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lundi, 12 octobre 2015

Capitalisme numérique (moins de travail) et financier (plus de spéculation) tueront les retraites par capitalisation à moyen terme.

La retraite par capitalisation est aussi compromise à moyen terme que la retraite par capitalisation.

Il y a un point commun incontournable entre retraite par répartition et capitalisation, c'est que ce sont deux formes d’assurance fondées directement ou indirectement sur le travail humain, in fine, seule source possible de rémunération !

- Dans le 1e cas c’est le travail des générations suivantes, qui paye les retraites, et si ces génération ont du travail et que leur démographie n'a pas trop faibli, tout va très bien puisqu’en prime c’est un mécanisme de solidarité entre générations fondamental qui permet de nourrir les liens sociaux et à la vie humaine de prospérer.

- Dans le 2e cas, la retraite par capitalisation, celle-ci est généralement présentée comme un mécanisme financier extrêmement souple et très séducteur sur lequel les promoteurs de ce système ne se privent pas de faire rêver le citoyens. Attention à les écouter, n’oubliez surtout pas monsieur De La Fontaine (et Plaute avant lui),  qui nous a rappelé “Dans le Renard et le Corbeau” que “tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute” ! Ils ne vous mangeront pas, mais il vous prendront une grosse part de votre fromage !

Car, les systèmes financiers gèrent essentiellement de la dette, tandis que les systèmes d’assurance gèrent de la solidarité, sauf quand ils passent par des systèmes financiers classiques de placement et deviennent donc dépendant de la gestion des dettes associées et des méthodes d’évaluation des actifs.

L’élément le plus positif des retraites par capitalisation. est assurément que les effets de la Globalisation permettent au capital d’aller chercher le travail n'importe où dans le monde tant qu'il n'y a pas extinction de population.

    Collatéralement comme disent les économistes modernes, ce Capitalisme Globalisé permet un peu (c’est un euphémisme) d’exploiter - avec beaucoup d’hypocrisie aussi bien de la part des dirigeants que des consommateurs - non seulement la pauvreté, mais aussi la misère. Ce dernier point n’est pas très utile pour ce que je veux vous faire retenir, car de toute façon 80% de la population s’en accommode.

    De même que le fait qu’au passage cette Globalisation permette aussi de se débarrasser de quelques emplois devenus relativement trop couteux, et de scier la branche des solidarités sur lesquelles nous sommes assis, qui touchent aussi bien l’assurance retraite que l’assurance maladie. Là aussi cet aspect des choses doit être considéré comme ponctuel car après tout, il est toujours possible d’imaginer inverser.

En revanche, plus irréversible, les défenseurs de ce Capitalisme là (je pense qu’il peut y avoir des formes moins sauvages de capitalisme), remplace petit à petit toute idée de solidarité, par celle de “chacun pour sa peau” alors que l’individualisme triomphe depuis plus de 50 ans et fait de plus en plus de dégâts, via la consommation et les nuisances qu’elle engendre au niveau Mondial.

Dans tous les cas, le principal ennui c'est le travail humain. Ce dernier régresse sous les coups de l’automatisation  et de la révolution numérique qui n’en finit pas de progresser, avec une efficacité redoutable dans tous les domaines, allant de pair avec les progrès scientifiques et technologiques que permettent le profiling des personnes à l'échelle mondiale, et l'accumulation des gisements de données.

Ce capitalisme numérique contribuera pendant des dizaines d'année, à détruire de plus en plus de travail humain. C'est d'ailleurs le sujet d’un travail de Daniel Cohen dont la thèse est que le problème ce n'est plus la mondialisation mais la numérisation !

La force de traction, la manière qu'avait le progrès technique de tirer le pouvoir d'achat, est donc considérablement affaiblie. Certes, le consommateur bénéficie de ce progrès technique. Même allongé sur la plage, je profite des progrès d'Internet... Et les distributeurs automatiques de billets rendent les clients des banques plus efficaces, mais celui qui distribuait les billets n'en est pas devenu plus productif : il a simplement perdu son emploi. Il retrouvera un job utile, certainement, dans les services à la personne par exemple, mais pas plus productif. Sans rapport de complémentarité. Aujourd'hui, les emplois demandés sont ceux où on se trouve en face à face, où l'ordinateur n'accède pas.”

Dans lointain futur, on pourrait imaginer qu’à défaut de pouvoir tirer des revenus suffisant de son propre travail, on puisse vivre du travail et des services rendus par les machines dont on serait propriétaire. Ce dernier point soulève de nouvelles questions comment acquérir ses 1e machines, comment les renouveler quant elles deviennent obsolètes ? Et laisse envisager de nouveaux problèmes de solidarités, que ce soit en cas de perte accidentelle de son matériel ou que ce soit pour des raison de mise à la retraite du matériel réformé! Il passera beaucoup d’eau sous les ponts avant qu’on arrive à construire une telle économie et à la rendre à peu près équitable !

Si on ajoute les effets de la spéculation à l'échelle mondiale, la généralisation de la retraite par capitalisation est un leurre.

Elle n’a rien d’une assurance fondée sur la solidarité. Elle valorise l’individualisme, le chacun pour soi et des formes de concurrence sauvage. Les mécanismes financiers de gestion de dettes ou les méthodes d’évaluation des actifs, la rendent très dépendante du bon vouloir des grands financiers et des banques centrales à contrôler la forte volatilité des marchés et à ne pas spolier le public au profit des grandes institutions ou entreprises. L’État peut avoir à tout moment la fâcheuse tentation d’orienter les investissements sur des voies uniformes et pas suffisamment variées pour limiter les risques de défaillance des entreprises.

Bref si actuellement rien n’exclue de recourir à des systèmes de capitalisation en complément du système de retraite par répartition plus ou moins défaillant du fait d’un mauvais rapport actifs/retraités, je souhaite pour mes enfants les plus jeunes qu’on éviter d’en faire la panacée universelle. Car à  terme la numérisation massive de la société le menacera autant que le système par répartition.

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/le-numerique-s-...

http://www.telerama.fr/idees/david-graeber-anthropologue-...

23:59 Publié dans Capital et Travail | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

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