Revue de Presse du G20 (samedi, 05 novembre 2011)
Res Publica : Le G20, l'illusion française et les ambitions nationales
Euro. La poursuite du statu quo signifierait pour la France : accélération de la désindustrialisation, déficit public accru, politique commerciale agressive de la Chine sous couvert de"soutien" financier.
Pékin fait la sourde oreille aux demandes de réévaluation du yuan, qui pose un problème de compétitivité insurmontable aux Etats-Unis et à l'Europe. Plus de 20% des exportations chinoises sont absorbées par l'Europe. Une occasion pour celle-ci de demander un rééquilibrage des "termes de l'échange" ?
- En vérité, la Chine, entrée sans contrepartie à l'OMC en 2001, peut contempler le chemin parcouru avec satisfaction. En octobre 2011, elle a mis un pied dans la "forteresse" euro qui devait protéger les Européens et faire de l'Europe un acteur géostratégique de premier plan. La Chine a les cartes en main et ne se préoccupe guère des règles que les Occidentaux font semblant de lui demander de respecter. Elle peut s'appuyer pour cela sur une alliance objective avec l'Allemagne, dont la politique mercantiliste conduit à des déséquilibres continentaux majeurs. Se rappelle-t-on du temps où les Chinois étaient regardés avec condescendance ("A nous les industries de l'intelligence, à eux les industries à faible valeur ajoutée") ? C'était il y a à peine dix ans…
- Les déséquilibres commerciaux, à l'origine de la crise. Les excédents commerciaux démesurés de la Chine et de l'Allemagne sont la traduction de leur compétitivité industrielle, mais aussi de la pression qu'ils exercent sur leur demande intérieure et de leur stratégie préparant le choc à venir du vieillissement de leur population.
- Le rééquilibrage du monde passe par une relance de la consommation intérieure de ces deux pays. Y sont-ils prêts ?
- Sinon, la sortie de l'euro et des politiques de protections commerciales contre la Chine seront les seules politiques raisonnables pour rééquilibrer les "termes de l'échange".
- Aucun pays ne peut assister impuissant à la destruction de son appareil productif. Du moins si ses "élites" sont davantage attachées aux intérêts de sa population qu'à ceux des multinationales et de la nouvelle oligarchie mondiale.
Finance. Tout se passe comme s'il était impensable de neutraliser la prédation du système financier sur l'économie.
- Le président Obama a déçu ses partisans les plus sincères aux Etats-Unis par ses concessions aux lobbies financiers.
- Les institutions financières mènent le bal et tiennent la plume, pour l'essentiel, des plans de sauvetage bancaires déjà réalisés et de ceux à venir.
- Elles ont non seulement échappé au coût de la crise, mais elles ont aussi pris l'ascendant sur les Etats grâce à la crise des dettes publiques, qui trouve pourtant son origine dans celle des dettes privées.
- Rien ne sera possible tant qu'un démantèlement du "complexe financier" ne sera pas engagé. Gageons qu'un gouvernement qui trouverait les ressources morales de s'opposer à la finance retrouverait non seulement sa dignité mais aussi l'estime des peuples.
Voir le texte sur le site du Monde, ainsi que les réponses des autres fondations.
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Georges Ugeux : Cannes : la blessure de l’Euro est-elle mortelle ?
Une union monétaire, fut-elle imparfaite, n’est pas réversible et les signataires du traité de Maastricht l’avaient bien compris.
En aucun cas, le non-respect des critères de Maastricht ne permet la sortie de l’Euro. D’autres sanctions sont prévues.
En forçant Papandreou de soumettre la question de l’Euro dans son referendum, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont remis en question un des éléments constitutifs de l’Euro, sa pérennité, en ouvrant une porte de sortie.
Que faire pour éviter cette issue fatale?
- Confirmer de manière solennelle qu’en aucune circonstance les dispositions des traites ne seront amendées pour permettre une sortie. Changer de devise est une décision irréversible.
- Définir les grandes lignes des mesures qui accompagneront la gouvernance de l’Euro : que ce soit la transformation du FESF en un vrai Fonds Monétaire Européen doté des moyens de gérer et surtout d’anticiper les crises, ou par d’autres moyens, il devient urgent de doter l’Eurozone d’une vraie gouvernance et d’une capacité d’intervention. Ceci implique une règlementation robuste et applicable du secteur financier et des marches de capitaux
- Dégager progressivement la Banque Centrale Européenne des risques qu’elle a accumules ces deux dernières années pour la repositionner dans son rôle de banque centrale
- Doter la Banque Centrale Européenne ou l’Autorité Bancaire Européenne de vrais pouvoirs règlementaires sur le secteur bancaire afin d’assurer le traitement cohérent des risques bancaires a travers l’Eurozone, en collaboration avec l’International Financial Reporting Standard Foundation
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