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mercredi, 25 novembre 2015

Inutile de vouloir «réformer l'islam»


https://www.letemps.ch/opinions/inutile-vouloir-reformer-lislam

Matthieu Mégevand, écrivain et éditeur, estime que l’islam n’est pas en cause dans les attentats de Paris, puisque les terroristes qui s’en réclament n’en ont aucune connaissance. C’est dans la psychologie, la sociologie, le politique et le judiciaire qu’il faut chercher le remède

Depuis les récents événements tragiques de Paris et comme après chaque attentat, on entend s’affronter deux thèses que tout semble opposer: d’un côté, un certain nombre de penseurs affirment que «cela n’a rien à voir avec la religion/l’islam», et de l’autre de nombreuses voix assurent que «l’islam est le problème/l’islam est malade/l’islam doit se réformer/est incompatible avec la démocratie», etc.

Pour essayer d’y voir un peu plus clair il convient d’abord à mon sens de circonscrire les différents événements. Je ne parlerai donc ici que des attentats français ou européens, laissant de côté ce qui se passe au Mali, en Somalie, en Irak ou en Syrie – chaque lieu et chaque contexte nécessitant il me semble une analyse individualisée.

A regarder de plus près la série désormais aussi longue que dramatique d’attentats meurtriers sur le sol européen, et en tentant de dégager des profils de celles et ceux qui commettent ces actes ou se revendiquent du djihad, on peut en arriver à la conclusion suivante.

Oui, ces actions ont bel et bien à voir avec la religion, et plus encore avec l’islam, pour la simple et bonne raison que tous les auteurs s’en réclament. Il serait faux de vouloir écarter la dimension religieuse puisque celle-ci est invoquée à chaque nouvelle action violente.

Seulement, en disant cela, on n’a encore rien dit, ou plutôt rien compris. Car si les djihadistes français (ou belges, ou danois ou anglais) se réclament effectivement de l’islam, la culture ou l’histoire – longue, complexe, multiple – de cette religion ne les intéresse absolument pas. Je ne parle même pas ici d’histoire au sens académique du terme, mais bien des différents dogmes, des nombreuses pratiques, des innombrables traditions théologiques et culturelles islamiques qui se répondent, se concurrencent voire s’affrontent depuis des siècles et que tout étudiant d’Al-Azhar connaît.

On a pu le constater après chaque attentat, et celui de Paris ne fait pas exception, les profils de ces jeunes djihadistes se ressemblent et sont marqués par un retour aussi soudain qu’absolu à la religion, sans aucune connaissance préalable ou presque. Comme l’explique remarquablement Olivier Roy: «Aucun n’a fréquenté les Frères musulmans […]. Aucun n’a fait de sérieuses études religieuses. Aucun ne s’intéresse à la théologie, ni même à la nature du djihad ou à celle de l’Etat islamique.»

Aussi, les innombrables voix, qu’elles viennent d’intellectuels athées ou de penseurs musulmans, qui prônent une «réforme», une «refonte» de l’islam pour que celui-ci cesse de produire ce type de profils radicaux se trompent à la fois de débat et de question.

Car ces djihadistes se moquent éperdument de la production théorique islamique, même la plus littéraliste. Derrière ces actes barbares perpétrés au nom de Dieu il n’y a aucune théorisation, aucun référent, aucune source étoffée. C’est une religion «hors sol», «hors de toute culture» et qui a pour seul cadre la violence et la radicalité. En d’autres termes, l’islam ne vient pas en amont mais en aval chez ces individus. Pour le dire encore avec Olivier Roy: «Il ne s’agit pas de la radicalisation de l’islam, mais de l’islamisation de la radicalité.»

C’est ce qu’explique également très bien Dounia Bouzar qui passe son temps auprès de jeunes radicalisés: «Cela ne sert à rien de recourir au meilleur imam du monde à ce stade précis puisque l’embrigadé va le voir comme un vendu ou un endormi par les sociétés occidentales.»

C’est également ce qu’a constaté le juge antiterroriste Marc Trévidic qui a passé dix ans à enquêter sur ce phénomène: «Ceux qui partent faire le djihad agissent ainsi à 90% pour des motifs personnels: pour en découdre, pour l’aventure, pour se venger, parce qu’ils ne trouvent pas leur place dans la société… Et à 10% seulement pour des convictions religieuses.»

Dès lors, lorsque l’on affirme «cela n’a rien à voir avec l’islam», cela ne signifie pas que la religion musulmane ne contienne pas, dans ses textes, dans ses traditions, dans son histoire, des épisodes violents – elle en contient, assurément, comme toute religion; cela signifie seulement que la motivation première des djihadistes français n’est, en l’occurrence, que superficiellement religieuse.

Ainsi, accuser l’islam d’être en tant que tel à l’origine de cette radicalisation est aussi absurde que d’accuser Facebook d’être une cause du terrorisme: l’un comme l’autre ne sont que des moyens ou des vecteurs qui viennent en aval d’un projet de violence et qui servent à justifier, nourrir ou diffuser cette idéologie nihiliste après-coup. Ce n’est ni dans le Coran, ni dans les Hadith ou la Sîra, ni même dans l’histoire de la théologie islamique qu’il faut chercher une cause et surtout des moyens de combattre ces actions abominables, mais bien dans la psychologie, la sociologie, la politique et le judiciaire.

Clair, net et précise 


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lundi, 12 octobre 2015

Capitalisme numérique (moins de travail) et financier (plus de spéculation) tueront les retraites par capitalisation à moyen terme.

La retraite par capitalisation est aussi compromise à moyen terme que la retraite par capitalisation.

Il y a un point commun incontournable entre retraite par répartition et capitalisation, c'est que ce sont deux formes d’assurance fondées directement ou indirectement sur le travail humain, in fine, seule source possible de rémunération !

- Dans le 1e cas c’est le travail des générations suivantes, qui paye les retraites, et si ces génération ont du travail et que leur démographie n'a pas trop faibli, tout va très bien puisqu’en prime c’est un mécanisme de solidarité entre générations fondamental qui permet de nourrir les liens sociaux et à la vie humaine de prospérer.

- Dans le 2e cas, la retraite par capitalisation, celle-ci est généralement présentée comme un mécanisme financier extrêmement souple et très séducteur sur lequel les promoteurs de ce système ne se privent pas de faire rêver le citoyens. Attention à les écouter, n’oubliez surtout pas monsieur De La Fontaine (et Plaute avant lui),  qui nous a rappelé “Dans le Renard et le Corbeau” que “tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute” ! Ils ne vous mangeront pas, mais il vous prendront une grosse part de votre fromage !

Car, les systèmes financiers gèrent essentiellement de la dette, tandis que les systèmes d’assurance gèrent de la solidarité, sauf quand ils passent par des systèmes financiers classiques de placement et deviennent donc dépendant de la gestion des dettes associées et des méthodes d’évaluation des actifs.

L’élément le plus positif des retraites par capitalisation. est assurément que les effets de la Globalisation permettent au capital d’aller chercher le travail n'importe où dans le monde tant qu'il n'y a pas extinction de population.

    Collatéralement comme disent les économistes modernes, ce Capitalisme Globalisé permet un peu (c’est un euphémisme) d’exploiter - avec beaucoup d’hypocrisie aussi bien de la part des dirigeants que des consommateurs - non seulement la pauvreté, mais aussi la misère. Ce dernier point n’est pas très utile pour ce que je veux vous faire retenir, car de toute façon 80% de la population s’en accommode.

    De même que le fait qu’au passage cette Globalisation permette aussi de se débarrasser de quelques emplois devenus relativement trop couteux, et de scier la branche des solidarités sur lesquelles nous sommes assis, qui touchent aussi bien l’assurance retraite que l’assurance maladie. Là aussi cet aspect des choses doit être considéré comme ponctuel car après tout, il est toujours possible d’imaginer inverser.

En revanche, plus irréversible, les défenseurs de ce Capitalisme là (je pense qu’il peut y avoir des formes moins sauvages de capitalisme), remplace petit à petit toute idée de solidarité, par celle de “chacun pour sa peau” alors que l’individualisme triomphe depuis plus de 50 ans et fait de plus en plus de dégâts, via la consommation et les nuisances qu’elle engendre au niveau Mondial.

Dans tous les cas, le principal ennui c'est le travail humain. Ce dernier régresse sous les coups de l’automatisation  et de la révolution numérique qui n’en finit pas de progresser, avec une efficacité redoutable dans tous les domaines, allant de pair avec les progrès scientifiques et technologiques que permettent le profiling des personnes à l'échelle mondiale, et l'accumulation des gisements de données.

Ce capitalisme numérique contribuera pendant des dizaines d'année, à détruire de plus en plus de travail humain. C'est d'ailleurs le sujet d’un travail de Daniel Cohen dont la thèse est que le problème ce n'est plus la mondialisation mais la numérisation !

La force de traction, la manière qu'avait le progrès technique de tirer le pouvoir d'achat, est donc considérablement affaiblie. Certes, le consommateur bénéficie de ce progrès technique. Même allongé sur la plage, je profite des progrès d'Internet... Et les distributeurs automatiques de billets rendent les clients des banques plus efficaces, mais celui qui distribuait les billets n'en est pas devenu plus productif : il a simplement perdu son emploi. Il retrouvera un job utile, certainement, dans les services à la personne par exemple, mais pas plus productif. Sans rapport de complémentarité. Aujourd'hui, les emplois demandés sont ceux où on se trouve en face à face, où l'ordinateur n'accède pas.”

Dans lointain futur, on pourrait imaginer qu’à défaut de pouvoir tirer des revenus suffisant de son propre travail, on puisse vivre du travail et des services rendus par les machines dont on serait propriétaire. Ce dernier point soulève de nouvelles questions comment acquérir ses 1e machines, comment les renouveler quant elles deviennent obsolètes ? Et laisse envisager de nouveaux problèmes de solidarités, que ce soit en cas de perte accidentelle de son matériel ou que ce soit pour des raison de mise à la retraite du matériel réformé! Il passera beaucoup d’eau sous les ponts avant qu’on arrive à construire une telle économie et à la rendre à peu près équitable !

Si on ajoute les effets de la spéculation à l'échelle mondiale, la généralisation de la retraite par capitalisation est un leurre.

Elle n’a rien d’une assurance fondée sur la solidarité. Elle valorise l’individualisme, le chacun pour soi et des formes de concurrence sauvage. Les mécanismes financiers de gestion de dettes ou les méthodes d’évaluation des actifs, la rendent très dépendante du bon vouloir des grands financiers et des banques centrales à contrôler la forte volatilité des marchés et à ne pas spolier le public au profit des grandes institutions ou entreprises. L’État peut avoir à tout moment la fâcheuse tentation d’orienter les investissements sur des voies uniformes et pas suffisamment variées pour limiter les risques de défaillance des entreprises.

Bref si actuellement rien n’exclue de recourir à des systèmes de capitalisation en complément du système de retraite par répartition plus ou moins défaillant du fait d’un mauvais rapport actifs/retraités, je souhaite pour mes enfants les plus jeunes qu’on éviter d’en faire la panacée universelle. Car à  terme la numérisation massive de la société le menacera autant que le système par répartition.

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/le-numerique-s-...

http://www.telerama.fr/idees/david-graeber-anthropologue-...

23:59 Publié dans Capital et Travail | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

mercredi, 21 mai 2014

Traité transatlantique

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HENRI WEBER DÉPUTÉ EUROPÉEN, DIRECTEUR DES ÉTUDES EUROPÉENNES AUPRÈS DU PREMIER SECRÉTAIRE DU PARTI SOCIALISTE, déclare dans Libé du 19 MAI 2014

Dans ces négociations, les Européens poursuivent trois objectifs :

  • réduire le déséquilibre commercial existant entre l’Union européenne et les Etats-Unis, concernant l’accès aux marchés publics.
    Ceux des Européens sont ouverts à 85% aux soumissionnaires étrangers. Ceux des Américains ne le sont qu’à 35%.
    Le juste échange, c’est la réciprocité et l’équilibre entre puissances de même niveau.
    Il faut donc rééquilibrer.
  • Second objectif : réduire progressivement les droits de douane, à l’exception des secteurs sensibles pour nos économies et atténuer les barrières non-tarifaires injustifiées (standards, certifications…) qui pénalisent l’entrée de nos biens et de nos services sur le marché américain.
    Faire aussi reconnaître par les Américains nos indications géographiques (AOP, AOC) qui font la richesse de nos terroirs et les protéger.
  • Le troisième objectif est géopolitique : il s’agit de préserver le pouvoir normatif qu’exercent pour l’essentiel les Européens et les Américains et que revendiquent de plus en plus efficacement les grands émergents, et, en premier lieu, la Chine.
    Qui définira les normes de la future voiture électrique, des produits agroalimentaires, de la galaxie Internet, des Télécommunications? Il vaut mieux que ce soient des Etats de droit et des démocraties, plutôt que des pouvoirs autoritaires ou despotiques, insensibles aux revendications des consommateurs, des salariés, des citoyens.
    Ce pouvoir normatif est de toute façon destiné à être partagé, on le voit bien à l’OMC. Mais précisément pour cela, il est bon que les Européens et les Américains unissent leurs forces.

http://www.liberation.fr/economie/2014/05/19/traite-trans...

Pas du tout rassurant, tout ça : Henri Weber, et les socialistes pro UE, étalent plus leurs bons sentiments, que des preuves de réalisme et de bon  sens.

Ils feraient mieux de répondre aux analyses de fond d’ATTAC ou d’EELV & Bové au lieu de s’en prendre aux exemples donnés pour marquer l’opinion publique et la rendre moins passive !

Quand je lis ‘'”réduire le déséquilibre commercial en UE (accès ouvert à 85%) et USA (accès ouvert à 35%)… il faut donc rééquilibrer”, je songe aussitôt qu’on nous refait le coup de la courbe qu’on va inverser ! Rien sur nos forces, rien sur nos faiblesses. Pas plus sur celles des USA ! Tout ce qui est dit ou rien, pour nous mettre en confiance, c’est pareil !

Sur le second objectif, ça fait autant peur ! Qu’est-ce que c’est que réduire des droits de douanes déjà très faibles ? C’est avant tout ôter des contrôles et favoriser les magouilles ou trafics !

Quant au troisième objectif, il me rend pantois ! On va vers de tels niveaux de désordres que la question de préserver le pouvoir normatif de l’EU et les USA, risque d’être illusoire. Voir le Théma d’ARTE de ce 20 mai, sur les composants électroniques issus du retraitement de nos déchets ! http://info.arte.tv/fr/thema


Pourquoi le libre-échange fait-il si peur ?

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international...

14:31 Publié dans Géopolitique, Gouvernance | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

mercredi, 14 mai 2014

Les paradis fiscaux prouvent-ils que la mondialisation est infernale ?

La transparence se développe mais ne mettra pas pour autant le Front de Gauche en faillite, l’évasion fiscale reste légale : Deux mille milliards de profits cumulés aux Bermudes non taxées, ni Etats-Unis tant qu’ils ne sont pas rapatriés, ni en Europe, ni ailleurs

France culture 14.05.2014 - 14:00

Etat des lieux des paradis fiscaux. Quel rôle jouent-ils dans la mondialisation ? Les politiques publiques peuvent-elles, et veulent-elles, lutter contre ces états ? Quand à la société civile, peut elle réellement peser sur l'élaboration des politiques publiques ?

http://www.franceculture.fr/emission-planete-terre-les-pa...

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http://www.contrepoints.org/2011/12/09/59635-quatre-parad...

14:54 Publié dans Finance, Géopolitique, Gouvernance | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

jeudi, 01 mai 2014

La Chine va surpasser les Etats-Unis et devenir la première économie du monde en 2014

Tous les spécialistes et les analystes savaient pertinemment que la suprématie économique des Etats-Unis allait, au 21ème siècle, être remise en question par la Chine. Les prévisions tablaient sur un dépassement de l’économie américaine par l’économie chinoise à l’horizon de 2019 voire un peu au-delà. Mais selon la Banque Mondiale, cet évènement majeur devrait arriver bien plus tôt que prévu, peut-être même cette année.

 

Cependant :

L'homme le plus riche d'Asie procède à la vente de tous ses biens en Chine

http://ecolonews.blog.fr/2014/04/25/l-homme-le-plus-riche...

15:39 Publié dans Économie, Finance | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |