samedi, 29 septembre 2012
XERFI : Passage de l’économie à l’Iconomie
“[…] Nous sommes en crise, parce que comme le disait Gramsci, « le vieux ne veut pas mourir et que le neuf ne peut pas naître ». Dans cet entre deux surgissent les monstres de la prédation économique et financière, du délitement du système productif, du chômage de masse.
On ne reconstruira pas le système productif par de simples mesures macro-économiques. Il ne s’agit pas non plus de copier des pays qui ont su habilement tirer parti des faiblesses des autres. Il faut réviser nos modes de pensée et d’action. Penser la mutation, la rendre intelligible, c’est le but que s’est fixé le groupe de travail de l’association Institut Xerfi. Il s’agit d’impulser le passage de l’économie à l’Iconomie, avec un nouveau modèle de compréhension de l’économie pour penser le monde d’après, la France d’après, éclairer les voies d’une nouvelle compétitivité et d’une nouvelle manière de créer des richesses et des et des emplois.
Or, nous sommes confrontés à un vide, un vide de la pensée et de l’action stratégique. La stratégie, ce n’est pas un ensemble de solutions techniques. Ce n’est pas l’organisation efficace de moyens pour atteindre un but comme on l’enseigne à nos futures élites. En 35 ans de métier, je n’ai jamais vu une grande stratégie sortir d’une analyse stratégique. Je n’ai jamais vu un futur se dessiner dans un modèle économétrique. Non, une stratégie exige une vision, un dessein, une ambition, qui se concrétise dans une orientation. Oui, depuis plusieurs dizaines d’année la France est dans un vide stratégique. L’Iconomie, c’est d’abord la volonté de penser le neuf, c’est aussi une ambition pour la renaissance de la France. […]Conférence de l'institut Xerfi
Voici les exposés lors de la conférence de l'institut Xerfi le 19 septembre 2012 :
Laurent Faibis, "Introduction : passer de l'économie à l'Iconomie, pour la renaissance de la France" :
Alexandre Mirlicourtois, "L'état des lieux : les chiffres-clés d'une révolution productive manquée" :
Michel Volle, "L'Iconomie, l'élan du nouveau « système technique » pour reconquérir la compétitivité" :
4) Philippe Moati, "La fourniture d’effets-utiles et l’émergence d'un modèle économique serviciel" :
5) Alain Marbach, "Investir massivement dans l'Iconomie pour créer les conditions d'une nouvelle compétitivité" :
6) Jean-Pierre Corniou, "Comment l'Iconomie va provoquer une nouvelle organisation productive plus performante" :
7) Christian Saint-Etienne, "Pour le retour d’un Etat stratège,
pour une reconstruction du tissu productif" :
22:51 Publié dans Économie, Gouvernance, Industries du futur, Numérisation de la société, Rapports de force, Stratégies Mondiales, Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |
mercredi, 28 mars 2012
ISLANDE FERA LE TRIPLE DE LA CROISSANCE DE L’UE EN 2012
http://www.pressegauche.org/spip.php?article9031
EUROPE - ISLANDE FERA LE TRIPLE DE LA CROISSANCE DE L’UE EN 2012
L’Islande a terminé l’année 2011 avec une croissance économique de 2,1% et selon les prévisions de la Commission européenne, elle va faire le triple du taux de croissance attendu pour l’UE en 2012 (1,5%). Pour 2013 la croissance devrait atteindre 2,7%, principalement à cause de la création d’emplois.
L’Islande est le pays qui a nationalisé les banques privées et qui a emprisonné les banquiers responsables de la crise.
Traduction : Bernard Rioux
L’Islande a été le seul pays européen qui a rejeté par un référendum citoyen le sauvetage des banques privées, laissant s’effondrer certaines d’entre elles et jugeant de nombreux banquiers pour leurs crimes financiers.
Pendant ce temps un pays comme l’Espagne, le ministre d’économie qui fut un grand responsable chez Lehman Brothers, a maquillé les soldes bancaires et a gonflé les résultats pour faire croire à une solvabilité du système financier résultant de la déréglementation des marchés mais ce dernier a fini par s’effondrer.
Glitnir, Landsbankinn et Kaupthing furent les banques nationalisées en 2008 pour éviter leur faillite et et qui furent placées sous contrôle démocratique, plutôt que de profiter d’injections inconditionnelles de capitaux publics, comme en Espagne ou dans les autres pays européens.
En juin dernier, l’une d’elle Landsbankinn, a annoncé son intention de rembourser les intérêts aux détenteurs d’hypothèques pour compenser les citoyens de payer leurs pertes.
La révolte pacifique a débuté en 2008, sans que celle-ci soit décrite dans les pages des grands médias européens, qui ont mentionné dans des notes en bas de page que ce pays était un dangereux exemple à suivre.
À la fin de 2008, l’ensemble des dette de l’Islande égalait à 9 fois son PIB. La monnaie s’est effondrée et la Bourse a suspendu ses activités après une baisse de 76%.
Le pays a fait faillite et a ensuite reçu un prêt de $2,000 millions de dollars du FMI et $2,500 millions de dollars provenant des pays nordiques et de la Russie. Le FMI, comme d’habitude, a exigé, en échange de mesures "d’ ajustement" soit des coupures dans les dépenses sociales qui ont provoqué la colère de la population, la chute du gouvernement et la convocation d’élections anticipées au début de 2009 dans lesquelles la gauche a remporté la majorité absolue et provoquant l’effondrement du Parti de l’Indépendance, un parti conservateur, qui était traditionnellement la force dominante dans le pays, qui n’a conservé que 23,7% des voix.
Le Mouvement Gauche-Vert a gagné 21,7%, Alliance sociale-démocrate 29,8%, le Parti progressiste 14,8% et Mouvement des citoyens 7,2%.
Johanna Siguroardottir a été choisi pour diriger le gouvernement réunissant des sociaux-démocrates, et les écologistes de gauche. En 2010, on a mis sur pied une assemblée constituante de 25 membres, des « citoyens ordinaires » pour réformer la Constitution. Cette même année, le gouvernement a soumis un référendum sur le paiement ou non de la dette contractée par les banques privées en faillite au Royaume-Uni et dans les Pays-Bas, mais 90% des gens ont refusé de payer.
Ses citoyens ont voté non à cause de l’effondrement de la Banque Icesave et les gouvernements de ces pays couvrent les dépôts à capitaux publics. Le FMI a gelé les prêts en espérant que l’Islande finirait par payer ces dettes illégitimes.
En septembre 2010, l’ancien Premier ministre Geir Haarde a été mis en procès pour négligence dans la gestion de la crise. Interpol a également émis un mandat d’arrêt international contre l’ancien président de Sigurdur Einarsson. En avril 2011, les citoyens ont de nouveau dit non à un nouveau référendum sur le paiement de la dette.
Après cela, au mois de décembre la banque Landsbanki a décidé de retourner une partie de la dette. Le montant total des sommes versées par Landsbanki, selon Icenews à 350 milliards de couronnes, soit environ 33% de la dette totale. Pourtant, "les comptes Icesave représentent seulement 4% des obligations des institutions financières du pays, soit environ $4000 millions d’euros. Le 96% restant ne pouvait pas être renvoyé aux créanciers, car il était complètement impossible de le faire parce que les paiements d’intérêts chaque année auraient dépassé les revenus du pays.
Dans les mots de l’économiste Jon Danielsson : « Les (banques) ont accumulé une dette égale à plusieurs fois le PIB annuel. Il n’y a aucune possibilité que les citoyens puissent payer cette dette."
Il y a quelques jours, les responsable de la Fiscalité en Islande ont inculpé deux officiers supérieurs des banques qui ont commis des fraudes au moyen de prêts non autorisés pendant les opérations qui ont conduit son système financier à s’effondrer en 2008 : l’ancien PDG responsable de la faillite de Glitnir, Larus Welding et le responsables des finances de l’entreprise, Gudmundur Hjaltason. Ils auraient abusé de leur position pour fournir environ $102 millions d’euros sans permission, sans garanties de la part des bénéficiaires et sans avoir consulté le département de gestion des risques.
Les agences de notation Moody, Standard & Poor et Fitch font pression pour punir l’endettement sans beaucoup de succès et toujours en essayant d’ignorer la reprise économique dans ce pays. Par ailleurs, en 2008, quelques mois avant l’effondrement de leurs banques, le pays jouissait encore de la cote triple A donnée par ces mêmes organismes.
* Journaliste. Www.contralatortura.cl Dispatch
03:15 Publié dans Finance, Gouvernance, Rapports de force | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |
vendredi, 09 mars 2012
L’arnaque du prix de l’essence en bande dessinée
00:55 Publié dans Rapports de force, Stratégies Mondiales, Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |
mardi, 01 novembre 2011
La loi qui a déchaîné la haine de Wall Street envers Obama
15:21 Publié dans Finance, Gouvernance, Rapports de force | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |
lundi, 31 octobre 2011
G20 - Un Sarkozy au premier rang d’une Europe en débandade et en haillons…
Il serait temps que les Français se demandent comment leurs dirigeants ont pu les faire tomber si bas
3 Commentaires – Les suivants sur :
http://www.thierry-desjardins.fr/2011/10/le-g20-a-cannes-...
Ce billet satirique amène des contributions intéressantes dans les 3 commentaires enregistrés
Thierry DESJARDINS - Le G20 de Cannes, le festival de la catastrophe
[…]
Jusqu’à présent les scénarios présentés lors des réunions de ce club étaient à l’eau de rose. Les « Grands », les « puissants » de notre vaste monde se congratulaient, faisaient mine de palabrer, énonçaient un grand nombre de lieux communs, puis, ravis du tas d’or sur lequel ils étaient assis confortablement, se faisaient prendre en photo, sagement alignés comme les élèves d’une petite classe.
Que deux ou trois milliards d’êtres humains de la planète crèvent de faim et n’aient pas accès à l’eau courante, que les pôles se mettent à fondre, que les déserts avancent sur certains continents, que des maladies qu’on croyait éradiquées à tout jamais réapparaissent, les laissait parfaitement indifférents.
Ils parlaient business, cours des changes, prix des matières premières.
Les plus anciens, protecteurs et un brin narquois, donnaient des conseils aux nouveaux venus, les « nouveaux riches », qu’ils avaient bien voulu accueillir parmi eux.
[…]
On ne va plus se congratuler entre amis du même monde. On ne sera plus « entre riches ». Il y aura, d’un côté, les fondateurs du club, « les nouveaux pauvres » et, de l’autre côté, ceux qu’on avait bien voulu coopter par gentillesse et qui sont devenus les véritables patrons, les seuls, triomphants, arrogants, sans pitié, maîtres du monde.
[…].
On imagine déjà le Chinois qui n’a plus sa natte dans le dos regardant l’Américain qui ne pourra plus jouer au cow-boy, l’Indien qui n’a plus rien d’un fakir famélique dévisageant le Français à la baguette de pain rassie, le Brésilien qui ne danse plus la samba face à l’Anglais qui a perdu son chapeau-melon.
[…].
Pour une fois, les riches ont besoin des pauvres. Pour pouvoir continuer à s’enrichir. Tous les commerçants le savent, il faut parfois faire crédit à ses clients pour qu’ils continuent à acheter. Sinon, il n’y a plus qu’à fermer boutique. Mais ils savent aussi qu’à force de faire crédit, on fait faillite. Alors ils prennent des garanties, des hypothèques, voire ils envoient les huissiers saisir l’argenterie et ce qui reste de meubles.
Sarkozy s’imaginait qu’en présidant ce G20 cannois il apparaitrait aux yeux des électeurs de la prochaine présidentielle comme le maître du monde et de l’univers. Au premier rang d’une Europe en débandade et en haillons, avec un pays qui a 1.700 milliards de dettes, 4 millions de chômeurs et une croissance à moins de 1%, il va faire figure devant le Chinois, l’Indien, le Brésilien, le Russe, le Sud-Africain d’un mendigot qui fait la manche, au cours de ce sommet qui symbolisera ce que les historiens appelleront sans doute un jour la fin programmée, après quelques siècles de triomphe, de la suprématie de l’Occident.
Sarkozy n’y est, bien sûr, pas pour grand-chose mais ce n’est pas lui qui remportera la Palme d’or.
3 commentaires
- 31 oct 2011 10:58 1. Patrick-Louis Vincent
Là, je ne suis pas d’accord avec vous, M. Desjardins. Votre analyse est trop caricaturale. Certes, les occidentaux entrent dans une récession à long terme qui va les appauvrir. Mais ce serait une erreur de croire que notre appauvrissement va profiter aux pays émergents. C’est tout le contraire, parce que les peuples d’occident sont les clients des pays émergents, et que, sans client, les entreprises périclitent. C’est ça la mondialisation ou globalisation.
Nous sommes tous dans la même mouise. Et ne croyez pas que la Chine et l’Inde se portent si bien. J’ai déjà dit, sur ce blog, que la Chine connait une bulle immobilière qui n’a rien a envier à celle qui a éclaté aux EU en 2008. Elle éclatera, elle aussi, ou, si elle n’éclate pas, c’est que les dirigeants chinois auront remonté les taux d’intérêts, ce qui raréfiera le crédit et donc ralentira encore plus l’économie. L’Inde est en plus mauvais état encore. Elle connaît une inflation galopante qui annule complètement leur taux de croissance.
- En Chine la croissance est de 9%, mais l’inflation est de 6%. Cela fait une croissance réelle de 3%. C’est mieux que chez nous, certes, mais trois fois moins qu’en 2008.
- En Inde, c’est pire. La croissance sera de 8,5% en 2011 mais l’inflation sera de 9%. Il n’y a donc pas de croissance réelle en Inde. De plus, la croissance de l’agriculture ne sera que de 2%, alors que 2/3 de la population vit encore en milieu rural, et que la population a augmenté de 2% entre 2010 et 2011.
- Au Brésil, c’est pareil. La croissance sera de 4% en 2011, mais l’inflation de 6%.
- En Russie, idem. La croissance sera de 5% et l’inflation de 9%.
Il est donc tout à fait faux de dire qu’il y a des nouveaux pauvres, les occidentaux, et de nouveaux riches, les BRICS. Même en valeur absolue, l’addition des économies des BRICS ne représente que les 2/3 de la seule économie américaine.
Dans les pays que vous voyez en nouveaux riches, la Chine et l’Inde, il y a, dans chacun de ses pays, une centaine de millions de gens ayant un niveau de vie voisin du nôtre, avec ses milliardaires qu’ils n’avaient pas autrefois. Mais, le reste de la population vit souvent dans une extrême pauvreté, bien plus grande que nos pauvres, car sans aucun soutien financier.
Ceci étant dit, pour simplement rétablir les équilibres, tout n’est pas rose pour l’occident.
Les EU et l’Europe sont confronté à la plus grave crise monétaire et financière de leur histoire. C’est pourquoi, au G20, l’on va surtout parler de monnaie et de finance. Les BRICS n’ont aucun intérêt à ce que l’euro et le dollar s’écroulent. D’abord parce qu’ils en ont plein leurs tiroirs, ensuite parce qu’une crise systémique aura des conséquences catastrophiques sur leur propre économie.
C’est pourquoi les BRICS ne joueront pas les gros bras, mais chercheront, dans les années qui viennent, à trouver, par delà les divergences d’intérêts économiques, une solution commune, sur le plan monétaire et financier, avec les occidentaux et, ne l’oublions pas, les pays du Golfe.
- 31 oct 2011 12:11 2. sandrine
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Au delà des chiffres, je pense que le message que Mr Desjardins veut nous faire passer, c’est la honte que nous devrions avoir de nous faire aider par des pays soit-disant en voie de développement.
Sur ce constat, rien à dire, l’argumentaire de Mr Desjardins est juste et accablant pour nous Français, qui prétendons faire la leçon au monde entier. Il serait temps que les Français se demandent comment leurs dirigeants ont pu les faire tomber si bas…
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31 oct 2011 14:01 3. drazig
Bien d’accord avec vous M. Desjardins. Le pire à mon avis est la parfaite dé-considération voire le mépris de tous ses « nouveaux » pays vis à vis de la classe dirigeante de l’Europe. En plus les dirigeants européens entre eux n’ont pas plus de considération; Berlusconi-Sarkozy et vice versa par exemple. Quant à l’Allemagne, j’ai tendance à la considérer comme un pays émergeant qui a réussi: n’a-t-elle intégré l’Allemagne de l’Est misérable pays communiste(pléonasme)? Cet exemple montre-t-il qu’il faut repartir à zéro pour s »en sortir? Je le crois. En tous cas, ça sera dur dur.
14:27 Publié dans Gouvernance, Rapports de force | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |