Une bonne idée de Monsieur LEFEBVRE plutôt nunuche ! (mardi, 29 juin 2010)
Frédéric Lefebvre propose la création d’une mention « produit du terroir » une idée plutôt nunuche! Enfin pas tant que ça :
- car, si cette idée ignore bel et bien les besoins généraux réels des consommateurs, elle s’intéresse particulièrement aux problèmes de concurrence - a priori non déloyale – que rencontrent les industriels et des distributeurs nationaux.
- comme le montrent les commentaires c’est une rustine plaquée sur le libre-échange mondial, et non une politique protectionniste efficace ou innovante qui mêlerait libre-échange et protectionnisme de façon un peu plus convaincante (Lire Pas de leçon à recevoir de la Chine ! http://www.hexaconso.fr/blog/?p=490) . Monsieur Lefebvre pourrait se rappeler aussi qu’il n’a pas à réinventer la roue ni l’eau chaude, il existe un outil très performant pour vanter les produits ou les marques c’est la publicité. Elle est très largement à la portée des industriels, des distributeurs, et des artisans pourvu que ces derniers se groupent et soient un peu aidés en cela par les régions ou même les grands groupes du secteur agricole dans une optique à long terme un peu désintéressée !
- la qualité dont il est question ne peut être sérieusement assurée que si son contrôle n’est pas centralisé au niveau de quelques mains puissantes (Voir les difficultés soulevées par la traçabilité des produits industriels y compris alimentaires sur http://www.sourcemap.org/ ou écouter sur FC Place de la Toile “l’Entretien avec Leonardo Bonanni” http://www.franceculture.com/emission-place-de-la-toile-entretien-avec-leonardo-bonanni-2010-06-25.html)
Frédéric Lefebvre propose la création d’une mention « produit du terroir »
11 juin 2010 par admin http://www.hexaconso.fr/blog/?p=417
Dans le cadre de la loi de modernisation agricole actuellement en discussion au Sénat, et qui devrait permettre de renforcer le pouvoir des producteurs agricoles dans leurs négociations avec les distributeurs et les industriels, Frédéric Lefebvre, porte-parole actuel du gouvernement, propose que soit créée une mention « produit de terroir », à l’image de la mention « produit fermier ».
Accompagnée d’un petit drapeau français, elle pourrait être affichée par les industriels de l’agroalimentaire sur les emballages de leurs produits à base d’ingrédients d’origine française, et transformés en France.
L’objectif serait de permettre aux consommateurs qui le souhaitent de pouvoir acheter de préférence des produits « vraiment » français, dont l’origine est garantie. Et de préserver l’agriculture de notre pays, fortement affaiblie par une concurrence à la fois européenne (lait allemand dont les importations en France ont progressé de 70% en 2009, fruits et légumes espagnols…), mais également d’origine plus lointaine et dont la qualité est parfois plus aléatoire.
Cette démarche de valorisation et de promotion de l’agriculture française permettrait également d’apporter une réponse à la volonté de la filière agricole de mentionner l’origine des produits dès lors que 50% de leurs ingrédients sont d’origine française. Elle aurait également pour objectif de limiter l’utilisation par les industriels de produits étrangers parfois moins encadrés sur le plan sanitaire.
Voilà donc en substance la suggestion faite par F. Lefebvre, qui nous propose également de signer une pétition intitulée « Acheter français, c’est acheter la qualité », en faveur de la création de cette mention. Le tout illustré par une vidéo de présentation de la démarche par F. Lefebvre himself.
Cette idée va indéniablement dans le bon sens : information du consommateur sur ce qu’il achète, valorisation de nos savoir-faire agricoles et soutien à cette filière. Reste à en définir plus précisément les contours, mais si cela peut déjà nous éviter de nous faire avoir avec du foie gras hongrois ou bulgare abusivement estampillé « élaboré dans le sud-ouest », de la moutarde de Dijon américaine ou de la Vache qui Rit polonaise…
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Tags: Fabriqués en France Made in France produits français qualité française UMP pétition acheter français
4 commentaires
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L
Mais les foies gras « élaborés dans le sud-ouest » français sont-ils nécessairement et systématiquement de meilleure qualité que les foies gras hongrois ? Une telle assertion est certainement vraie… Pour les foies gras qui sont le fruit d’un artisanat qui valorise les « terroirs » du sud-ouest. Les produits des grandes industries alimentaires, même si elles les produisent en France et à partir de produits français, n’ont qu’exceptionnellement à voir avec les terroirs (animaux en batterie, légumes hors-sol etc.).
Mettre implicitement les industriels et les artisans dans le même panier (production de terroir) me paraît franchement dangereux. La vache qui rit française serait donc estampillée « produit du terroir », comme la tome de tel paysan des Pyrénées ? Quand on voit le mal que certains vignerons et autres artisans des métiers agricoles se donnent pour fournir des produits de qualité qui, à divers niveaux, expriment véritablement un terroir, je trouverais proprement scandaleux que les barons de l’industrie agro-alimentaire (française ou non) soient en mesure de s’approprier une telle appellation de façon officielle (ils le font déjà officieusement).
L’idée n’est d’ailleurs pas innocente, car pourquoi ne pas se contenter d’un label « produit français » ou « produit de France » ou je ne sais quoi encore (il y a certainement mieux) ? Non, dans la logique de monsieur Lefèbvre, il y a là une bonne occasion de d’offrir un os à l’industrie en lui livrant de facto une légitimité que d’autres se chargent d’entretenir. Acheter Français pour éviter les délocalisation est une chose, mais cela n’a rien à voir avec la notion de « terroir » qui, contrairement à ce que voudraient nous faire croire les professionnels du marketing, signifie véritablement quelque-chose !
Derrière de jolies apparences, la mise en place d’une telle appellation me paraît en tous cas tout à fait contre-productive et même dangereuse pour la diversité de la production alimentaire.
Il vaudrait probablement mieux se concentrer sur la valorisation des productions de type « terroir » et, en parallèle, pourquoi pas, de la production industrielle 100% française. Enfin, il me semble. -
Responsable
C’est bien d’un côté. Mais avec la barre à 50% il est déjà presque trop tard pour trouver quelque chose encore fait en France.
Un label est bon pour le consommateur, des mesures efficaces (pas qu’airbus, TGV, nucléaire) de soutien à toute l’industrie française ce serait mieux. Surtout pour l’emploi. -
FORLIB
On risque d’avoir des surprises. Exemples :
La France, grande productrice d’œufs bio, doit importer des céréales bio, le pays en étant déficitaire. Il faut donc transporter ces céréales, donc, pollution supplémentaire.
Dans l’agriculture et l’élevage conventionnels, pratiquement toutes les semences, les souches et les espèces sont d’origines étrangères, même si elles sont reproduites en France.
Le pétrole qui sert à élaborer les matières plastiques est-il d’origine française ?
La quasi-totalité du papier et carton emballant les produits provient de bois scandinaves ou nord-américain.
Mitterrand s’était ému que les haricots composant le cassoulet national venaient d’Argentine.
Etc., etc..
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