Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 09 mars 2012

L’arnaque du prix de l’essence en bande dessinée


L’arnaque du prix de l’Essence par rikiai

Wikio Mots clés : ,

00:55 Publié dans Rapports de force, Stratégies Mondiales, Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

mardi, 06 mars 2012

France Culture La rumeur du Monde : Comment réindustrialiser la France

Avec ce billet, un petit retour dans l’orthodoxie libérale…

Les mesures allant dans le sens de réduire les injustices, imposer des règles à la finance pour qu’elle reste au service de l’économie, diminuer les gaspillages de toute nature, sont évidemment nécessaires, mais largement insuffisantes pour permettre de récréer les emplois dont notre pays à besoin.

A travers ce “Comment réindustrialiser la France” la rumeur du monde de ce 3 mars, aborde – soi-disant - des questions que les hommes politiques n’auraient point le courage de traiter en profondeur avec leurs électeurs.

Mais pas de miracle à attendre, de politique point.  La discussion reste ciblée sur des questions de cours pour étudiants en administration des entreprises ou le credo des animateurs de cours de Management.

En particulier avec un tel périmètre, difficile d’aborder d’autres non-dits du monde politique, par exemple l’avenir de nos industries agricoles, et puisqu’il était beaucoup question de numérisation, les questions de brevabilité du vivant, des OGM, et plus généralement les excès des protection par le droit d’auteur et des brevets ?

Comment réindustrialiser la France?

(42 minutes)

Appareils de mesure de la ligne de lumière DIFFABS (Synchrotron Soleil) J-P. Dalbéra©Wikimedia

Tous les candidats à la fonction présidentielle ou presque parlent de la nécessité absolue de relancer l’emploi industriel face notamment à la situation ultra déficitaire des exportations françaises et au chômage.

Ils répètent qu’il faut « acheter et produire Français » mais ils n’indiquent pas les moyens pour y arriver, la nécessité d’une banque d’investissements, etc…

La question est large. Jean-Marie Colombani et Jean-Claude Casanova proposent de la traiter pour partie, cette semaine, grâce à deux points de vue :

  • celui d’un industriel, Didier Lombard, président du conseil de surveillance de STMicroelectronics, qui vient de publier L'irrésistible ascension du numérique : quand l'Europe s'éveillera (Odile Jacob), où il aborde ce qui est déjà l’industrie d’aujourd’hui, à savoir le « numérique »
  • et le point de vue de Charles-Henri Filippi, ancien inspecteur des finances, président pour la France de Citi France, qui vient de publier Les 7 péchés du capital : Racines et portée de la crise (Descartes & Cie), ouvrage qui est une critique du libéralisme et un éloge du modèle mercantile, modèle aujourd’hui de l’Allemagne et de la Chine, deux pays exportateurs avec des industries florissantes. Au-delà de la recherche des moyens pour rendre à la France sa compétitivité, se pose aussi la question des défaillances des différents modèles européens.

Invité(s) :
Didier Lombard sur Google http://www.google.com/search?hl=en&q=Didier+Lombard
Charles-Henri Filippi sur Google http://www.google.com/search?hl=en&q=Charles-Henri+Fi...

Thème(s) : Idées| Industrie| Travail| architecture numérique| compétitivité| crise| emploi| industrie| investissement| libéralisme| mercantilisme

Tableau récapitulatif des idées échangées

Annonce du périmètre de la discussion

Didier Lombard
industriel pro industries du numérique

Charles-Henri Filippi
banquier pro modèle,mercantile

Infrastructure haut-débits et Services Une crise profonde qui met en cause le modèle libéral qui a fondé la modernité (“libéralisme” canal historique)

de 3mn15 à 7mm

de 7mmn45 à 12mn 

Les débits sur réseaux numériques se sont mis à croître il y a 2 ans de façon exponentielle. Une révolution numérique qui touche tous les secteurs en même temps et très vite contrairement au passé, car monsieur et madame tout le monde s’est mis à pianoter sur leur portable. Les concepts socles de l’économie de marché sont remis en cause. Entre la chute du mur de Berlin et celle de Lehmann Brother, tout a sauté :

Le concept de base : le marche et la démocratie sont inséparables. Même si après le concept il y a la conquête…
On doit connecter tout le monde dans toutes les situations avec le débit le plus haut possible 100 méga bits par seconde (4G). Donc il y a des investissements majeurs à faire qui changent complètement la donne des relations et des échanges. Le marché qui doit créer de la valeur et du profit en même temps ne fonctionne plus. On peut créer du profit sans valeur.
A partir de quel seuil, le profit ne représente plus la valeur produite, ne profite plus à la collectivité ?
Comment faire pour que les services se déploient sur les réseaux le plus vite possible et que la valeur liée à ces activités reste sur notre sol, c’est à dire finalement, soit créatrice d’emplois.

Sur ce présent là, les pays d’Asie sont en plein développements exponentiels et dominant, les Etats-Unis jouent un rôle majeur dans la course, l’Europe est en retard et entortillée dans ses dogmes.
Au delà de la question de l’industrialisation posé par D. Lombard, il y a celle du travail.

Ce qui est rare c’est le temps. ce qui est rare c’est le travail. La travail est au cœur des choses.

Il y a la concurrence de la main d’œuvre bon marché dans l’économie globalisée, il y a aussi la montée de l’immatériel et la capacité à créer de la valeur avec peu de travail, puis il y a la montée des rentes non liées aux matières premières. Une matière première valait le travail qu’il fallait pour l’extraire. Aujourd’hui, son prix inclus une part de rente importante.
Il est tant de changer d’attitude et de passer en mode projet  et de voir comment on fait pour rester dans la lance. Les questions de dépréciation du travail est donc fondamentale.
   

Reformulation de Jean-Claude CASANOVA :



Comment fait-on, pour accroitre la valeur du travail et être compétitif ?
Quelles qualités supérieures pour nos produits ? Quelles politiques ?

Didier Lombard

Charles-Henri Filippi

de 16mn30 à 19mm30

de 20mmn15 à  24mn15

La question de la création de valeur économique et sociale devient fondamentale. A chaque décision, doit se demander : Fabrique-ton de l’emploi, en détruit-on ? Où va la richesse produite ? Nous avons perdus 2 millions d’emplois industriels en 30 ans. Nous en avons crée en net 4,5 millions d’emplois. Hors industrie, 6 millions d’emplois nets ont été créés.
Prendre en compte le facteur temps, pour juger si une rentabilité est excessive. D’un point de vue moral cet excès tombe si ces profits sont réinvestis. Les délocalisations ont joué un rôle mineur..
En revanche, la productivité a joué un rôle très important. Le déplacement des externalisations aussi.
Pour avoir des investissements massif il ne faut plus se tourner vers les gouvernements mais vers des investisseurs déjà en place en leur demandant quels capitaux ils sont prêt à sortir pour sortir de leurs routines… D’autre part à mesure que les revenus augmentent, la consommation se déplace des produits de l’industrie vers les produits des services.
Derrière les serveurs à valeur ajouté, souvent à Shanghai mais aussi des emplois plus modestes Il faut faire de la réindustrialisassions mais surtout protéger les emplois dans les services
Le mode recette c’est considérer qu’on régule  aujourd’hui, mais aussi sur un horizon de 5 ans en se demandant qu’est-ce que cette règle va donner va donner ? Il faut capitaliser nos forces sur certains secteurs, comme le faisaient les grandes politiques du passé. Les secteurs solides en emploi industriels sont l’aéronautiques, l’agroalimentaire, et le luxe
  La densité et la qualité des PME est trop faible, il y a une conception de l’entrepreneuriat à repenser avec une Qualité du travail et Productivité à améliorer fortement pour pouvoir créer de l’industrie exportatrice..
  Il ne faut pas que l’industrie du numérique et les services qu’elle déploie, ne détruise pas de l’emploi dans la sphère classique, c’est à dire permette à certains de gagner beaucoup d’argent sur le dos de la collectivité en détruisant des emplois.
  En outre, on n’est plus dans le monde de l’objet mais celui des flux (d’argent). Il faut apprendre à capter localement la valeur, la richesse produite, les flux d’argent de profit…

Reformulation de Jean-Claude CASANOVA : donne une vision très classique de l’investissement et des traditions que l’Allemagne a su garder (tradition de l’apprentissage, main d’ouvre de qualité et capacités d’adaptation des dirigeants). Recherche développement est une politique de longue haleine. Donc l’opinion ne voit pas comment ne pas un peu se protéger sans renoncer au libre échange.

Reformulation de Colombani : 2 axes : 1) L’existant marque par la désindustrialisation elle même   matérialisée par un déficit extérieur record. 2) Le futur. Comment peut-on être un acteur majeur du numérique ?

Didier Lombard

Charles-Henri Filippi

de 28mn30 à 31mm30

de 32mmn30 à 36mn15

Le choix des secteurs où l’on veut aller, n’est pas particulièrement facile à faire. Il nous faut une vrai discipline interne et une capacité de choix que nous n’avons pas eu.
On peut faire un copier/coller des 40 pages du plan stratégique sur 7 secteurs du gouvernement chinois… Périmètre européen mal utilisé, même en dehors de la politique monétaire.
Un secteur est éligible si et seulement si on est fort d’un point de vue R&D et capacité humaine; si on a un marché intérieure européen suffisant; et un accès à des marchés étrangers de taille suffisante.  
Il manque seulement une volonté politique de se mettre en ordre de bataille pour rentrer dans le détail de ce genre de politique. Pas de projet valable, citoyen et démocratique, si ce n’est au niveau européen
   

de 36mn15 à xxmm30

de xxmmn30 à xxmn15

(J’arrête là, ça manque terriblement de pertinence )…

En conclusion :

Il y a une certaine convergence d’idées avec les réflexions de Jean-Michel BILLAUT, qui constate que les jeunes entrepreneurs 2.0 sont mieux placés que les énarques et vieux politiciens, pour (re)lancer nos activités à forte valeur ajoutée.

A l’opposé de cette émission, le show de Jean-Luc Mélenchon du 6/3/2012 sur TF1, nous montre ce que c’est que faire de la politique. Avec “L’humain d’abord” pour instrument de pilotage et  ‘Le rapport de force” comme moyen de gouverner, on aurait pu craindre finalement qu’il soit assez loin de ces idées. Eh bien en définitive, il semble que non; sa conception de l’économique est assez clairement axée sur ceux qui savent et qui veulent et non le dirigisme. On pourra en juger en consultant sa vidéo.

mercredi, 29 février 2012

Quand le CAC40 prépare l’alternance

François Hollande et le monde des affaires. Par Geoffrey Geuen

January 30, 2012 http://www.jolimai.org/?p=193

Enquête sur les véritables lieux du pouvoir. Par Geoffrey Geuen

january 25, 2012 http://www.jolimai.org/?p=294

Après s’être penché sur les interactions entre le pouvoir et les médias (dans Tous pouvoirs confondus, éd. EPO), Geoffrey Geuens poursuit ses recherches et dissèque les liaisons dangereuses entre big pouvoir et big business dans son dernier ouvrage (La finance imaginaire)

13:08 Publié dans Blog, Capital et Travail | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

samedi, 25 février 2012

Point de vue de MELENCHON sur l’impact de la Loi DODD-FRANCK sur l’EUROPE

Wikio Mots clés :

Voici une nouvelle passée quasi inaperçue. Les nord-américains ont voté une loi nommée « Dodd-Franck » pour limiter les prises de risque des banques américaines.

Quelle saine préoccupation ! Mais comme d’habitude quand ils prennent une mine raisonnable, c’est toujours l’indice du fait qu’il y a anguille impérialiste sous la roche des pieuses intentions. Celle-là n’est pas mal du tout. Car la dite loi ne s’applique pas seulement aux banques américaines mais, de fait, à toutes celles qui travaillent aux Etats-Unis quelle que soit leur nationalité. Ou bien qui mettent en garantie de leurs opérations, des titres américains. C’est-à-dire, en fait, tout le milieu bancaire mondial.

Avant de regarder ce que cela implique, notons cette habitude qu’ont prise les Etats-Unis d’obliger tout le monde à se conformer à leur législation. C’est une autre façon d’exprimer qu’ils se donnent le statut de maîtres du monde ! C’est avec cette méthode qu’ils parviennent à imposer le blocus de Cuba, pourtant condamné par les Nations Unies, à tous les fournisseurs et transporteurs du monde.

Je reviens à cette législation pour contrôler les prises de risques. Donc, dès qu’une activité est réputée trop risquée, couic, elle est sanctionnée. Qu’ils fassent comme ils veulent chez eux c’est bien leur droit. Mais de quel droit par contre viendraient-ils sanctionner une transaction faite entre deux banques européennes en Europe au motif de leurs contreparties en titres nord-américains ?

Bizarre ! Surtout que certains titres spécialement dangereux ne sont pas inclus dans le périmètre des sanctions potentielles. Lesquels ? Ceux de la dette fédérale des USA ! Gros malins !

Et l’inverse ? 08C’est-à-dire la possibilité pour les banques européennes de proposer aux Etats-Unis des titres de dette d’états européens ?

Sur ce point il n’y a pas de garantie. Tout simplement.

Imaginons la suite : un Etat lambda a une mauvaise note. Les autorités nord-américaines décident que ces titres de dette souveraine sont un placement dangereux. Aussitôt il devient interdit d’en acheter aux Etats-Unis. Ou d’en posséder ailleurs si l’on a une activité aux Etats-Unis. Et ainsi de suite.

Ce pauvre Michel Barnier, commissaire européen issu de l’UMP française a donc couiné et tapé du pied. « Nous demandons que les titres souverains de l’Union européenne reçoivent le même traitement que les titres souverains américains ».  Mais oui, biquet ! Compte là-dessus !

Cette nouvelle loi entre en vigueur en juillet prochain. A partir de là, une note des agences de notation devient un instrument direct de blocage pour les USA qui peuvent interdire à un Etat l’accès au marché financier. Donc le condamner à mort puisqu’il est interdit aux Etats européens de se financer ailleurs.

Imaginons encore. Supposons que les Etats-Unis veuillent faire exploser la zone euro parce que la monnaie unique serait un placement refuge par rapport au dollar pourri jusqu’à la moelle. Supposons qu’ils aient attaqué un pays pour faire tomber la zone et même plusieurs alentours pour accroître la tension. Supposons qu’ils aient ordonné à leurs banques de bloquer les liquidités en dollar pour les assécher et déstabiliser le prêt interbancaire des seuls agents autorisés à venir à la rescousse de l’Etat attaqué. Supposons que tout cela n’ait servi à rien parce que la Banque Centrale Européenne aurait aussitôt ouvert une ligne de crédit illimitée aux banques nationales. Oui supposons ce scénario. Paranoïaque, bien sûr. Pure hypothèse d’école, cela va de soi.

Alors, dans ce cas, la nouvelle loi « Dodd-Franck » permettrait de disposer d’un nouvel instrument pour étrangler sans être contourné. J’ai bien dit que c’était de l’imaginaire. En fait les Etats-Unis sont nos alliés et nos amis. Bien sûr. La preuve en 2015, grâce au « Grand Marché transatlantique » le marché commun unifié sur les deux rives de l’atlantique sera constitué.

00:06 Publié dans Finance, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

dimanche, 05 février 2012

Ingo Schulze dans le SÜDEUTSCHE ZEITUNG

CRISE DE LA DETTE

Dix idées pour sortir de l’absurdité

27 janvier 2012 http://www.presseurop.eu/fr/content/article/1452051-dix-i...

SÜDDEUTSCHE ZEITUNG MUNICH

Beppe Giacobbe

C’est inexplicable mais c’est entré dans nos mœurs : voilà des années que l’on dépouille la collectivité et que l’on ruine la démocratie, dénonce Ingo Schulze. L’écrivain allemand livre ses pistes pour renouer avec le bon sens. Extraits.

Ingo Schulze

Cela faisait quelque chose comme trois ans que je n’avais plus écrit d’article, pour la simple raison que je ne savais plus quoi écrire. Tout saute aux yeux : le délitement de la démocratie, la polarisation économique et sociale croissante entre pauvres et nantis, la ruine de l’Etat social, la privatisation et, partant, la marchandisation de tous les domaines de la vie, et ainsi de suite.

Quand, jour après jour, on nous sert le non-sens comme une chose naturelle, il est normal que l’on finisse, tôt ou tard, par se sentir soi-même malade et déviant. Voici, résumées ici, quelques considérations qui me paraissent importantes :

1. Parler d’atteinte à la démocratie est un euphémisme. Une situation dans laquelle la minorité d’une minorité est habilitée, en toute légalité, à porter gravement préjudice à l’intérêt général au nom de l’enrichissement personnel, est post-démocratique. Le coupable n’est autre que la collectivité elle-même, incapable d’élire des représentants aptes à défendre ses intérêts.

2. On nous serine tous les jours que les gouvernements doivent "regagner la confiance des marchés". Par "marchés", on entend principalement les bourses et les marchés financiers, autrement dit ces acteurs de la finance qui spéculent pour le compte d’autrui ou pour leur intérêt propre, dans le but de dégager un maximum de profit. Ceux-là mêmes qui ont dépossédé la collectivité de montants faramineux. Et les représentants suprêmes du peuple devraient se battre pour regagner leur confiance ?

3. Nous nous indignons à juste titre de la conception de Vladimir Poutine d’une démocratie "dirigée". Mais pourquoi Angela Merkel n’a-t-elle pas été poussée à la démission à l’époque où elle parlait de "démocratie conforme aux marchés" ?

4. A la faveur de l’effondrement du bloc de l’Est, certaines idéologies se sont muées en hégémonies, et leur emprise a été telle qu’elle en a semblé naturelle. Considérée comme un phénomène en tous points positif, la privatisation en apporte un exemple. Tout ce qui demeurait entre les mains de la collectivité était jugé inefficace et contraire aux intérêts du client. Ainsi, l’on a vu émerger un climat ambiant qui devait conduire, tôt ou tard, à déposséder la collectivité de son pouvoir.

5. Autre idéologie à avoir connu un succès retentissant : la croissance. "Sans croissance, il n’y a rien", a décrété un jour la chancelière, il y a des années de cela. On ne peut parler de la crise de l’euro sans citer ces deux idéologies.

6. La langue dont usent les responsables politiques censés nous représenter n’est plus du tout en phase avec la réalité (j’ai déjà vécu une situation similaire en RDA). C’est la langue des certitudes, qui n’est plus mise à l’épreuve de la vie réelle. La politique n’est plus rien d’autre aujourd’hui qu’un véhicule, un soufflet dont la raison d’être est d’attiser la croissance. Le citoyen est réduit à son rôle de consommateur. Or, la croissance en soi ne signifie rien. L’idéal de la société serait le play-boy qui consommerait un maximum de choses en un minimum de temps. Une guerre déclencherait un joli sursaut de croissance.

7. Les questions simples : "A qui cela sert-il ?", "A qui cela profite-t-il ?" sont aujourd’hui jugées déplacées. Ne sommes-nous pas tous dans le même bateau ? Quiconque doute est un apôtre de la lutte des classes. La polarisation sociale et économique de la société est le fruit d’un concert d’incantations selon lesquelles nous aurions tous les mêmes intérêts. Il n’est que de traverser Berlin.

Dans les beaux quartiers, en règle générale, les rares bâtiments à ne pas avoir été rénovés sont les écoles, les crèches, les maisons de retraite, les piscines ou les hôpitaux. Dans les quartiers dits "à problèmes", les bâtiments publics non rénovés se voient moins. C’est aux trous dans la dentition que l’on juge le niveau de pauvreté. Aujourd’hui, on entend souvent le discours démagogique consistant à dire que nous avons tous vécu au-dessus de nos moyens, que tous, nous sommes gourmands.

8. Nos élus ont précipité et précipitent encore systématiquement la collectivité dans le mur en la privant de ses rentrées. Le taux maximum d’imposition allemand a été ramené de 53 à 42 % par le gouvernement Schröder, et l’impôt sur les sociétés a été quasiment divisé par deux entre 1997 et 2009 pour s’établir à 29,4 %. Personne ne devrait donc s’étonner d’entendre que les caisses sont vides, alors que notre produit intérieur brut augmente d’année en année.

9. Je vais vous raconter une histoire : ce qui nous était jadis vendu comme une divergence profonde entre l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest nous est aujourd’hui présenté comme une disparité radicale entre les pays. En mars dernier, je présentais à Porto, au Portugal, la traduction de l’un de mes livres.

En un instant, une question émanant du public a fait basculer l’ambiance, jusqu’alors amicale et intéressée. Subitement, nous n’étions plus que des Allemands et des Portugais assis face-à-face en chiens de faïence. La question était déplaisante – n’avions-nous pas l’impression, c’est-à-dire n’avais-je pas l’impression, moi, l’Allemand, de faire avec l’euro ce que nous n’avions pas réussi à faire jadis avec nos panzers ?

Dans le public, personne n’a rien trouvé à y redire. Et j’ai réagi instinctivement, comme attendu, c’est-à-dire en tant qu’Allemand : vexé, je répondais que nul n’était obligé d’acheter une Mercedes, et que les Portugais devaient s’estimer heureux d’obtenir des crédits à des tarifs plus compétitifs que dans le privé. En prononçant ces paroles, j’entendais la voix des médias allemands.

Pendant le brouhaha qui a suivi mes propos, je suis finalement revenu à la raison. Et puisque j’avais le micro à la main, j’ai bredouillé dans mon anglais approximatif que j’avais réagi de manière aussi imbécile qu’eux, et que nous tombions tous dans le même panneau en prenant instinctivement parti pour nos couleurs nationales, comme au football.

Comme si le problème venait des Allemands et des Portugais, et non des disparités entre pauvres et nantis, et donc de ceux qui, au Portugal comme en Allemagne, sont à l’origine de cette situation et en tirent profit.

10. Nous serions en démocratie si la politique, par le jeu des impôts, du droit et des contrôles, intervenait sur la structure économique existante et contraignait les acteurs des marchés à suivre une certaine voie compatible avec les intérêts de la collectivité. Les questions qu’il convient de poser sont simples : A qui cela sert-il ? A qui cela profite-t-il ? Est-ce bon pour la collectivité ? Ce qui revient au bout du compte à se poser la question suivante : De quelle société voulons-nous ? Voilà ce que serait pour moi la démocratie.

C’est ici que je m’arrête. Je pourrais vous parler du reste, de ce professeur qui confessait renouer avec la vision du monde qu’il avait à 15 ans, d’une étude de l’Ecole polytechnique fédérale de Zürich, qui a étudié l’interpénétration des entreprises pour arriver au chiffre de 147 – 147 groupes qui se partagent le monde, et dont les 50 plus puissants sont des banques et des assureurs, je vous dirais bien aussi qu’il convient de renouer avec le bon sens et de trouver des personnes qui partagent le même point de vue que vous, parce qu’on ne peut pas être seul à parler une langue. Et je vous dirais que j’ai retrouvé l’envie d’ouvrir mon clapet.

Traduction : Caroline Lee

Lx21 49 | 29.01.2012 | 03:22

Great article. It touched the point. Although I think the challenge is even bigger and the gap between those, "the abnormal ones" and the others will even increase. Right now, it's not just a matter of economy, it turned out to be a question of lifestyle. If we want to be enslaved on a system based on work and retribution from work, which allows those who control the money which serves to pay for work ("the markets") to make people to be constrained in a non-horizons, boring, non-creative life, or if we start to take a look to the signs the planet is giving us and do what we really should already been doing, to clean the mess we've created in this beautiful planet. There will be a war, indeed, but will be a war of mentalities, between the new ideas of those who defend justice, freedom and beauty and those who defend the opposite, who are also at war with the planet Earth. My congratulations to the author of the article.

Wikio Mots clés : ,

00:09 Publié dans Économie, Gouvernance, Société et Justice | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |