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vendredi, 28 octobre 2011

Sarkozy : Bon dans le ton – Quelques vérités énoncées encore plus d’omises – Des contre-vérités soulignées ci-dessous

Sarkozy n'a pas tenu le discours de vérité que les français aurait pu entendre. Dans la forme, il a été pédagogue; sur le fond il a présenté un panorama volontairement incomplet de la situation, il va en résulter un sentiment général bien clair : il a bien pris de décisions, mais il a bien brouillé les cartes et nous a beaucoup enfumé pour rien ! Enfin si ! des motivations purement électoralistes malsaines, !

Le premier billet pointe les faits erronés cités pendant la conférence. Le deuxième conteste les attaques faites contre l’opposition ou les arguments utilisés pour plaider plus d’austérité.

Pendant ce temps, la véritable gestation de ce qui se prépare ? Aucune illusion à avoir !

  • Enfin, le déficit des comptes sociaux ne sera bientôt plus financé par l’emprunt mais par nos poches via la TVA (et pour faire semblant d’être “juste” et ne pas toucher que les revenus du travail, un peu par la CSG j’imagine !).
  • Hélas, ça se fait sans aucun aucune volonté stratégique et il est bien dommage que ça se fasse, envers et contre tout, sans la croissance que Sarkozy devait allait chercher avec les dents.

Sur cette gestation :  http://www.avocatfiscaliste-paris.fr/archive/2011/10/28/d...

Blog Démystifier la finance – Éthiques et Marchés : Les contre-vérités présidentielles sont-elles volontaires?

http://finance.blog.lemonde.fr/2011/10/27/les-contre-veri...

Il y avait dans la conférence de presse du Président Sarkozy plus de substance que d'habitude. L'admission de la nécessite d'une vraie austérité et d'un surendettement de la France n'était pas facile d'autant plus qu'il refusait d'admettre qu'il est responsable d'une hausse de l'endettement d'environ 500 milliards d'euros soit près de 50%. S'il a admis avec sobriété la gravité de la situation il n'a pas accepté les conséquences de ce diagnostic et s'est dérobé aux questions des journaliste qui ont-en vain- essayé d'extraire des décisions concrètes et un calendrier.

Cet aspect positif ne permet cependant pas de prendre des libertés avec la vérité. J'ai relevé une douzaine de contre-vérités:

  1. La dette de la Grèce n’est pas passée de 240 à 120 milliards, mais de 340 milliards à 330 milliards d’euros. L'amélioration de 100 milliards de la dette grecque est une fiction.
  2. Il n’y a pas d’effacement de la dette grecque, mais un effort des banques correspondant à 16 milliards d’euros, soit 50 % de leurs encours
  3. Les banques n’ont jamais eu  200 milliards d’obligations grecques mais 32 et, si l'on ajoute les 49 milliards des banques grecques qui seront nationalisées, un total de 81. Les banques grecques ne participent pas a l'effort commun: ce serait provoquer leur faillite.
  4. L’Euro ne risquait pas d’exploser mercredi soir, la Grèce risquait le défaut de paiement. Il ne faut pas confonfre la devise et l'endettement.
  5. Cela n’a pas coûté 100 milliards aux banques, mais 16 milliards, non pas par un abandon de créances, mais par un étalement de la dette sur une période de 30 ans
  6. Il n’y a aucune connexion entre cette crise de l’endettement public et celle de la finance en 2008. Ici, les responsables sont politiques. On se demande pourquoi les sacrifices des banques ne sont pas étendus au secteur public qui detient, lui, environ 160 millirds de la dette grecque
  7. Les banques françaises ne sont pas les plus fortes d’Europe : leur notation a baissé récemment et leur fragilité est préoccupante
  8. La France n’est pas le seul pays au monde qui ait eu des revenus de ses avances lors de la crise: c'est le cas de la plupart des pays preteurs, et principalement des Etats-Unis
  9. Toutes les interventions de la France n’ont pas encore été restituées : elle a investi dans la BNP Paribas à hauteur de 10% de son capital et est toujours actionnaires
  10. Le système de sécurité sociale en France ne peut garantir les payements des avantages sociaux à la population: il a besoin de contributions budgétaires chaque année
  11. La hausse du montant du FESF ne se fait pas sans une contribtion des Etats Membres puisqu'ils garantissent les emprunts. Dans ce cntexte, le quota de la France atteint 200 milliards qui alourdiront l'endettement de la France.
  12. Le Président chinois Hu Jin Tao n'a pas appelé Nicolas Sarkozy pour exprimer son désir de participer au FESF. C'est le Président Sarkozy qui a sollicité l'intervention de la Chine

Ce genre de contre-vérités est à l'origine de l'engouement des bourses sur le secteur bancaire. Une fois l'euphorie passée, le soufflé va retomber. Reste la substance des problemes auxquels il est urgent de s'atteler. La prime de risque (CDS) sur les obligations grecques à 5 ans est de 35 %. Le sommet n'a pas passe le test de la crédibilité. C'est dommage.

Blog Déchiffrages :  Sarkozy, plus c’est gros plus ça passe

http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/2011/10/28/sarkozy-pl...

Nicolas Sarkozy, intervenant à la télévision ce 27 octobre, s’est hissé à la hauteur de lui même. « Plus c’est gros, plus ça passe » : le Président n’a pas dérogé à sa ligne de conduite.

Voici un florilège de ses perles les plus belles, glanées au fil de ses obsessions.

1 – La faute aux 35 heures

C’est devenu une figure imposée du discours présidentiel : si tout va mal dans notre pays, c’est parce que les 35 heures l’on ruiné. Et qu’importe les statistiques !

« Quand en 2001, expliqua-t-il,on a fait cette chose étrange, les seuls au monde, les 35 heures qui ont ruiné la compétitivité du pays, dans le même temps M. Schroeder, pourtant socialiste allemand, faisait l’inverse… »

Les conseillers de Nicolas Sarkozy devraient lire avec plus d’attention les statistiques de l’OCDE, par exemple, avant de transmettre l’argumentaire au président. La vérité est que les Français occupés travaillent annuellement plus longtemps que les Allemands. Cela dure depuis que l’OCDE tient la comparaison à jours, c’est à dire depuis 1993 au moins. Enfin le surcroît de travail annuel des Français, qui atteignait 121 heures en 2001, était encore de 114 heures en 2008, en dépit de la « chose étrange » qui a « mis la pagaïe » dans les usines françaises…

Comment prétendre ré-industrialiser la France, si le diagnostic du déclin industriel est à ce point erroné ?

2 – La faute aux impôts


Nicolas Sarkozy, multipliant les niches fiscales et sociales, a laminé les recettes publiques. Comment justifier cette politique, quand les déficits publics sont montrés du doigt ? Il suffit de dénoncer un excès d’impôts.

« La France, a prétendu le président, est le pays qui a les impôts les plus élevés d’Europe ».

C’est inexact. Quatre pays ont des recettes publiques en proportion du PIB supérieures aux recettes publiques françaises ; ils ont cependant beaucoup moins de chômeurs que la France, en proportion de leur population active.

Quant à l’impôt progressif sur le revenu, il est en France un des plus légers de l’OCDE.

3 – Ma règle d’or

Nicolas Sarkozy cherche depuis des semaines à imposer à l’opposition sa règle d’or : inscrire l’équilibre budgétaire dans la Constitution. Malheureusement pour lui, la perte du Sénat lui interdit une telle révision constitutionnelle.

Qu’à cela ne tienne, il s’est mis d’accord, dit-il, avec ses partenaires européens. La règle d’or ? « Elle est obligatoire en 2012,  depuis hier soir ».

S’il est une « chose étrange », c’est bien cela. Depuis quand un accord nuitamment passé à Bruxelles s’impose-t-il le lendemain matin au Parlement français, sans que nul ne lui demande son avis ?

Nicolas Sarkozy devrait relire la Constitution avant d’intervenir à la télévision.

4 – Ma Banque de France

La fatigue due à cet interminable « sommet » européen explique probablement cet ultime dérapage présidentiel, témoin lui aussi de sa prétention à décider de tout, même de ce qui lui échappe :

« J’ai demandé au gouverneur de la Banque de France de recevoir dans les jours qui viennent la totalité des banquiers français pour les interroger sur le plan de recapitalisation qu’ils mettront en œuvre (…). Nous demanderons aux banques françaises que la quasi totalité de leurs dividendes serve à l’augmentation de leurs fonds propres plutôt qu’à la rémunération de leurs actionnaires (…). Le gouverneur veillera à ce que la pratique des bonus et celle des rémunérations rentre enfin dans une pratique normale… »

Le problème est que le statut de la Banque de France, réformé en 1994 lorsque Nicolas Sarkozy était ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, stipule expressément ceci :

« Dans l'exercice des missions qu'elle accomplit à raison de sa participation au Système européen de banques centrales, la Banque de France, en la personne de son gouverneur ou de ses sous-gouverneurs, ne peut ni solliciter ni accepter d'instructions du Gouvernement ou de toute personne. »

Au lieu de solliciter indûment le gouverneur, et faire semblant d’agir à travers lui, Nicolas Sarkozy aurait peut-être pu envisager les mesures législatives qui s’imposeraient aux banques – car cela, il le peut.