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lundi, 14 octobre 2013

Michel VOLLE : POUVOIR et AGIR

http://michelvolle.blogspot.fr/2013/09/pouvoir-et-agir.html

Pour toute décision, la réflexion devrait s'appuyer sur des connaissances techniques exactes. Le vrai stratège est ce celui qui connait le terrain et sait en tirer l’orientation judicieuse.

Portraits incisifs des politiques et … des hauts-fonctionnaires, par Michel VOLLE :

Comme je refuse la sacralisation du pouvoir qu'implique le mot « hiérarchie », je n'accorde à ces personnes que le respect qui est dû à tout être humain. J'admire certes celles qui remplissent sérieusement leur mission, mais ni plus ni moins que les artisans, ingénieurs, médecins etc. qui font bien leur métier.

Mais la plupart des politiques que j'ai observés répondent au portrait que voici :

  • Ce sont des êtres vigilants et vifs, capables d'anéantir d'une repartie foudroyante l'interlocuteur imprudent. Les plus expérimentés d'entre eux (un Defferre, un Pasqua) se meuvent avec un naturel animal dont l'esthétique n'est pas sans charme.
  • Ils vivent dans le monde psychosocial que structurent les pôles et réseaux de l'autorité, de la légitimité et de l'influence. Par contre le monde des choses, qui sont pour l'intention humaine appui ou obstacle, ne les intéresse pas : ils n'ont sans doute jamais soulevé un sac de ciment, jamais senti le poids de la terre en maniant la pelle et la pioche, jamais rencontré les obstacles qui s'opposent à un programmeur. Ils estiment que les choses n'ont pas à manifester une existence autonome. Un stylo qui se refuse à fonctionner est immédiatement jeté, un ordinateur indocile les exaspère.
  • Ils sont attirés, comme les insectes le sont par une lampe, vers les positions de pouvoir du haut desquelles ils pourront gouverner les hommes, et à travers eux les choses, par le moyen de la seule parole. Ces positions étant plus rares que les candidats les politiques se trouvent en concurrence. Certains d'entre eux utilisent la cocaïne pour accroître leur vigilance et leur vivacité : à court terme cela les aide à vaincre, peu leur importe alors si à long terme elle les fera sombrer dans la paranoïa, l'agressivité et l'impuissance.
  • Il se peut que la quête du pouvoir ait, outre le ressort psychosociologique, un ressort métaphysique encore plus puissant : les hommes de pouvoir, j'en ai fait l'expérience, blêmissent quand la mort est évoquée au détour d'une conversation. Si leur horizon ignore le long terme, c'est parce qu'il contient la perspective de la décrépitude et de la mort.
  • Dans l'attente du combat il leur faut accumuler des forces, et celles-ci résident dans l'image de soi qui se grave dans l’œil des autres. L'« effet d'annonce » est ainsi le grand souci du politique. J'ai vu cela de près dans ce cabinet ministériel : les ministres, y compris le premier d'entre eux, se disputaient l'annonce d'une « mesure » a priori populaire, et se refilaient comme une patate chaude celle d'une « mesure » qui risquait d'être impopulaire.
  • Une fois la « mesure » prise, annoncée et publiée, sa mise en exécution ne les intéressait par contre aucunement. C'est ainsi que le gouvernement, chargé en principe du pouvoir exécutif, le délaisse pour s'emparer de la mission législative (il a le monopole de fait des « textes » soumis au parlement) qui, seule, attire l'attention des médias.
  • Ce relais étant opportun, il faut attirer les caméras. L'« hommage aux victimes », exercice qui n'exige aucun effort et éveille l'émotion, est donc abondamment pratiqué. Le soldat tombé au combat est gratifié d'une cérémonie aux Invalides, les écoliers broyés dans un autocar sur un passage à niveau auront droit à un ministre sur le visage duquel la gravité de rigueur luttera avec le sourire de connivence adressé aux journalistes.

La suite c'est avec les "hauts-fonctionnaire" .... http://michelvolle.blogspot.fr/2013/09/pouvoir-et-agir.html

Et pour conclure ce billet, ce dernier extrait :

Les « hommes de pouvoir » m'apparaissent donc pour la plupart, quelque talent qu'ils puissent manifester, comme des infirmes mus par la peur de la mort et auxquels manque la sensibilité aux conditions que la nature impose à l'action. Le mécanisme des institutions conduit ces êtres mutilés à des fonctions stratégiques qu'ils usurpent, car le seul vrai stratège est celui qui, connaissant le terrain, sait y trouver l'orientation judicieuse.

Du même auteur :  “El parador

16:19 Publié dans Gouvernance, Satire sociale | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | |

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