit Hirschman, sauf si les individus ont suffisamment confiance dans l’organisation pour penser que leur prise de parole peut la faire évoluer
C’est là qu’intervient le troisième terme de son modèle,
- le Loyalty, souvent considéré comme une troisième possibilité de comportement mais qui constitue plutôt, après une lecture attentive de son analyse, un élément permettant d’arbitrer entre exit et voice :
Si j’ai confiance dans l’organisation (en fait, principalement, dans ma capacité à faire évoluer l’organisation, ou dans la capacité de certains à la faire évoluer) j’opte pour le Voice, sinon, pour l’Exit).
Conclusion d’Olivier BOUBA-OLGA
Réfléchir aux modalités d'amélioration de la prise de parole. C'est ce que préconisait Hirschman il y a 40 ans. En insistant sur le fait que les possibilités d'Exit et de Voice sont des construits institutionnels…
La qualité de la prise de parole, ça ne tombe pas du ciel, ça suppose des investissements, ça se travaille dans le long terme. Mais s'engager dans un tel investissement ça supposerait d'écouter un peu ce que disent les sciences sociales. Et les sciences sociales, c'est bien connu, ça ne sert à rien…
Source citées :
Hirschman A.O., 1970, Exit, Voice, and Loyalty: Responses to Decline in Firms, Organizations, and States. Cambridge, MA: Harvard University Press.
Hirschman, A.O., 1986. Vers une économie politique élargie, Paris, Éditions de Minuit.
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mardi, 29 juin 2010
Une bonne idée de Monsieur LEFEBVRE plutôt nunuche !
Frédéric Lefebvre propose la création d’une mention « produit du terroir » une idée plutôt nunuche! Enfin pas tant que ça :
- car, si cette idée ignore bel et bien les besoins généraux réels des consommateurs, elle s’intéresse particulièrement aux problèmes de concurrence - a priori non déloyale – que rencontrent les industriels et des distributeurs nationaux.
- comme le montrent les commentaires c’est une rustine plaquée sur le libre-échange mondial, et non une politique protectionniste efficace ou innovante qui mêlerait libre-échange et protectionnisme de façon un peu plus convaincante (Lire Pas de leçon à recevoir de la Chine ! http://www.hexaconso.fr/blog/?p=490) . Monsieur Lefebvre pourrait se rappeler aussi qu’il n’a pas à réinventer la roue ni l’eau chaude, il existe un outil très performant pour vanter les produits ou les marques c’est la publicité. Elle est très largement à la portée des industriels, des distributeurs, et des artisans pourvu que ces derniers se groupent et soient un peu aidés en cela par les régions ou même les grands groupes du secteur agricole dans une optique à long terme un peu désintéressée !
- la qualité dont il est question ne peut être sérieusement assurée que si son contrôle n’est pas centralisé au niveau de quelques mains puissantes (Voir les difficultés soulevées par la traçabilité des produits industriels y compris alimentaires sur http://www.sourcemap.org/ ou écouter sur FC Place de la Toile “l’Entretien avec Leonardo Bonanni” http://www.franceculture.com/emission-place-de-la-toile-entretien-avec-leonardo-bonanni-2010-06-25.html)
Frédéric Lefebvre propose la création d’une mention « produit du terroir »
11 juin 2010 par admin http://www.hexaconso.fr/blog/?p=417
Dans le cadre de la loi de modernisation agricole actuellement en discussion au Sénat, et qui devrait permettre de renforcer le pouvoir des producteurs agricoles dans leurs négociations avec les distributeurs et les industriels, Frédéric Lefebvre, porte-parole actuel du gouvernement, propose que soit créée une mention « produit de terroir », à l’image de la mention « produit fermier ».
Accompagnée d’un petit drapeau français, elle pourrait être affichée par les industriels de l’agroalimentaire sur les emballages de leurs produits à base d’ingrédients d’origine française, et transformés en France.
L’objectif serait de permettre aux consommateurs qui le souhaitent de pouvoir acheter de préférence des produits « vraiment » français, dont l’origine est garantie. Et de préserver l’agriculture de notre pays, fortement affaiblie par une concurrence à la fois européenne (lait allemand dont les importations en France ont progressé de 70% en 2009, fruits et légumes espagnols…), mais également d’origine plus lointaine et dont la qualité est parfois plus aléatoire.
Cette démarche de valorisation et de promotion de l’agriculture française permettrait également d’apporter une réponse à la volonté de la filière agricole de mentionner l’origine des produits dès lors que 50% de leurs ingrédients sont d’origine française. Elle aurait également pour objectif de limiter l’utilisation par les industriels de produits étrangers parfois moins encadrés sur le plan sanitaire.
Voilà donc en substance la suggestion faite par F. Lefebvre, qui nous propose également de signer une pétition intitulée « Acheter français, c’est acheter la qualité », en faveur de la création de cette mention. Le tout illustré par une vidéo de présentation de la démarche par F. Lefebvre himself.
Cette idée va indéniablement dans le bon sens : information du consommateur sur ce qu’il achète, valorisation de nos savoir-faire agricoles et soutien à cette filière. Reste à en définir plus précisément les contours, mais si cela peut déjà nous éviter de nous faire avoir avec du foie gras hongrois ou bulgare abusivement estampillé « élaboré dans le sud-ouest », de la moutarde de Dijon américaine ou de la Vache qui Rit polonaise…
- Entrée précédente: Le Japon s’inquiète des mouvements sociaux en Chine
- Entrée suivante: Renault vs PSA : différences entre « low cost » et « pas cher »
Tags: Fabriqués en France Made in France produits français qualité française UMP pétition acheter français
4 commentaires
-
L
Mais les foies gras « élaborés dans le sud-ouest » français sont-ils nécessairement et systématiquement de meilleure qualité que les foies gras hongrois ? Une telle assertion est certainement vraie… Pour les foies gras qui sont le fruit d’un artisanat qui valorise les « terroirs » du sud-ouest. Les produits des grandes industries alimentaires, même si elles les produisent en France et à partir de produits français, n’ont qu’exceptionnellement à voir avec les terroirs (animaux en batterie, légumes hors-sol etc.).
Mettre implicitement les industriels et les artisans dans le même panier (production de terroir) me paraît franchement dangereux. La vache qui rit française serait donc estampillée « produit du terroir », comme la tome de tel paysan des Pyrénées ? Quand on voit le mal que certains vignerons et autres artisans des métiers agricoles se donnent pour fournir des produits de qualité qui, à divers niveaux, expriment véritablement un terroir, je trouverais proprement scandaleux que les barons de l’industrie agro-alimentaire (française ou non) soient en mesure de s’approprier une telle appellation de façon officielle (ils le font déjà officieusement).
L’idée n’est d’ailleurs pas innocente, car pourquoi ne pas se contenter d’un label « produit français » ou « produit de France » ou je ne sais quoi encore (il y a certainement mieux) ? Non, dans la logique de monsieur Lefèbvre, il y a là une bonne occasion de d’offrir un os à l’industrie en lui livrant de facto une légitimité que d’autres se chargent d’entretenir. Acheter Français pour éviter les délocalisation est une chose, mais cela n’a rien à voir avec la notion de « terroir » qui, contrairement à ce que voudraient nous faire croire les professionnels du marketing, signifie véritablement quelque-chose !
Derrière de jolies apparences, la mise en place d’une telle appellation me paraît en tous cas tout à fait contre-productive et même dangereuse pour la diversité de la production alimentaire.
Il vaudrait probablement mieux se concentrer sur la valorisation des productions de type « terroir » et, en parallèle, pourquoi pas, de la production industrielle 100% française. Enfin, il me semble. -
Responsable
C’est bien d’un côté. Mais avec la barre à 50% il est déjà presque trop tard pour trouver quelque chose encore fait en France.
Un label est bon pour le consommateur, des mesures efficaces (pas qu’airbus, TGV, nucléaire) de soutien à toute l’industrie française ce serait mieux. Surtout pour l’emploi. -
FORLIB
On risque d’avoir des surprises. Exemples :
La France, grande productrice d’œufs bio, doit importer des céréales bio, le pays en étant déficitaire. Il faut donc transporter ces céréales, donc, pollution supplémentaire.
Dans l’agriculture et l’élevage conventionnels, pratiquement toutes les semences, les souches et les espèces sont d’origines étrangères, même si elles sont reproduites en France.
Le pétrole qui sert à élaborer les matières plastiques est-il d’origine française ?
La quasi-totalité du papier et carton emballant les produits provient de bois scandinaves ou nord-américain.
Mitterrand s’était ému que les haricots composant le cassoulet national venaient d’Argentine.
Etc., etc..
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vendredi, 25 juin 2010
Création monétaire
La vidéo qui suit illustre de façon sommaire une des perversités techniques du système financier.
Si on a coutume de nous répéter que le capitalisme n'a pas vocation à être moral et que son utilité est d'allouer les ressources au mieux et le plus rapidement possible par le biais du marché, on oublie un peu trop souvent de nous parler de façon simple des instruments financiers qu'il utilise.
Le moins qu'on puisse constater, et qu'il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, tous débouchent in fine sur le détournement des créances et une absence totales de scrupules de ceux qui organisent ces marchés....
Le billet invité d’Olivier BRUMAIRE issu du Blog de Paul JORION illustre de son côté parfaitement bien le concept de Dette Publique.
Blog Paul JORION Je ne rembourserai pas, par Olivier Brumaire
de Blog de Paul Jorion de Julien Alexandre
Je ne rembourserai pas – ou « Les pauvres paieront-ils pour les (très) riches » ?
La dette publique française file désormais allègrement vers les 1 800 Md€, soit la bagatelle de 60.000 € par foyer.
En 2010, la situation budgétaire de l’État est dramatique : Ressources nettes 175 Md€, Dépenses nettes 325 Md€, Déficit 150 Md€ (« www.performance-publique.gouv.fr » – le gouvernement a conservé son humour…). Le plafond de Maastricht de 3 % du PIB est enfoncé avec près de 8 % du PIB. Nous dépensons ainsi cette année 190 % des recettes (contre encore 120 % avant la crise)… Et du coup, la dette représente près de 10 ans de recettes fiscales actuelles…
Heureusement les politiques nous l’ont promis : il est hors de question qu’ils gèrent les finances publiques avec « rigueur » – pour ceux qui auraient encore un doute. Voilà enfin une promesse dont nous pouvons être assurés qu’elle sera tenue… Vivons donc au dessus de nos moyens, ou plutôt, enrichissons les riches, et après, que diable, advienne que pourra. Et bien justement, ça advient…
Car enfin, n’est-il pas formidable qu’une situation financière que n’importe quel ménage trouverait insensée et intenable pour son cas personnel, devienne une pratique acceptée voire théorisée quand elle est appliquée au niveau de l’État – qui n’est qu’un ensemble de ménages… Mais pour justifier ce qui heurte le bons sens, les discours abondent…
- On entend d’abord que l’État, tels les diamants, est éternel, mais ce n’est pas en soi de nature à changer fondamentalement le problème…
- Ensuite, on nous explique que l’État peut lever tous les impôts qu’il souhaite (merci pour les contribuables, d’ailleurs). C’est une justification plus robuste, sauf qu’elle n’est que théorique. Si l’État n’arrive pas aujourd’hui à vivre de ses impôts, comment pourrait-il non seulement y arriver demain avec des charges d’intérêts plus élevées, mais, en plus, disposer de ressources pour se désendetter ? Nous verrons qu’il y a d’ailleurs une autre différence avec un ménage, qui elle, n’est étrangement jamais évoquée.
- Les adorateurs de la dette publique nous expliquent alors que face à l’endettement public (un passif), il faudrait tenir compte de l’actif public. Si on regarde simplement l’État central, la Cour des comptes dans sa certification des comptes de l’État estimait au 31/12/2008 son actif à environ 650 Md€ et son passif à 1 350 Md€. Situation nette de -700 Md€, avec un « résultat » en 2008 de -75 Md€. Tout va bien. Et encore, une « chance », c’était avant la Crise… Quoiqu’il en soit (et même en prenant l’actif des collectivités locales), la situation nette est négative, mais surtout cet argument de l’actif ne tient guère, s’imagine-t-on vendre un jour (et à qui ?) le château de Versailles, l’Hôpital Pompidou, les Ministères, la Nationale 7, le porte-avion Charles de Gaulle pour rembourser la dette… ? On se moque du monde.
- On parle aussi souvent de « l’intérêt » d’emprunter, de faire du déficit pour de « bons investissements » amortissables sur des durées très longues – construire un hôpital par exemple. Qu’il y aurait alors un « bon déficit » pour des investissements, et un mauvais pour des dépenses de fonctionnement. Cela tient peu. D’abord, c’est la nature de l’État d’investir, et d’investir tous les ans. Car l’État construit tous les ans ses hôpitaux ! Un ménage peut s’endetter pour acheter une maison, mais s’il veut investir et acheter une maison de plus tous les ans, il faut bien que ses revenus annuels soient égaux au prix d’une maison, sinon, c’est du Maddoff… Ensuite la distinction est presque impossible. Car bétonner pour construire un aéroport de plus peu utile serait formidable, mais payer un salaire de chercheur ou d’enseignant serait un gaspillage ? On marche sur la tête. On remarquera d’ailleurs que ces contempteurs de la dépense ne s’appliquent jamais à eux-mêmes leur raisonnement, car dans ce cas ils seraient en situation de n’avoir strictement aucune épargne, et que des dettes…. On observera que c’est rarement le cas !
Mais cet argument est très puissant dans les débats pour détourner l’attention du problème du financement et le reporter sur un problème de la qualité ou de l’opportunité de l’investissement.
Or, peu importe qu’il soit bien ou non de dépenser de l’argent sur un projet, mais simplement, si on le dépense, il faut le financer, et sur l’exercice budgétaire.
Car face au problème des déficits, il faut refuser de se laisser enfermer dans le discours des conservateurs, qui expliquent qu’il faut donc couper les dépenses (bien entendre « sociales », et non pas de dépenses de types « niche fiscale ») et ne plus remplacer les fonctionnaires (au passage, ils parlent des fonctionnaires d’État, car en tenant compte des fonctionnaires territoriaux dans toutes les baronnies locales, le nombre total de fonctionnaire n’a jamais cessé d’augmenter. Bref, on remplace des profs par des cantonniers, l’avenir s’annonce radieux…).
Car on peut, et on doit, augmenter les recettes. De façon intelligente, prudente, juste et équitable. Mais ne pas diminuer notre protection sociale, dont nous aurons besoins dans les années qui viennent.
- Il ne faut pas céder aux sirènes des intégristes de la privatisation et de la non-mutualisation – hormis pour les pertes privées en cas de crise, car là c’est bien entendu guichet ouvert et « no limit »… Car si par exemple on voulait diminuer les impôts, on pourrait supprimer la Sécurité sociale, et tout transférer au privé. Sans même parler de l’accès aux soins, on économiserait bien entendu 1 000 € d’impôts mais, il faudrait simplement payer 1 200 € à des assureurs privés (non qu’ils gèrent mal, mais simplement, il faut payer des commerciaux, du marketing, de la publicité, etc.). On aurait plus de « liberté », mais est-ce bien cela le sens de l’intérêt général et de la simple efficacité économique ?
- Notons aussi que le « nous endettons nos enfants » est faux à plusieurs niveaux. D’abord, la durée moyenne de la dette est d’environ 7 ans (Agence France Trésor). Cela veut dire que les 1 800 Md€ devront être remboursés d’ici 7 ans – et donc qu’il faudra emprunter de nouveau 1800 Md€ d’ici là, bien entendu… On voit le danger en cas de remontée des taux, voire de pure défiance des prêteurs… Et tout le monde comprend qu’il s’agit de pure « cavalerie » financière. Cela rappelle ce sketch où Charlotte de Turckheim répond à son banquier qui s’inquiète de son découvert « aucun problème, je vous fais un chèque ! »… Bref, bon courage à celui qui aura le mistigri le mauvais jour…
- Mais le plus important dans cette affaire, est que non, nous ne laisserons absolument aucune dette « à nos enfants ». Tout simplement parce qu’aux 1 800 Md€ de dettes correspondent 1 800 Md€ de créances, pour les détenteurs physiques des bons du trésor. On peut même dire qu’au fond, l’État n’a aucune dette ; ce sont bien les contribuables (donc tout le monde) qui doivent de l’argent… aux personnes qui détiennent une épargne importante investie en obligations d’État (Sicav, assurance vie, …). Ainsi, on laissera simplement aux enfants des pauvres, des classes moyennes et même des classes aisées, des dettes à rembourser aux enfants des très riches. On accentuera ainsi les inégalités – puisqu’il est moderne de supprimer l’impôt sur les successions, car même payer des impôts après notre mort est insupportable…
Car au fond, qu’est-ce que l’endettement public ? De l’argent emprunté, qu’on « roule » régulièrement en empruntant de nouveau pour rembourser les premiers préteurs. Tant qu’il y a des prêteurs, finalement, ce n’est pas si grave. Sauf que cette dette entraine des intérêts. Or, qui paye les intérêts ? Le contribuable, donc tout le monde. Et à qui sont payés ces intérêts ? Et bien aux plus fortunés, ayant assez de patrimoine « inutile » pour le placer en obligations d’État, soit peu de monde, quand on se rappelle que le salaire médian en France est autour de 1500 € par mois… Les 50 % des français les plus pauvres ne possèdent que 7 % du patrimoine total, les 10 % les plus riches en possédant presque 50 % (chiffres Insee). C’est dire que 10 % de la population doit posséder environ 80 % des créances sur la dette publique (Aux États-Unis, près de 50 % des actifs financiers sont possédés par 1 % de la population Source). En fait, ceci est un formidable système pour voler les pauvres pour donner aux riches – la version « moderne » de Robin des bois en somme…
Ainsi, avant, les riches payaient des impôts et l’État était en équilibre, aujourd’hui, ils ne les payent plus, l’État est en déficit, et il donc doit emprunter… aux riches cet argent. Il faut sincèrement saluer l’habilité des très riches pour leur lobbying ayant permis de transformer leurs impôts en prêts…
Mesurons bien : la situation budgétaire de l’État était en 2008, avant la crise, sur une tendance d’environ 50 Md€ de déficit avec 230 Md€ de recettes pour 280 Md€, de dépenses. Il y avait environ 50 Md€ de recettes de l’impôt sur le revenu, et près de 50 Md€ d’intérêts versés aux prêteurs. Oui, sans les intérêts, l’État était à l’équilibre. Oui, l’ensemble de l’impôt sur le revenu a été reversé aux classes les plus riches pour les remercier de n’avoir pas payé d’impôt.
Mais revenons aux comparaisons de l’État et des ménages. Et comprenons bien qu’un État ne fait jamais faillite, ce n’est pas une entreprise, il ne peut être liquidé. Non, un État décide juste un jour de ne pas rembourser ses dettes, point final. Car il peut, et doit, arbitrer entre ses créanciers et ses citoyens – qui l’élisent… C’est cela en réalité la différence la plus importante avec un ménage.
Et bien, pour mon cas, cette dette sur mes épaules, je ne la rembourserai pas. Je ne l’accepte pas. Je la récuse. Je ne passerai pas à ma vie à me serrer la ceinture pour rembourser des dettes des générations passées envers des millionnaires, qui sont justement millionnaires car ils n’ont pas payé ces impôts qui ont manqué et justifient désormais la dette. Elle est inique, et son principe n’a jamais été validé démocratiquement. Car, à 1 800 Md€, l’enjeu dépasse très largement la délégation de pouvoir de la démocratie représentative. Ce sujet n’a d’ailleurs jamais été abordé et expliqué en profondeur par les politiques, unis dans un silence complice, soucieux de leur maintien en place et de la satisfaction des intérêts financiers d’une infime minorité. Un tel engagement ne peut être accepté que par référendum – et encore dans certaines limites, puisqu’il engagerait aussi les générations futures.
Il faut donc appeler à un large effacement des dettes et créances publiques – en définissant un plafond modéré de remboursement par ménage. Bref, un retour à la remise des dettes du Jubilé historique : « 8- Tu compteras sept semaines d’années, sept fois sept ans, c’est-à-dire le temps de sept semaines d’années, quarante neuf ans. […] 10 Vous déclarerez sainte cette cinquantième année et proclamerez l’affranchissement de tous les habitants du pays. Ce sera pour vous un jubilé : chacun de vous rentrera dans son patrimoine, chacun de vous retournera dans son clan. […] 14 Si tu vends ou si tu achètes à ton compatriote, que nul ne lèse son frère ! » (Lévitique 25, 10.11)
Ce n’est pas du vol, c’est juste un impôt, égal à la créance détenue sur l’État. C’est même la perception tardive de tous les impôts non acquittés au cours des 30 dernières années.
- Un tel jubilé ramènerait en régime normal les comptes publics à l’équilibre. Et justement, oui, il faut inscrire dans la Constitution que, hors période de récession ou de grave crise, les comptes publics doivent être équilibrés. Pour garder d’importantes marges de manœuvre en cas de crise. Simplement car un système « quand tout va bien, on s’endette beaucoup, quand tout va mal, on s’endette énormément » n’est pas durable. L’endettement public sur le marché obligataire doit être interdit ou extrêmement limité. Car le paiement d’intérêts vole les pauvres, et met l’État à la merci de « Lémarché » étrangers, le dépossédant de son pouvoir de décision.
- Bien entendu, la dette étant détenue aux deux tiers à l’étranger, ce défaut négocié posera des problèmes, mais comme nous détenons aussi de la dette étrangère, cela finirait par s’équilibrer. Cela nuira énormément aux régimes de retraites par capitalisation étrangers, mais il est inéluctable qu’ils soient transformés en régimes en répartition, seul système pérenne dans un environnement de crise économique majeure, de vieillissement des populations (car ces actions « pour la retraite » vont commencer à être vendues, entrainant des baisses de cours) et de conséquences du pic pétrolier qui se profile à court-terme. La projection de tendances passées à un moment de forte inflexion de l’environnement est dramatiquement erronée
- On parlera enfin de prélèvement confiscatoire. Certes. Mais l’est-il plus que de demander à toute une population de se priver de l’essentiel pour que quelques fortunés conservent leur épargne dont, dans le fond, ils ne font rien ? Et puis finalement, ce jubilé ne serait que la juste sanction d’un soutien abusif – qui est bien la situation de personnes prêtant aujourd’hui de l’argent aux États-Unis…
Il est enfin évident que la dette publique ne sera jamais remboursée. D’ailleurs, de plus en plus de personnes parlent d’une solution « inflation » – qui est bien une spoliation des rentiers via un défaut partiel. Sauf qu’il est probable qu’en 2010, contrairement à 1980, les salaires ne suivront pas, et que cela sera aussi la ruine des salariés, et une vraie dépression à court-terme… Veut-on tenter cette option ?
Espérons donc que des hommes politiques mesurés et courageux réfléchiront et finiront par défendre une mesure de ce type, dérangeante, mais courageuse car de justice sociale. Sinon, ils laisseront un boulevard aux extrémistes… Il en va probablement de l’avenir de notre démocratie.
Olivier Brumaire est l’auteur du livre Une crise de Transition, librement téléchargeable sur www.reformons-le-capitalisme.fr
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samedi, 19 juin 2010
Passionant débat Attali-Mélenchon et … Schneidermann de “Arrêt sur Image”
Débat Attali-Mélenchon dans Arrêt sur images
Daniel Schneidermann a invité Jacques Attali et Jean-Luc Mélenchon à débattre dans l'émission web Arrêt sur images. Au menu de ce débat : la crise des dettes, les politiques d'austérité et les pistes pour sortir de la crise.
38 commentaires
22:45 Publié dans Finance, Rapports de force, Société et Justice | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |
jeudi, 18 mars 2010
ft.com/alphaville Blog - Repo 105
Posted by Tracy Alloway on Mar 12 08:05.
Rapport sur les techniques financières mise en oeuvre par LEHMAN Brothers avant sa faillite.
http://ftalphaville.ft.com/blog/2010/03/12/173241/repo-105/
Think window-dressing on a massive, and possibly misleading, scale.
Much of the 2,200-page Examiner’s report into the Lehman Brothers bankruptcy centres around an “accounting gimmick” used by the bank, and signed off by auditors Ernst & Young, to reduce leverage.
That would be Repo 105 and Repo 108 — or Repo 105 for short.
And it/they worked like this, according to Volume III of the report:
Lehman employed off‐balance sheet devices, known within Lehman as “Repo 105” and “Repo 108” transactions, to temporarily remove securities inventory from its balance sheet, usually for a period of seven to ten days, and to create a materially misleading picture of the firm’s financial condition in late 2007 and 2008.
Repo 105 transactions were nearly identical to standard repurchase and resale (“repo”) transactions that Lehman (and other investment banks) used to secure short‐term financing, with a critical difference: Lehman accounted for Repo 105 transactions as “sales” as opposed to financing transactions based upon the overcollateralization or higher than normal haircut in a Repo 105 transaction. By recharacterizing the Repo 105 transaction as a “sale,” Lehman removed the inventory from its balance sheet.
Lehman regularly increased its use of Repo 105 transactions in the days prior to reporting periods to reduce its publicly reported net leverage and balance sheet. Lehman’s periodic reports did not disclose the cash borrowing from the Repo 105 transaction – i.e., although Lehman had in effect borrowed tens of billions of dollars in these transactions, Lehman did not disclose the known obligation to repay the debt.2851 Lehman used the cash from the Repo 105 transaction to pay down other liabilities, thereby reducing both the total liabilities and the total assets reported on its balance sheet and lowering its leverage ratios. Thus, Lehman’s Repo 105 practice consisted of a two‐step process: (1) undertaking Repo 105 transactions followed by (2) the use of Repo 105 cash borrowings to pay down liabilities, thereby reducing leverage. A few days after the new quarter began, Lehman would borrow the necessary funds to repay the cash borrowing plus interest, repurchase the securities, and restore the assets to its balance sheet.
Lehman never publicly disclosed its use of Repo 105 transactions, its accounting treatment for these transactions . . .
You can see why Repo 105 would be a tempting thing in the midst of a brewing financial crisis.
Leverage had become a focus of the ratings agencies and was widely thought to be an indicator of bank risk, which meant Lehman would have been hell-bent on reducing its leverage — at least publicly.
At the same time prices for things like CMBS and subprime loans were falling and/or illiquid — Lehman could not have reduced its balance sheet simply by selling things off without incurring large losses.
Hence the Repo, which the bank increasingly used between 2007 and 2008 — even breaching its own internal cap on the Repo’s use (about $22bn as of summer 2006).
And the effect is pretty clear. From the report:
Hence the Examiner’s conclusion:
The Examiner concludes that there is sufficient evidence to support a colorable claim that: (1) certain of Lehman’s officers breached their fiduciary duties by exposing Lehman to potential liability for filing materially misleading periodic reports and (2) Ernst & Young, the firm’s outside auditor, was professionally negligent in allowing those reports to go unchallenged. The Examiner concludes that colorable claims of breach of fiduciary duty exist against [former CEO/CFOs] Richard Fuld, Chris O’Meara, Erin Callan, and Ian Lowitt, and that a colorable claim of professional malpractice exists against Ernst & Young.
And the response, as reported by the FT:
In a statement, Mr Fuld’s lawyer wrote: “Mr Fuld did not know what those transactions were – he didn’t structure or negotiate them, nor was he aware of their accounting treatment,” his attorney wrote in a statement.
“Furthermore, the evidence available to the examiner shows that the Repo 105 transactions were done in accordance with an internal accounting policy, supported the legal opinions and approved by Ernst & Young, Lehman’s independent outside auditor.”
E&Y said in a statement: “Our opinion indicated that Lehman’s financial statements for that year were fairly presented in accordance with Generally Accepted Accounting Principles (GAAP), and we remain of that view.”
Mr Lowitt’s attorney said in a statement: “In the three months during which he held the job, Mr Lowitt worked diligently and faithfully to discharge all of his duties as Lehman’s CFO, Any suggestion that Mr Lowitt breached his fiduciary duties is baseless.”
Mr O’Meara could not be reached for comment. A lawyer representing Ms Callan declined comment . . .
Related links:
Repo 105 accounting in focus – FT
The Lehman potboiler – FT Alphaville
Examiner’s Report – Jenner & Block
This entry was posted by Tracy Alloway on Friday, March 12th, 2010 at 8:05 and is filed under Capital markets, People. Tagged with accounting, Lehman Brothers, Repo 105.
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Comments
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Reportandrew thomas-woolf | March 17 9:23am |
@kfunck1:
To my knowledge, US GAAP does not (and at the very least historically did not) allow for a "true and fair view" override. The rules were the rules.
This is the reason that the Qualfying SPE concept made easier *SOME* of the Enron shenanigans, with a "brightline" minimum outside equity % for QSPE's. The FASB's response to this? Increase the minimum amount of outside equity from 3% to 10% (and also introduce the concept of a variable-interest entity).
The IFRS consolidation requirement relates to concepts, including exposure, through whatever means, to the majority of residual interest, the ability to control so as to obtain economic benefits and where the SPE conducts its activities primarily for the benefit of the sponsor.
What exactly has your experience been that leads you to hold the views you do? I am intrigued and would appreciate reconciling the above to your statements. -
Reportjames c | March 16 3:38pm |
It's disingenuous to suggest that repo 105 isn't more acceptable under US GAAP than UK GAAP or IFRS. US GAAP is rules-based, and financial statements are prepared and audited under a rules-based approach regardless of the principles. Everything about the US approach to financial regulation is rules-based - look at SOX, another set of rules that would be superfluous in a principles-based environment (like old UK GAAP).
Unfortunately, UK GAAP & IFRS are converging towards the US rules-based approach, regardless of the fact that they are technically principles-based. It's undoubtedly good news for accountants, but not for anyone else. -
ReportWorsel | March 15 7:50pm |
@/m - no cds available for this name (or the other big accounting firms) because it is not listed and has no publicly traded securities.
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Reporteminence noire | March 14 12:10pm |
perhaps the main outcome of significance will be policies controlling future rehypothecation activities
imagine what would happen to the capital markets, if we brought our rules in line with the US way of doing business? -
Reportkfunck1 | March 14 6:55am |
" It is not entirely clear here that the accounts didn't comply with US GAAP even if they are against the spirit of the rules. US GAAP is less about spirit and more about the letter of the law - it one of its problems. IAS take a more substance over form approach."
Your comment with regard to US GAAP is incorrect, as the overarching intention of GAAP is for financial statements to be "fairly presented," so there is no shortcomings to the extent that you are suggesting. Every single GAAP rule can (and should) be departed from if the rule produces misleading financial statements (and disclosed), and you can find those exact words in any number of FASB documents. EY will not be able to hide behind the defense of a strict interpretation of the accounting rule if it can be proven that they understood this to be purposefully misleading.
From purely an accounting standpoint, this issue is not a GAAP issue. The report states numerous times that the LEH management (Lee) recognized that the Repo 105 transactions had no business substance, and just like any other transaction, under GAAP, the substance is indeed what matters, not the form, as you are suggesting. If EY wasn't captured by LEH and the massive revenue that that audit generated, I have no doubt that they would not have gone along with it. As previously stated, going along with it, when it is clearly misleading, despite being potentially technically correct, is itself a violation of GAAP. Unfortunately for EY, shtf, and they're going to pay for it now. -
ReportSEBASTIAN | March 13 4:07am |
At least in the HK bankruptcy case the falsified evidence was exposed. Probably the only difference these days is that instead of shredding they simply press a delete button. What really is the difference between the Raptor and these Repo transactions? - both within the accounting standards but way beyond the spirit. Beradino was driving the get-away car - what was Turley doing? - entertaining entrepreuneurs in Monte Carlo probably.
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ReportSEBASTIAN | March 13 3:54am |
Ah - when will it all end.
Ernst & Young's US$200m snag
The global partnership of Ernst & Young is unwilling to help its Hong Kongoffice fund a legal settlement of about US$200 million agreed with theliquidators of Akai Holdings, the accounting firm's bankrupt former client,according to people familiar with the firm's operations.This would hurt partners' take-home profits for years, they said. Thesettlement, which was struck on September 23, marked the end of anaudit negligence case where Ernst & Young Hong Kong was accused ofturning a blind eye while Akai's disgraced founder James Tingbankrupted Akai in the late 1990s. Akai's liquidators, Borrelli Walsh, said in court that Ernst & Young HongKong staff falsified legal evidence to shield the firm from the negligenceclaim. The liquidators had originally demanded US$400 million fromErnst & Young Hong Kong, expecting that even if the local office couldnot pay this, the global partnership would step in to help. But John Ferraro, Ernst & Young's global chief operating officer whotook part in the settlement negotiations, managed to halve the figure bymaking it abundantly clear that the global partnership would not dig intoits own coffers to bail Hong Kong out, people familiar with the situationsaid. They said Ferraro argued that the global practice would rather jettisonthe Hong Kong office than help to fund a US$400 million claim. Instead,he told the liquidators to reduce the figure to one that the Hong Kongpartners could manage to borrow, insiders at the accounting firm said. Ernst & Young Hong Kong audited Akai and its subsidiaries right upuntil the electronics conglomerate collapsed in 2000 owing creditorsUS$1.1 billion. In contrast, the accountant's US and Canadian practicesresigned from auditing Akai companies in 1997, citing a breakdown oftrust with Ting and saying they did not fully understand theconglomerate's financial statements.
Ting was jailed in 2005 for false accounting but his conviction wasoverturned on appeal a year later after errors in the prosecution's case.Ernst & Young's defence collapsed in the audit negligence case whenBorrelli Walsh accused the firm's local staff of falsifying and doctoringAkai audit files, then relying on the questionable papers in legalevidence. The Hong Kong police's commercial crime bureau is investigating thatclaim. On September 29, the police raided Ernst & Young's Hong Kongoffices, seized documents from Borrelli Walsh and the liquidator'ssolicitors, Lovells, and arrested an Ernst & Young partner who hadaudited Akai, Edmund Dang. Now, police are questioning other staff members at the accountant'slocal office. Ernst & Young Far East co-managing partner David SunTak-kei said on Thursday: "We have reached a manageable settlementthat does not create a current or future financial burden for the practice."Sun was the independent review partner on the Akai audit when thecompany collapsed, and Dang was a junior manager on the account.Sun relinquished his role as Ernst & Young's China chairman onSeptember 30, the day after the police raided his employer's offices.Dang was freed on bail without being charged. The people familiar with the firm's operations added that Hong Kongpartners who were not involved with auditing Akai now felt resentfulabout paying for others' past mistakes, and that the embarrassinglypublic nature of the faked evidence allegations had hurt staff morale atErnst & Young Hong Kong. Apart from Sun and Dang, there are very few people left in Ernst &Young's local office who had anything to do with Akai. Chee Tat Kwok,another of Akai's former senior audit partners, has retired. Anotherperson named in court as having worked with Akai in a senior audit role,Andrew Lam, is now a partner at the Hong Kong practice of accountantGrant Thornton. Lam did not response to e-mails asking for comment. Alawyer familiar with Ernst & Young's insurance arrangements said theglobal partnership had a self-funded insurer, called a captive, whichmay be able to fund part of the settlement. But the captive had just US$50 million available to fund negligenceclaims for 1997-99, the period in which Ernst & Young Hong Kong wasaccused of inadequate auditing work. Another lawyer, who specialises in insurance, said the captive may notbe allowed to pay anything towards the Akai settlement. -
ReportStacy-Marie Ishmael, FT | March 12 7:59pm |
Heurtasm - sadly, I've read those papers. Other good 'academic' Lehman reading here -http://ftalphavill...11/69361/academia/
On rehypothecation and LEH - http://www.ft.com/...-0000779fd18c.html
and http://www.ft.com/...-0000779fd2ac.html
And on rehypothecation broadly -
http://ftalphavill...s-hedge-fund-hope/ -
ReportHuertasm | March 12 7:40pm |
The Repo 105 Transactions are only one side of the equation that led us to the precipice of financial Armageddon, the other side was another word beginning with R namely "rehypothecation" a financial tool used rather excessively by Lehman's and simply put is robbing Peter to pay Paul. Rehypothecation was conducted by LBIE (as US regs limit the activity whereas the UK regime doesn't). Many of Lehman's clients also failed to even know (partly down to their own fault) that there assets were rehypothecated and then used by LBIE to enter in to back to back repo or other fee generating transactions.
When the house of cards came crashing down it was apparent that Lehman's systems had insufficient knowledge as to A) where the rehypothecated assets were, and B) how to get it back to the original client by untangling the web of competing claims.
For an academic discussion please see: http://papers.ssrn...bstract_id=1411609
which will form the basis of an upcoming PhD in the area.
Another good paper is:
http://papers.ssrn...bstract_id=1366171
In any event there still to this today remains a far too limited discussion of this important area requiring regulatory reform and greater transparency. -
ReportDCB | March 12 4:46pm |
Linklatters would be the last firm I would turn to for a racy opinion, and I imagine that EnY will be able to argue that they audited to the standard, implying that the fault is with the standard, and there are many with US GAAPs tick the box approach.
One partially nationalised UK bank used to be very fond of doing something similar; they would sell assets over their year end with a gentelmans agreement to buy them back. Nothing would be documented to spur the blushes of the auditors. -
Reportfatdaz | March 12 3:27pm |
This is very similar to what happened at Refco (albeit on a smaller scale there) . A non performing loan was switched off of the balance sheet each month to flatter the figures- that carried to and through the float I wonder how many other instances there have been of this sort of thing that may never come to light .
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ReportThe Real Limey | March 12 2:48pm |
Like that idea!
Know where my bets are... -
Report/M | March 12 2:18pm |
a CDS type market in auditing firm survivability is evidently required so everyone can place their bets.
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ReportMonkey | March 12 2:06pm |
Carlomango - I agree it is possible - I just dont think it is likely in this case. Unless it can be conclusively proved that E&Y were aware that they were breaking the rules when they signed off the accounts. It is not entirely clear here that the accounts didn't comply with US GAAP even if they are against the spirit of the rules. US GAAP is less about spirit and more about the letter of the law - it one of its problems. IAS take a more substance over form approach.
But you are right - it is conceivable but I dont think anyone wants to see it happen. Not the competition (who are probably in glass houses), not the regulators and probably not the multinationals who want some choice in the market -
ReportJHToronto | March 12 2:04pm |
I love the FT's reporting on things like this. But I am beginning to wonder why the lawyers involved in these deals are handled with such kid gloves. In most articles on this, there is a mention that US law firms wouldn't go along with Lehman - but that "a London firm" would, which is why they had to be done from London. At least here we know those lawyers were Linklaters. But the legal advice was important - perhaps as important as the E&Y advice. And yet we hear nothing about Linklaters, what they were asked and what their advice was. We can't allow lawyers to get away with the consequences of their advice this easily, especially in the financial services area.
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Reportpegnu | March 12 1:46pm |
so we have a endemic problem of balance sheet fraud and as usual the regulators are nowhere to be seen. In fact one of the main regulators who presided over the fraud got promoted. I'm referring to Tiny Timmy here of course. Was he complicit and aware of this going on?
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Report/M | March 12 1:14pm |
David Einhorn should consider suing as well. Two people to sue. (1) Dick Fuld. (2) Erin Callan.
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ReportCarlomagno | March 12 12:29pm |
@Monkey: Re: E&Y v. Andersen: I take your point about the circumstances of the Enron/Andersen case. And yet... This is purely hypothetical and speculative, but other mechanisms could have a similar effect. In worst case scenario, Lehman's administrator could sue E&Y into insolvency. Or, if E&Y is dragged into the courts and sufficient naughtyness is exposed, some clients may decide that sticking with their current auditor implies unwelcome reputational risk. If a few blue-chips leave, herd behaviour could do the rest of the damage even if the licence is not withdrawn.
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ReportFlashBang | March 12 11:30am |
My recollection is that these kinds of transactions by IB's, not just Lehman, were common over reporting periods and had been for many years. In essence, it wasn't much different to market makers getting their inventory down at the end of account periods in the old days. Just the scale was on a whole different level.
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ReportSam Jones, FT | March 12 11:11am |
agree with monkey. Quite apart from anything else there is just not the political appetite to bring down one of the world's big auditors. Enron was such a powerful saga because it was at once idiosyncratic, from a legal pov, but at the same time emblematic, seemingly, from a moral one. The latter sold the story, the former sealed the fate of those involved as crooks.
In the current climate, repo 105 doesn't seem so much a Lehman-specific abuse, as just the kind of thing everyone was doing, everywhere. In other words, while it's still emblematic of a problem, it's not idiosyncratic. If that makes sense?
Consider: when you get your head around it, how could rating agencies possibly retain a shred of credibility? Over the past two years theyve downgraded more securities then in the previous century of their existence. That's an astounding pointer to egregious failure. Will they be brought to book? No, because the problem is being judged systemically, not idiosyncratically. -
ReportMonkey | March 12 9:57am |
Re: Ernst and Young being the next Andersen I think it unlikely. What brought down Andersen were 2 critical misteps. First the fact that Jo Beradino decided to apply a touch of honesty in front of the Senate Committee rather than plead the 5th like the banks did. Never admit any wrongdoing. Secondly, Andersen were undone by breaching their duty to an investigation when they attempted to shred thousands of documents. It was this that led to the withdrawal of their licence to audit which quickly brought down the firm as client exodus followed. Working capital is pretty tight at these professional places and whenthe cash flow coming in stops you have about 2 months before wages dont get paid!
I think they will tough it out. Enron came hot on the heels of Worldcom for Andersen. In addition the big 5 becoming the big 4 caused such controversy around effective competition that the powers that be will be extremely reluctant to see it become the big 3. I seem to remember various statements to that effect following Andersens breaks up/absorbtion into other accountancy firms around the world.
There is a final difference re: set up. E&Y is a limited liability partnership I believe. Andersens was not. The partners not involved with Enron suddenly saw themselvs staring down the barrell of a very big hit to their personal fortunes and the in-fighting started immediately. Not sure what harmony is like at E&Y but the threat of personal bankruptcy is presumably less -
ReportThe Real Limey | March 12 9:25am |
@DB:
From what I've heard the exact treatment got signed off by EY. As such, they're probably going to argue that the accounting was in line with standards and therefore the only thing that could be questioned is their judgement - which is not (usually) actionable. -
ReportDavid Brent | March 12 9:19am |
@TB - Couldn't agree more! More just pointing out a reason rather than an excuse! From what I remember sometimes understanding is lacking in these places right up to partner level and it is easy for these guys to stay one step ahead. Also you are right that there's always a slight uncomfortable feeling with auditing - you're being paid to do a job required by law, but potential for conflicts of interest are always round the corner. Don't want to be too hard on your client if they are just going to drop you as an auditor and use someone else do you!! Of course I'm being harsh on my ex-business - vast majority are very professional and have the integrity and skills to do a good job appining on finanicals - but it's a problem that's not going to go away. My point is are we going to have a case for sueing due to negligence or if they were complicit and people are charged then will we have another Arthur Andersen on the cards?
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ReportTB | March 12 9:03am |
@David Brent - Absolutely, but not understanding something is not an excuse. If you don't understand you don't sign off. Simple as that.
I think all those expensive lunches and champagne evenings seems to have (again) confused the partners at E&Y over exactly who they actually where went to work for.....
@Oswald - if you're struggling with that do you think it's maybe not such a good idea to be surfing the internet on your own? :-) -
ReportDavid Brent | March 12 8:45am |
agreed - If the auditors are signing off that the financial statements are free of 'material mis-statement' then there is a very good argument that they have missed a huge trick here. Part of their job (and my old job I may add several years ago) is to identify and appine on exactly these types of tricks - unfortunately those that structure such asset/liability transfer transactions to game the accounting rules tend to hire smarter people that the auditors. They pay a lot more than auditors do on average! How much of this is due to incompetence and/or lack of understanding and how much is due to complicitness of the auditor in what's going on will be interesting to find out.....
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ReportTracy Alloway, FT | March 12 8:43am |
Oswald - seriously?
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ReportEdward Oswald | March 12 8:39am |
Do you mean the Examiner's Report is "window dressing on a massive scale" or that use of Repo 105 is that?
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ReportYorkie | March 12 8:28am |
I am sure there are filing cabinets full of legal regal reasons as to why it was ok to do this but surely 'substance over form' is there to stop these very things
Ernst and Young have some serious explaining to do . -
ReportNJS | March 12 8:20am |
Ignorance is no defence, surely? It seems so much effort went into window dressing that they neglected to run the store. I fear that form over substance is the prevailing culture of our age.
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Reportpraxis22 | March 12 7:33am |
Going to be grim at Ernst & Young today I'll wager, Enron's auditors did well didn't they...
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ReportTB | March 12 2:50am |
Huge story developing this - could seriously bring down E&Y in the US. Did partners at the (remain) big firms learn nothing from Enron / Andersens debacle??
19:53 Publié dans Finance, Société et Justice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : repo 105, repo 108 | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |