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mercredi, 23 juin 2010

Affaire KERVIEL

L'art de la banque : Fabriquer des crétins et dissimuler ses turpitudes ?

  • Premier exemple : le client non privilégié (commentaire ThTaupin)
  • Deuxième exemple : les subprimes et la titrisation (commentaire DMonodBroca)

Et son génie : se faire prendre à ses propres subterfuges (toute l’affaire KERVIEL, les subprimes, l’affaire Clearstream avant son rachat par les Allemands, la vraie, pas le roman feuilleton électoral français) – après avoir rendu les contrôles inopérants pour avoir les mains libres et passer outre la légalité ou le bon sens (commentaires David et Persan)

Dommage que le procès KERVIEL ne soit pas ce procès là; heureusement les commentaires aux 2 articles qui suivent le font !

http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2010/06/22/mais-qui-...

http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2010/06/22/proces-ke...

Le dernier jour du procès Kerviel sous la plume d’ALIOCHA :

http://laplumedaliocha.wordpress.com/2010/06/26/kerviel-l...

Paul JORION : La question que personne n'a posé - A quoi ça sert ...

http://www.pauljorion.com/blog/?p=13141

 

22/06/2010 Qui êtes vous M KERVIEL ? – Commentaire ThTaupin

[…] Comment la SG a osé se porter partie civile dans cette affaire ?

Aucune autorité de régulation en France n’existe pour mettre la SG en face de ses responsabilités ?

Un simple exemple: je suis client de la SG, et j’ai reçu il y a quelques mois un récapitulatif de mes frais bancaires. Approximativement 1.000 €. Donc, si je fais un calcul simple (et je m’excuse par avance de l’amalgame facile), il suffit d’avoir 2 millions de clients particuliers moyens comme moi pour amortir la perte de JK sur deux ans et demi.

Rappelez-moi, combien la SG a demandé à l’état pour sortir de la soi-disant crise financière ?

Je suis gérant d’une SARL, et croyez-moi, ni le trésor (qui me doit environ 1.000 € de TVA, mais qui refuse de me les rembourser), ni l’URSSAF, qui perd régulièrement mes déclarations, et fait donc intervenir huissiers et frais conséquents, ne me permettent le moindre écart. C’est toujours à moi de prouver ma bonne foi.

Sauver 15.000 emplois ? C’est bien la motivation du procès ? Retrouver une virginité après de telles erreurs ?

Je n’ai pas la puissance financière de la SG pour faire “valoir” mes droits, car mon quotidien, ce sont mes clients qui payent avec un lance-pierres, crise oblige, et le moindre prêt pour trésorerie auprès de la SG est un véritable parcours du combattant. Pire, moralisateur: “Mais Monsieur, quelles sont vos garanties ?”

Effectivement, je n’ai pas de garanties, à part mon énergie, ma loyauté.

Quel dialogue est possible avec une banque qui triche de bout en bout ?

Grosse colère, ça soulage !

22/06/2010 Qui êtes vous M KERVIEL ? – Commentaire TS

[...] La seule chose que l’on peut conclure de ce que l’on sait, est qu’il existe 3 hypothèses :

  • Kerviel a agit seul en camouflant de manière brillante ce qu’il faisait (possible). Alors certes les contrôles devront être remis au gout du jour, mais il est pleinement responsable.
  • Kerviel a agit seul, de sa propre initiative, mais ses supérieurs voyaient ce qu’il entreprenait :
    responsabilité partagée.
  • Kerviel a été poussé par ses supérieurs, encouragé par eux, et là il n’est qu’un pion sur qui la SG se repose pour éviter tout blâme, et ne devrait pas est trop sévèrement jugé.
22/06/2010 Et Daniel BOUTON pris la parole –

- Monsieur le président, je ne dirai que la vérité, rien que la vérité.

- Non, non, dîtes simplement “je le jure”

- Je le jure. Monsieur le président. Et je suis heureux de déposer devant votre tribunal notamment en raison de ce que j’ai lu dans la presse depuis l’ouverture de ce procès. Le plus simple, c’est que je vous raconte ce que j’ai vécu.

Il remonte le temps jusqu’à ce samedi de janvier 2008, où il se trouve dans ses bureaux de la tour de la Défense avec une poignée de collaborateurs pour préparer le conseil d’administration du dimanche qui s’annonce difficile en raison du début de la crise des subprimes.

- Et là, on nous annonce cette nouvelle extraordinaire: il y a des faux à l’intérieur de nos lignes d’écriture. C’est une nouvelle extraordinaire en soi car la confiance qui doit exister dans nos écritures est rompue. Et non seulement nos écritures sont fausses, mais on apprend ensuite qu’il existe à l’intérieur de notre dispositif quelqu’un qui a fabriqué de fausses écritures et qui sait les dissimuler.

A trois heures du matin, Daniel Bouton apprend qu’il existe un profit dissimulé de 1,4 milliard d’euros. Et le lendemain, que Jérôme Kerviel a des positions dissimulées pour un montant de 50 milliards.

- Là, il y a dix étages de plancher qui s’écroulent sous nous. 50 milliards, c’est monstrueux! Ce n’est pas le métier d’une banque de jouer sur la hausse ou sur la baisse des marchés! Alors, quelles sont les conséquences? la première, c’est que la banque saute. Le métier de la banque, ça suppose un minimum de confiance. Avec 50 milliards de positions, vous ne pouvez plus avoir confiance dans la banque. Donc, nous ne pouvons pas laisser connaître notre situation aux marchés sans avoir résolu le problème.

Daniel Bouton raconte alors les débats qui agitent la direction de la banque et la décision qui est prise de convaincre les actionnaires à souscrire une augmentation de capital égale au montant des pertes envisagées, entre 5 et 9 milliards d’euros.

- On est allé voir les actionnaires les uns après les autres. Il fallait les convaincre que tout était découvert et qu’il n’y avait pas d’autres positions cachées. Or, ça, le mercredi, on le sait pour l’ensemble des opérations. Mais il faut attendre le vendredi pour être sûr qu’il n’y a pas d’autres Jérôme Kerviel dans d’autres banques.

Le vendredi soir, nous savons que la banque est sauvée. Nous faisons le tour du monde des places financières pour souscrire l’augmentation du capital.

En même temps, il y a l’enquête interne sur Jérôme Kerviel.

- Je comprends très vite qu’il y a eu des défaillances dans le contrôle. Dans le contrôle hiérarchique et dans la structure: il n’y a pas de contrôle général du nominal par desk, il n’y a pas de centralisation des alertes. Mais il n’y a pas de principe de méfiance à la Société générale avant l’affaire Kerviel.

- La Société générale n’a pas vu, les supérieurs hiérarchiques de Jérôme Kerviel n’ont pas vu. J’en suis absolument convaincu.

Il a fabriqué des risques dans des proportions invraisemblables. C’est un génie malfaisant. Le même jour, de la main gauche, il envoie des mails à son courtier (Moussa Bakir) en lui disant “je suis foutu” et de l’autre, il continue de clicker pour augmenter ses risques.

[…]

Dominique Pauthe évoque le rapport de la commission bancaire et les sanctions qui ont été prises contre la banque en raison de la carence de ses contrôles.

- J’ai passé beaucoup de temps dans ma carrière sur le risque de marchés. C’est là-dessus que je me suis focalisé. Mais on n’a pas regardé suffisamment le risque opérationnel. La première des erreurs que nous avons faites a été d’embaucher quelqu’un avec le profif psychologique de Jérôme Kerviel.

Je ne peux pas dire devant ce tribunal qu’un système de contrôle est capable de résister à la qualité de mensonge d’un Jérôme Kerviel. Je ne peux pas dire que cela ne se reproduira pas. Il y a peu d’endroits où l’on soupçonne que le mail que l’on vous donne pour justifier une position est un faux. Je ne suis pas sûr que ce soit le type de société dans lequel il sera bon de vivre demain, en s’interrogeant sur l’honnêteté de son voisin de cantine.

Mais la banque, c’est un métier d’argent et la fraude est consubstantielle à l’argent.

[…]

22/06/2010 Et Daniel BOUTON pris la parole – Commentaire Laurence Lensky

[...] Si Kerviel a mis 1.4 milliards “sous le tapis”, c’était pour avoir une réserve dans les opérations de 2008, puisque à chaque fois qu’un trader atteint son objectif, celui-ci est doublé l’année suivante (jamais de répit donc).

Kerviel n’avait certes pas envie d’avoir un objectif assigné de 2.8 milliards alors que celui de 2007 était de 56 millions si je ne m’abuse alors que, de toute façon, on ne l’aurait pas gratifié d’un bonus en rapport avec ce gain pharamineux.

La faute de Kerviel est largement imputable au mode de gestion de la Société Générale qui de manière perverse et sournoise pousse le trader de base à dépasser ses limites dans une pression permanente, en quelque sorte infuse dans la gestion infantile et cruelle de la hiérarchie faisant turbiner ses “gagneuses”.

Les traders confrontés jour après jour à cet univers dément perdent leur repères. Les sommes ne sont plus que des colonnes de nombres qu’il faut maximiser dans une sorte de jeu vidéo idiot.

Lorsque la hiérarchie se rend compte du “gain” de Kerviel, les 1.4 milliards, il est d’abord un héros, on pense même à industrialiser son “système”!

Ce n’est que lorsque l’on découvre les positions collatérales encore ouvertes avec les fameux 50 milliards (bel et bien “autorisés”) que la banque panique et solde ensuite trois jours durant les positions, dans un gâchis infâme.

Bouton est responsable DIRECTEMENT de la perte d’au moins 3 milliards sur les 4.5 imputés à Kerviel et si les positions avaient été soldées calmement en février la banque aurait même été bénéficiaire.[...]

22/06/2010 Et Daniel BOUTON pris la parole – Commentaire DMonodBroca

On comprend l’épreuve terrible par laquelle est passé M. Bouton après la découverte de cette position de 50 milliards qui pouvait couler sa banque mais quand il affirme “Ce n’est pas le métier d’une banque de jouer sur la hausse ou sur la baisse des marchés!” on ne comprend plus très bien. Les traders ne jouent-ils pas sur la baisse et la hausse des marchés ?

Et puis, si Kerviel a effectivement pris des risques absolument inconsidérés, la Socgen, comme la plupart des banques du monde, ont, elles aussi, pris les risques inconsidrés que l’on sait, génialement dissimulés par la technique de la titrisation, et qui ont conduit un certain nombre d’entre elles à la faillite.

Cela commanderait de la part de M. Bouton à un minimum d’indulgence et de compréhension.

22/06/2010 Et Daniel BOUTON pris la parole – Commentaire Yann

Au fond, votre défense c’est de dire: je viens d’apprendre qu’il n’y a pas de radars sur la route à quatre voies entre Rennes et Saint-Brieuc. Alors je vais rouler à 195Km à l’heure. ça, c’est ce que fait Jérôme Kerviel. Et Me Metzner va voir le général de gendarmerie et lui dit: “c’est vous qui êtes responsable de la mort de la famille qui arrivait en face parce que vous n’avez pas réparé assez vite vos radars”.”

Si je comprends bien la défense de Kerviel, la métaphore serait plus appropriée si elle était complétée avec le fait que le gendarme était assis dans le siège du passager, qu’il avait un oeil sur le compteur de vitesse, et qu’il ne pipait mot à chaque fois que le conducteur accélérait un peu plus.

22/06/2010 Et Daniel BOUTON pris la parole – Commentaire Elisabeth Blanconil

Il y a violation de niveau.

Ce tribunal du peuple français considère ce que JK a fait la Socgen : c’est un problème interne.

Ce qui intéresse le peuple français c’est ce que la Socgen a fait - peut importe qui l’à fait à l’intérieur.

C’est le commandant qui est responsable quand un bateau passe sur un caillou, pas l’homme de barre, même et peut être surtout s’il a décidé d’un cap différent.

Le commandant qui dit “c’est pas moi, c’est Jérôme K K C la machine a vapeur”… c’est ridicule pour le commandant et pour le tribunal.

22/06/2010 Et Daniel BOUTON pris la parole – Commentaire Snorow (Guy Rainville)

LES MÉCANISMES DE DÉFENSE DES PERSONNES AU POUVOIR

Dans les procès des officiers nazis, ceux-ci ont toujours invoqué l’ignorance de ce que faisaient leurs subalternes pour s’en sortir.

Se laver les mains et trouver un agneau sacrificiel pour apaiser l’ire du peuple a toujours été la stratégie privilégiée des gens de pouvoir.

Des données émanant d’un logiciel que la direction ne consulte pas mais pourtant qui l’aide à établir les commissions aux traders…

Et quand vous voyez le nombre de zéros (milliards) qui dépassent les autres chiffres financiers dans une liste, il me semble que ça saute à l’oeil… Même pour une vérificatrice…

Et si tout ce qui précède n’est pas fondé, le Tribunal doit punir la direction de ne pas avoir suivi les opérations dont ils étaient responsables. C’est une faute managériale sans mesure…

Pire que celle de Kerviel…

22/06/2010 Et Daniel BOUTON pris la parole – Commentaire Benzerot

Effectivement si l’Etat ne faisait aucun contrôle de la vitesse sur les routes, il serait directement responsable d’un très grand nombre de morts. D’ailleurs depuis que des systèmes de contrôles efficaces ont été mis en place avec des sanctions systématiques le nombre de morts victimes de la circulation a baissé considérablement et pourtant les véhicules sont de plus en plus rapides. CQFD…Metzner s’était-il endormi ?

Kerviel a raison : il est dans son mandat quand il gagne de l’argent, il en sort quand il en perd. l’activité de trading n’a pas d’autre objet social (?) que la réalisation de profit à très court terme.

Bouton nous dit en substance “ah ben si j’aurais su, je l’aurions viré le malotru”. Peut être bien. Ce qui est sur en tout cas c’est que si Kerviel n’avait pas atteint ses objectifs de marge…à coup sûr il aurait été viré et là, les alertes et la hiérarchie auraient parfaitement fonctionné.

Kerviel n’est pas Robin des Bois, il ne le prétend pas, ses observations sur le fonctionnement du système reflètent très probablement la réalité.

Au fond rechercher de la fraude ou même envisager sa possibilité était très subordonné aux vrais objectifs : empiler les marges.

Le problème pour la SG au fond ce n’est pas la fraude mais son ampleur qui la rend indissimulable.

On ne s’étonne plus du recours systématique au dopage de coureurs cyclistes à qui l’on demande des performances naturellement intenables.

Pourquoi cette naïveté persiste-t-elle lorsque l’on considère les activités de trading ?

22/06/2010 Et Daniel BOUTON pris la parole – Commentaire LeLama

Une caissière doit appeler la caisse centrale pour annuler un article a 3 euros. Mais ici, Kerviel peut visiblement faire des montages colossaux en milliards sans contrôle informatique automatisé. On croit rêver.

Que Kerviel ait menti, soit. Mais quelle incompétence de la banque. Un système de contrôle si léger que quelques fausses déclarations suffisent a le déjouer. C’est particulièrement préoccupant !

Pourquoi n’y a-t-il pas des calculs automatiques des positions des traders chaque jour, avec information des supérieurs hiérarchiques ? Des programmes informatiques supervisent tous les jours les investisseurs individuels qui jouent quelques milliers d’euros. Pourquoi n’a-t-on pas développé des programmes informatiques de contrôle adéquat alors que les sommes engagées se comptent en milliards d’euros ?

L’erreur individuelle et/ou la triche apparait forcement un jour dans tout système. Ce qui est consternant, c’est que le système permette des erreurs de cette ampleur. C’est un faute lourde de la SocGen. On ne peut pas invoquer la personnalité de Kerviel. La SocGen aurait du planifier qu’un jour un type aurait son profil et ferait de grosses bêtises.

Il faudra bien un jour que les traders soient autant contrôles que les caissières. Ils manipulent quand même un peu d’argent…

22/06/2010 Et Daniel BOUTON pris la parole – Commentaire David

Ce que je ne comprends c’est que la SG n’ait pas vu les appels de marge résultant de telles positions, qui eux étaient certainement impossibles à dissimuler.

Pour cette raison, et aussi parce que je ne peux pas penser qu’une société bancaire de cette taille ait été aussi faible en termes de contrôles, je pense que la SG ment et que la loi du silence a été imposée.

Par ailleurs je connais ce métier de l’intérieur, et je m’imagine parfaitement la SG fermer les yeux sur des bizarreries et incohérences.

Peut-être que la SG ne savait pas, mais si elle ne savait pas c’est qu’elle ne voulait pas savoir.

De toutes façons, pour une banque de dépôt, le trading en compte propre, même s’il est général, est en soit déjà une grave erreur.

22/06/2010 Et Daniel BOUTON pris la parole – Commentaire Persan

Pour être crédible, Monsieur Bouton eût dû d’abord se suicider. Question d’honneur. Il a bien conduit certains de ses employés à cette extrémité. Aujourd’hui, les amiraux des navires qui coulent sont les premiers à sauter dans les canots de sauvetage. Ce n’est pas le cas au Japon.

@okeurdelanuy

Inutile de vous référez à l’enquête, aux témoignages, aux preuves, au procès, Kerviel est le premier à reconnaître ses fautes. Il demande à la justice que celles de ses supérieurs le soient aussi.

L’enquête est en effet accablante pour cette hiérarchie mais le juge d’instruction s’est défaussé sur l’AMF.

Je crois que tout le monde voit bien que Kerviel est un requin assez peu sympathique sur le plan professionnel. C’est précisement pour ce profil, que très hypocritement Monsieur Bouton renie aujourd’hui, qu’il l’a fait embauché. Ce caractère professionnel de l’accusé ne justifie pas que la justice protège une institution au prétexte qu’elle représente un enjeu économique trop important.

La question n’est pas la personnalité de Kerviel. Cela n’est pas intéressant, qu’il soit Robin des Bois ou pas. Ne prenez pas les gens pour des idiots fascinés par une figure. La question est la malhonnêteté organisée.

@David

Mais les appels de marge ont été parfaitement vus par la banque, par les deux directeurs successifs de Kerviel au moins. L’ordonnance de renvoi l’établit.

  • Le premier a été muté, sans qu’on sache si ce n’a pas été pour laisser les mains libres à Kerviel qui s’est retrouvé effectivement sans hiérarchie pendant six mois.
  • Le second a été choisi parce qu’il ne connaissait rien au métier et quand il a compris, il s’est senti perdu et impuissant.
22/06/2010 Et Daniel BOUTON pris la parole – Commentaire ThTaupin

Concernant l’affaire JK, pour avoir été consultant dans plusieurs compagnies de banque/assurance, je peux certifier une chose: la règle chez le client est l’autisme. Et le dernier argument est toujours: “Vous respectez le cahier des charges”. Autrement dit, lorsque vous êtes en charge de développer un système informatique de contrôle ou de gestion pour un client (comme la SG), votre job n’est pas de penser, d’apporter un regard neuf, mais simplement d’exécuter, en temps et en heure, en respectant le budget imposé, ce que l’on vous a demandé.

Maintenant, pour ceux qui prétendent que JK doit porter l’entière responsabilité de la faute, ce n’est qu’une question d’éthique, question que l’on peut retourner vers sa hiérarchie: un système de contrôle coûte cher à développer, c’est une charge, cela ne maximise pas les bénéfices.

Si l’on reprend la métaphore routière évoquée plus haut: à quoi bon optimiser les systèmes de freinage ou de sécurité sur une automobile, puisque de toutes façons, tout le monde respectera les limitations de vitesse, car c’est écrit dans le code de la route, et qu’on a juré ses grands dieux le jour de l’examen de respecter les règles édictées.

Toute cette hypocrisie ne finit pas de me surprendre: à grand renfort de certifications ISO, chacun se donne bonne conscience, mais les gendarmes de la route, tout comme les gendarmes de la bourse, tant qu’on ne les voit pas, on se permet toujours une petite infraction…
Sauf que dans le cas de la SG, le virage mortel dans un platane n’a pas eu lieu… Quoique…

26 Juin 2010 - La plume d’ALIOCHA : L’étrange créature d’un système devenu fou

[...] Prudente la Société Générale ?

La banque se décrit comme prudente ? Olivier Metzner évoque, dans un tir nourri, les pertes sur les subprime de 2,2 milliards, puis les 11 milliards qu’a failli lui coûter la débâcle d’AIG, sans compter les 35 milliards d’actifs pourris logés dans IEC, la bad bank, ou encore le cas de SGAM AI.

Et l’on voudrait faire croire que c’est Jérôme Kerviel qui l’a menée au bord de la faillite ? Une faillite dont l’avocat au demeurant souligne qu’elle n’est pas argumentée. La position de 50 milliards dès lors prend une toute autre dimension. De même que la perte de 4,9 milliards qu’Olivier Metzner conteste. Le soir du 18 janvier 2008, c’est-à-dire le dernier jour où Jérôme Kerviel a travaillé pour la Société Générale, sa position enregistrait une perte latente 2,7 milliards, mais il disposait par ailleurs de 1,4 milliards en trésorerie, le produit de ses gains de 2007. Résultat, la perte à ce moment là s’élevait à 1,3 milliard.

Ce n’est qu’au moment du débouclage, opération sur laquelle l’avocat regrette de n’avoir aucune information, que la perte atteindra 4,9 milliards, éclipsant opportunément au passage celle de 2,2 milliards sur les subprime annoncée le même jour au marché.

On attendait l’effet d’audience, il surgit sous la forme d’une circulaire datant de 2001 et destinée aux salariés de la banque. Une véritable gourmandise pour l’avocat qui en lit des passages avec délectation. Il s’agit d’une liste de recommandations sur la manière de répondre en cas d’interrogatoire par la justice, parmi lesquelles on peut lire en substance cette consigne : noyez les informations sous la technique. On ne saurait mieux résumer le sentiment au terme de ces trois semaines de procès.

Reste la discussion juridique du dossier.

L’avocat plaide non coupable pour le faux, l’usage de faux et l’abus de confiance, jurisprudence à l’appui. Comment prétendre au franchissement de limite quand il n’existe aucune limite écrite, aucun verrou sur l’automate de trading et que les dépassements répétés sur une longue période des prétendues limites n’ont jamais suscité aucune réaction ?

Où est le faux dès lors que les mails incriminés n’ont pas servi à créer des droits mais à fournir des explications a posteriori ?

Il plaide coupable en revanche pour l’introduction frauduleuse de données dans le système informatique. Le délit est purement mécanique et donc difficilement contestable.

Et Metzner de conclure sobrement, citant Galbraith :  « quand tout le monde gagne, personne ne voit. Quand tout le monde perd, il faut un coupable, un seul ». […]

La décision sera rendue le 5 octobre. […]

09:28 Publié dans Finance, Gouvernance | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

samedi, 19 juin 2010

Passionant débat Attali-Mélenchon et … Schneidermann de “Arrêt sur Image”

Débat Attali-Mélenchon dans Arrêt sur images

Daniel Schneidermann a invité Jacques Attali et Jean-Luc Mélenchon à débattre dans l'émission web Arrêt sur images. Au menu de ce débat : la crise des dettes, les politiques d'austérité et les pistes pour sortir de la crise.

 

38 commentaires

22:45 Publié dans Finance, Rapports de force, Société et Justice | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

dimanche, 13 juin 2010

Le cobaye payeur, par Corinne Lepage

Les manigances désespérées des financiers français évoquées par Corinne Lepage, elle même tancée par des commentaires piquants des lecteurs de Paul JORION.

http://www.pauljorion.com/blog/?p=12744

Auteur : Paul Jorion | Classé dans : Economie, Monde financier, Subprime

Billet invité du 8 juin 2010.

La question du rapport du politique avec la finance est vraiment la question centrale. Si les gouvernements se révèlent incapables d’imposer les transformations nécessaires, qu’il s’agisse de régulation, de création d’une taxe mondiale sur les banques ou de priorité donnée à l’économie, deux possibilités existent : soit ils ne veulent pas et cela pose la question des liens peut-être incestueux entre les gouvernements et la finance, soit ils ne peuvent pas et il conviendrait alors que cette situation illégitime et inacceptable soit mise sur la place publique pour que les citoyens s’en saisissent.

La situation française, pour ce qui est de la législation nationale et des choix présidentiels, relève à l’évidence de la première catégorie.

Déjà, le plan de sauvetage des banques a été négocié dans de très mauvaises conditions, puisque par rapport aux choix faits par exemple par l’administration américaine, nous avons perdu près de 6 Mds.

Mais le projet de loi « régulation bancaire et financière » est un projet scélérat dans la mesure où, en totale contradiction avec les déclarations présidentielles sur la « moralisation » du capitalisme financier et la nécessité de tirer les conséquences des catastrophes liées à la titrisation à tout crin et au hors bilan, il plonge la France dans la capacité de faire ce qui a causé l’explosion de la crise financière : les subprimes.

Le texte, en effet, crée des sociétés de financement de l’habitat pour permettre de titriser les créances immobilières que les banques sont aujourd’hui obligées d’inscrire dans leur bilan, ce qui jusqu’à présent nous a protégé d’une crise à l’américaine. « Ce n’est pas une petite réforme. Il s’agit de relancer la titrisation en France, laquelle patine. Mais pas seulement. Là, on va beaucoup plus loin », confirmerait l’avocat d’un des plus grands cabinets spécialisés dans la finance et qui, pour cette raison, préfère l’anonymat. Il s’agit non seulement de transformer des créances en titres financiers, mais encore de permettre aux banques d’externaliser ces titres, c’est-à-dire de se débarrasser du risque sur les acheteurs de ces produits, c’est-à-dire les épargnants. Autrement dit, il s‘agit de créer une possibilité de crise des subprimes en France, réservant aux banques la possibilité de prêter sans supporter le moindre risque de défaut, puisque plus rien n’apparaîtra dans le bilan.

Christian Upper, économiste à la BRI précise : « Dans les nouveaux produits titrisés, si il y a un problème, les investisseurs ne pourront pas se tourner vers les banques émettrices pour récupérer leur capital, comme ils le pouvaient dans les produits existants. Ils devront se contenter de récupérer ce qui est récupérable sur les prêts des ménages ».

Cerise sur le gâteau : la BCE pourra recevoir en garantie ces titres, mais le projet de loi prévoit que les Sicav et autres fonds de placement recevront ces produits pouvant même aller jusqu’à 25%, soit le quart de leur actif auprès du même émetteur.

Certes, ce faisant, le Président est fidèle à ses engagements de candidat qui faisait la promotion des subprimes, et rêvait d’une société française dans laquelle nos concitoyens seraient endettés à hauteur de 100%, et non 60.

Mais, la crise étant passée par là, on aurait pu penser que ces élucubrations étaient envolées.

Il n’en n’est rien. Cela signifie que le système financier en France est assez puissant pour imposer une réforme sur laquelle les Etats-Unis sont précisément en train de revenir. Quels visiteurs du soir, quels personnages sont ils assez puissants pour obtenir une réforme de cette ampleur qui va tellement à contre courant ? Et que dire du silence abyssal qui entoure cette affaire, la presse financière et la presse générale restant muettes ?

Plus que jamais, c’est dans la société civile et ses relais que se débattent les vrais sujets politiques. Alors, il est vrai que ces derniers ont quelque raison de demander des comptes au personnel politique pour les choix de plus en plus hasardeux qui sont faits.

La question du fonctionnement ou plutôt du dysfonctionnement démocratique de nos sociétés est patent. Il est plus que temps que nous retrouvions un mode de fonctionnement adapté, faute de quoi, le principe cobaye payeur, déjà très en vogue dans le domaine de la santé et de l’environnement, deviendra le principe majeur de la société contemporaine.

Tags : Titrisation

This entry was posted le 8 juin 2010 à 23:15 et classé dans Economie, Monde financier, Subprime. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article grâce qu fil RSS 2.0 RSS. Vous pouvez laisser un commentaire, ou placer un lien (trackback)sur votre site.



27 commentaires à “Le cobaye payeur, par Corinne Lepage”
  1. liervol dit :

    8 juin 2010 à 23:28

    Eh oui, madame Lepage, nos banques sont en faillite, c’est la réalité si on supprime l’inventivité comptable, insolvables. De plus comme l’a souligné François Leclerc, elles sont en concurrence avec les états sur la vente d’obligations ce qui n’arrange pas la liquidité.

    Donc il faut de tout urgence trouver un système pour désengorger les bilans pour continuer le crédit sinon c’est l’implosion du système tout entier.

    Sinon il reste l’appel à l’actionnaire, mais compte tenu de situation, il est à douter qu’il remette au pot sauf le petit porteur qui se fait rincer comme d’habitude.

    Et il reste la nationalisation, ce que les politiques auraient du faire, un an plus tôt en soldant toutes les créances irrécouvrables et en recapitalisant ces mêmes banques.

    Répondre

  2. DidierF dit :

    8 juin 2010 à 23:41

    Madame,

    C’est une titrisation où les banquiers ne prennent aucun risque. Ils ont appris des subprimes qu’il ne fallait être responsable de rien. La crise est passée par là. Le capitalisme prouve sa résilience. Il s’adapte à nos dépends. Je pensais que Sarkozy s’était bien aplati devant les banquiers lorsqu’il leur a sauvé la mise. Je me trompais.

    Pour la démocratie, c’est un Euro = un vote. Autrefois, c’était un citoyen = un vote. C’est terminé. C’était la démocratie pour grands-pères. Maintenant, c’est la Rupture. On modernise.

    Je dirais aussi que les banquiers sont aux abois. Ils ont absolument besoin d’argent frais et ont trouvé chez Sarkozy et sa clique une source d’argent frais. La discrétion de cette affaire me fait penser que récupérer cet argent dans la poche des Français est impératif pour les banquiers. Que Sarkozy ait accepté l’opération malgré le risque politique énorme va dans ce sens. Cela pourrait tourner à un scandale analogue à celui de l’EPAD.

    Mais il manque un petit quelque chose, une idée, une étincelle pour que le scandale explose. Je ne sais pas ce que c’est. Peut-être qu’il manque un bénéficiaire connu de l’opération. Nous sommes dans une ère où l’individualisme prime. Tant qu’un individu n’est pas pris la main dans le sac, il n’y a rien à dire. C’est invisible. Cela expliquerait aussi le silence de la presse. Ce n’est qu’une hypothèse.

    La situation est aussi mauvaise que ce blog l’annonce.

    Répondre

    • Hervey dit :

      9 juin 2010 à 08:55

      Tout juste. C’est exactement cela. Où l’on découvre que nous gouvernants, simulateurs, menteurs, voleurs ne sont que du gibier pour la potence. Que le modérateur m’excuse, c’est la moutarde citoyenne qui monte.

  3. Jean Aymar dit :

    8 juin 2010 à 23:48

    Ce que vous nous annoncez là Madame, est proprement ahurissant. J’ose espérer qu’il y aura encore quelques hommes politiques courageux pour s’élever contre un tel projet.

    Répondre

  4. Alain Loréal dit :

    9 juin 2010 à 00:40

    Il sagit d’un « projet » de loi : il n’a pas été voté par le parlement, seulement « vu » par la commission financière qui n’a « rien trouvée à y redire ».

    On peut effectivement s’interroger sur la compétence de nos édiles.
    Soit ils n’y comprennent rien aux « dérivés » et autre produits complexes, titrisation et prêts à risques, soit ils vivent dans un autre monde dans lequel la crise amorcée en 2008 avec les subprimes n’existe pas…

    Au final j’opte pour les deux !

    Répondre

  5. jeanpaulmichel dit :

    9 juin 2010 à 01:04

    Bonsoir Mme Lepage,

    Désolé pour le ton peu courtois de ce commentaire.

    Ainsi donc vous revoilà. Cela faisait un certain temps que l’on ne vous avait pas vue sur ce blog.  Vous revenez pour dire quoi ? Uniquement des vérités et constatations connues de tous ici. Qu’apportez-vous de plus ? Rien, à mon sens rien pour nous qui suivons l’actualité financière au quotidien.

    Vous écrivez: ‘Et que dire du silence abyssal qui entoure cette affaire, la presse financière et la presse générale restant muettes ? »
    La presse appartient majoritairement à des groupes industriels et financiers, elle a perdu toute indépendance. Mais où étiez-vous durant ce temps ? Sauf erreur, je n’ai pas noté d’intervention de votre part sur ces sujets. A défaut d’être muette, je n’ai pas en mémoire des interventions affirmées sur ce sujet.

    Vous attaquez le Président de la République. Seriez-vous déjà en campagne ?
    Vous écrivez :  »La question du fonctionnement ou plutôt du dysfonctionnement démocratique de nos sociétés est patent ».
    Ah bon ? Qu’est-ce qu’il ne va pas ? On vit dans une démocratie qui fonctionne mal ?
    Aucun des membres de ce blog n’avait fait une telle constatation jusqu’à ce que vous en parliez.

    Au fait, j’allais oublier : quelle fut votre position et celle de vos amis lorsque le Congrès fut réuni à Versailles afin d’approuver le projet de Constitution Européenne rejeté par 55% des électeurs ? C’est de cela dont vous vouliez parler en employant le terme de  » dysfonctionnement démocratique » ?

    Cobaye payeur, oui, c’est ce qu’il nous attend tous.
    Notez que les cobayes actuellement ce sont les Grecs … Un test grandeur nature sur la capacité de résistance des peuples. Là encore Mme Lepage, sauf erreur de ma part, je ne vous ai pas remarqué dans les manifestations du 1er Mai ni auprès de salariés luttant pour conserver leur emploi.
    Je ne crois pas vous avoir remarquée non plus lors des manifestations fin Mai pour défendre les retraites. Je me trompe ?

    Mais rassurez-vous, si vous ne l’avez fait, il vous sera toujours possible d’accompagner les cobayes qui manifesteront ce 24 Juin pour défendre les retraites à nouveau.
    Serez-vous à nos cotés afin que les cobayes n’aient pas à  »travailler plus pour payer leurs bonus » ?

    Enfin, ne pensez-vous pas – si vous êtes sincèrement opposée aux décisions du gouvernement – qu’il serait temps de déposer une motion de censure ?
    Répondre

  • Jaycib dit :

    9 juin 2010 à 08:27

    Corinne Lepage n’est pas parlementaire (en France) et ne dispose donc d’aucun moyen de déposer une motion de censure.

  1. logique dit :

    9 juin 2010 à 01:54

    beau discours, mais comment penser vous imposer vos idées aux politiques, car il semblerait qu’ils soient a l’inverse de vos proposition. Et que vous ne puissiez rien y faire et moi non plus.

    C’est juste un triste constat de la situation.

    Répondre

  2. Gu Si Fang dit :

    9 juin 2010 à 02:37

    Merci pour ces informations tres instructives sur le projet de loi portant sur les societes de financement de l’habitat. Il va falloir regarder en detail de quoi il retourne.

    Si le but recherche est de faciliter le recours a l’endettement prive, l’operation presente un interet pour le gouvernement. Comme en Espagne, en Irlande et aux US, la hausse de l’endettement prive est une alternative a l’endettement public. Cela permet d’afficher une baisse des deficits publics pendant la periode ou l’endettement croit, et evite d’avoir a s’attaquer aux reformes dites structurelles.

    Autrement dit, c’est un tour de passe-passe qui peut fort bien faire l’affaire d’un gouvernement dispendieux en mal de recettes. A court terme, c’est donc une « solution » a un probleme de finances publiques. A long terme, le prix a payer sera une nouvelle crise, aggravant encore les difficultes actuelles. Mais a long terme nous sommes tous morts…

    Répondre

  3. vigneron dit :

    9 juin 2010 à 02:39

    Madame Lepage, merci pour le billet, premier que je lis sur le sujet depuis le scoop de Marianne.
    Je comprends tout à fait que vous utilisiez le relai de ce blog, et ses 300000 visites mensuelles, que vous offre Paul Jorion. J’espère néanmoins que ce n’est pas un quelconque ostracisme des médias mainstream à votre égard qui soit la cause de votre contribution du jour. J’aime à croire que le sujet abordé vous à menée tout naturellement à nous en offrir l’exclusivité.

    Mais nous aimerions que vous nous en disiez plus.
    Vous attaquez notre bien aimé et très surélevé suzerain, au delà de l’évidente contradiction entre ses tartarinesques déclarations d’intention et ses grotesques débandades, en suggérant que sous la pression de ses généreux et redoutables amis financiers aux abois, il n’a pu qu’accéder à leur demande plaintive, et respecter ainsi le pacte de l’amitié, sacré pour lui plus que tout, placé de surcroît sous le sceau de Roux et Combaluzier.

    Graves accusations s’il en est! Mais peu circonstanciées hélas. Maintenant que vous vous êtes rapprochée du PS, je ne doute pas que vous en toucherez deux mots au bon docteur Cahuzac, député de Villeneuve sur Lot, et accessoirement président de la commission des finances de l’Assemblée. Son intransigeance et son indépendance devraient faire merveille pour que toute la lumière et toute la publicité, que cette obscure et douloureuse affaire exige, soient offertes au peuple souverain mais quelque peu cornu.

    Avec vous mes encouragements.

    Répondre

  4. timiota dit :

    9 juin 2010 à 02:47

    Mais c’est Marianne qui a sortit cela en premier dans la journée de Lundi, je crois.
    Cela n’enlève rien au scandale, mais une petite partie de la presse en parle.
    Rendons à César …

    Par ailleurs, Marianne sert en ce moment de terrain de foot à JFK et Bayrou, pour s’expliquer sur le centrisme.

    Parfait sujet où il faut de toute façon oublier la querelle politicienne, mais attention, les députés (PS !) ne vont pas aimer qu’on révèle ainsi qu’ils sont sourds et myopes à l’Assemblée…
    Mettons Sarkozy au défi de signer le décret le moment venu, c’est la meilleure façon de chloroformer ces velléités pour une paye !

    Répondre

  5. dissy dit :

    9 juin 2010 à 02:56

    http://www.marianne2.fr/Exclusif-les-banques-relancent-le...

    Répondre

  6. simplesanstete dit :

    9 juin 2010 à 03:49

    Décidément entre l’anonymat, les sociétés anonymes et écrans, c’est nuits et brouillards, les citoyens sont enterrés vivants qui va jouer l’exorciste ? Vous êtes une bonne rapporteuse comme Paul, c’est tout ce que je peux vous dire, merci.Ils veulent supprimer le présent et même le temps, quelle programme !!!!

    Répondre

  7. Roland dit :

    9 juin 2010 à 04:36

    C’est beau la naïveté.

    Normalement c’est réservé aux petits enfants et ca passe avec l’age.
    Vous qui côtoyez au quotidien tous ces crocodiles, vous ne vous rendez compte que maintenant de ce qu’ils sont et ce qu’ils représentent.

    C’est bien, bravo, mais vu votre temps de réaction, vous devriez changer d’occupation, c’est pas pour vous tout ca.
    Idem pour le propriétaire des lieux qui hésite toujours entre la naïveté, la stupidité et la rouerie des acteurs du drame actuel.
    Quand vous en serez à prendre des claques en pleine figure comme nous tous, vous fixerez peut être votre opinion.

    Pour ma part, ca fait bien 20 ans que je sais que c’est une lutte à mort.

    Réveillez vous, votre temps est compté.

    Répondre

  8. kay dit :

    9 juin 2010 à 04:37

    Article très intéressant !
    Hélas il n’y a pas que dans la finance que les lobbys ont gagnés.
    Il y a aussi l’écologie avec les ogms,
    Le nucléaire, les laboratoires…
    Ils ne sont pas contrôlés, ou alors par leur propres labos, juges et parties.

    Et les conséquences seront d’autant plus désastreuses qu’elle handicapent notre avenir a tous. Dans la finance on ne produit rien à manger, alors j’ai la naïveté de croire que c’est moins grave.
    Mais les choses sont liées.
    Une plateforme pétrolière qui explose. Onze morts qu’on a rapidement oubliés, un océan pollué et étouffé.
    Que se passera t-il lorsque il s’agira d’une centrale nucléaire ou l’exploitant aura décidé de faire des économies sur une vanne à 500 euros ?

    Répondre

  9. beaufou dit :

    9 juin 2010 à 04:39

    Tim Geithner n’est pas venu pour rien.
    Afin de cacher la misere de vos banques, faites donc comme nous, faites les beneficier de truanderies en tous genres.
    C’est selon a quoi sert ce procede de titrisations si je ne me trompe, pas vu pas pris.

    Répondre

  10. Fab dit :

    9 juin 2010 à 05:08

    Les dérives que vous décrivez peuvent être observées partout : « l’agroalimentaire », la santé, les transports, le bâtiment…partout. Et bien évidemment la finance. C’est vrai qu’il est aujourd’hui de bon goût de se préoccuper de la finance, mais à regarder de plus près les résultats de démarches similaires dans d’autres domaines, il n’est pas certain que le problème soit « résolu » plutôt que déplacé.

    La spécialisation de la crise de civilisation n’est donc pas nécessairement la meilleure méthode pour qui espère un autre monde, au sens « meilleur » !

    Oui, le « dysfonctionnement démocratique de nos sociétés » est visible. Pensez-vous qu’il vienne d’une minorité, d’une « élite » -qui n’est d’ailleurs que le reflet des aspirations du plus grand nombre, dans nos sociétés -, ou du peuple ?

    Le déni de réalité se situe dans ces parages… »Produire et financer quoi et pourquoi ? » en somme. Est-ce une activité nécessaire que de produire -attention les yeux – pour produire ?

    Ce n’est pas tant la réponse à ces questions qui importe, mais simplement le fait qu’on les laisse prendre la place qu’elles méritent dans le débat public. Ce serait semble-t-il une attitude honnête envers la population qui le « réclame » silencieusement -la crise de civilisation- depuis si longtemps, et, logiquement serait-on tenté de dire, une réponse au « dysfonctionnement démocratique de nos sociétés ».

    Merci pour ce billet, bon courage, j’aime beaucoup ce que vous faites.

    Répondre

    • laurence dit :

      9 juin 2010 à 08:31

      @ Fab,

      ‘Oui, le « dysfonctionnement démocratique de nos sociétés » est visible. Pensez-vous qu’il vienne d’une minorité, d’une « élite » -qui n’est d’ailleurs que le reflet des aspirations du plus grand nombre, dans nos sociétés -, ou du peuple ?’

      Vous touchez là, à mon sens, un point terriblement sensible de la crise de civilisation que nous vivons….

  11. Jean-Louis M dit :

    9 juin 2010 à 07:21

    Vous avez donc compris que Sarkozy « travaillait » donc non pas pour la France mais pour quelques nantis à droite (travail plus simple) et peut-être aussi vers une certaine « gauche ». Même si ces partis de « gauche » s’en font peu l’écho ! Devons-nous comprendre que vous ne serez désormais plus à droite ?
    C’est quand même bien de montrer votre détermination mais quelle ligne choisir ? La mienne c’est celle de Johannes Finckh.

    Répondre

  12. laurence dit :

    9 juin 2010 à 08:19

    Désasreux en effet. Et lamentable.

    Mais par pitié, DITES NOUS ce que nous pouvons faire et comment !!!

    Si vous avez besoin d’aide pour contrer ces processus destructeur, demandez-là.

    Eclairez-nous simplement sur nos possibilité d’action sinon votre avertissement est vain …….

    Merci

    Répondre

  13. Mireille dit :

    9 juin 2010 à 08:21

    Trouvé sur Boursorama
    Je n’ai pas vérifié l’info

    les directeurs financiers des 20 plus puissantes banques d’Europe s’allient………….

    Les directeurs financiers d’une vingtaine de banques européennes ont décidé de former un clan, le CFO Network (« réseau directeur financier »), afin de présenter un front commun face aux élus, aux régulateurs et aux autres entités susceptibles d’influer sur le secteur. La réunion inaugurale a eu lieu à Paris le 4 juin et des rencontres régulières sont prévues.

    Barclays, BBVA, Commerzbank, Danske Bank; Deutsche Bank, DZ Bank, HSBC, ING Groep, Intesa, Lloyds, Nordea, Rabobank, RBS, Santander et Unicredit en font partie, comme les françaises BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Dexia et Société Générale

    Répondre

  14. Alain Loréal dit :

    9 juin 2010 à 09:23

    Voilà ce que dit l’Avocat qui « préfère garder l’anonymat » :

    « Le projet de loi de régulation bancaire et financière

    Présenté comme la réponse du législateur aux causes ayant débouché sur la crise des crédits subprimes, le projet de loi de régulation bancaire et financière entend compléter les dispositions prises ces derniers mois pour soutenir l’économie via deux séries de mesures ayant pour principaux objectifs :

    le renforcement de la régulation du secteur financier. Il est ainsi prévu de créer un conseil de régulation financière et de risque systémique (art. 1), d’élargir l’étendue des pouvoirs du président de l’AMF (art. 2), d’introduire un contrôle des agences de notation par l’AMF (art. 3 et 4) et de renforcer l’efficacité du contrôle des groupes bancaires européens (art. 5, 6 et 7) ;

    •l’accompagnement de la reprise, notamment en modernisant le droit des offres publiques (art. 8, 9 et 10), en promouvant les marchés financiers et l’assurance-crédit dédiés aux PME (art. 11 à 13) et en restructurant OSEO (art.14 à 18).

    Au rang des outils nouveaux qui devraient être issus de la loi nouvelle figurent les obligations à l’habitat (art.19, 20 et 21). Véritable consécration légale des structured covered bonds, les obligations à l’habitat – qui ne pourront être émises que par les futures sociétés de financement de l’habitat – pourront être adossées à une variété d’actifs plus grande que celle autorisée en matière d’obligations foncières.

    Epoque oblige : le projet de loi devrait imposer des exigences supplémentaires de liquidité aux sociétés de crédit foncier (obligations qui seraient aussi applicables aux sociétés de financement de l’habitat), qui pour y faire face se verraient consentir le droit d’auto-détenir leurs obligations foncières afin de pouvoir les affecter en garantie d’opérations de crédit réalisées auprès de la Banque de France. »

09:54 Publié dans Finance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : régulation, bancaire, financière | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

dimanche, 09 mai 2010

Maastricht - Article 104

http://contre-la-pensee-unique.org/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Allais
http://allais.maurice.free.fr/
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/messages_recus/La_c...
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?200...

Banque_centrale Rôle et fonctionnement de la politique monétaire

Les banques centrales implémentent la politique monétaire au moyen de différents éléments, comme :

  • la fixation des taux directeurs ; la fixation des niveaux de réserves obligatoires (RO) ;
  • les opérations d'open market ;
  • les interventions sur le marché des changes.

 

http://en.wikipedia.org/wiki/Central_bank

A central bank, reserve bank, or monetary authority is a banking institution granted the exclusive privilege to lend a government its currency.

Like a normal commercial bank, a central bank charges interest on the loans made to borrowers, primarily the government of whichever country the bank exists for, and to other commercial banks, typically as a 'lender of last resort'.

However, a central bank is distinguished from a normal commercial bank because it has a monopoly on creating the currency of that nation, which is loaned to the government in the form of legal tender. It is a bank that can lend money to other banks in times of need.[1]

Its primary function is to provide the nation's money supply, but more active duties include controlling subsidized-loan interest rates, and acting as a lender of last resort to the banking sector during times of financial crisis (private banks often being integral to the national financial system).

It may also have supervisory powers, to ensure that banks and other financial institutions do not behave recklessly or fraudulently.

Most richer countries today have an "independent" central bank, that is, one which operates under rules designed to prevent political interference.

Examples include the European Central Bank (ECB) and the Federal Reserve System in the United States.

Some central banks are publicly owned, and others are privately owned. For example, the United States Federal Reserve is a quasi-public corporation.[2]

16:19 Publié dans Finance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : banque centrale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

lundi, 03 mai 2010

Google pourrait racheter la Grèce

Futur. Publié sur Gizmodo.fr par fred le 03 mai 2010 à 12:34

http://www.gizmodo.fr/2010/05/03/google-pourrait-racheter...

La Grèce a été sauvée par l’Union Européenne.

Mais dans un monde où certaines multinationales sont plus puissantes que certains états, elle aurait tout aussi bien pu être rachetée par une entreprise.

Et si Google avait racheté la Grèce pour la sauver de la faillite?

Incongru? Pas tant que ça.

Comme plusieurs multinationales de premier plan, Google dispose de suffisamment de liquidités pour pouvoir éponger en payant comptant les dettes de pas mal de petits pays. Et quand quelqu’un rachète vos dettes, vous devenez son débiteur. Parfois dans tous les sens du terme.

Quand les entreprises multinationales commenceront-elles à mener des O.P.A. sur des pays pour mieux les contrôler et les influencer au profit de leurs besoins propres? Dans certaines républiques bananières, c’est déjà le cas de manière officieuse. Mais à l’avenir, on peut imaginer que ce genre de rachat devienne officiel. Après tout pourquoi pas? Les nations ne sont jamais que le vestige des précédents millénaires, et dans les faits, le monde globalisé s’affranchit des frontières des Etats dans bien des domaines.

Nous sommes aujourd’hui citoyens de pays, mais pour combien de temps encore? Le jour où nous appartiendrons aux entreprises n’est peut-être pas si lointain. C’est d’ailleurs la thèse développée par Max Barry dans son roman Jennifer Gouvernement. En guise de nom de famille, les individus portent le nom de l’entreprise qui les emploie. L’auteur décrit un monde dans lequel le marketing guerrier est poussé à outrance (si vous avez envie de lire le livre traduit de l’anglais, il est disponible en français chez Amazon et à la Fnac). A côté, le No Logo de Naomi Klein ressemble à un conte pour enfants.

Posséder un pays, c’est pouvoir créer un système politique (la Première République Numérique de Cyber-Grèce), battre sa monnaie (des Googlar$?), émettre des passeports et promulguer des lois (au hasard sur la conservation des données, les croisements de fichiers, la suppression de la vie privée en ligne).

On pourrait imaginer que certaines entreprises acquièrent des pays pour sécuriser des ressources rares (par exemple des matières premières employées dans la fabrication de micro-processeurs) ou des sites stratégiques (par exemple pour lancer des satellites privés ou contrôler des câbles sous-marins trans-océaniques).

L’étape suivante est bien sur la guerre entre ces entreprises devenues états souverains. Une sorte de retour au Moyen-Age, le marketing et l’arme atomique en plus. Imaginez un peu Samsung contrôler la Bourgogne et Apple régner en Avignon.

Oui, vous avez raison de commencer à trembler. Cet avenir est tout à fait possible. [image source]

22:44 Publié dans Finance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : o.p.a. sur pays | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |